Aztech Forgotten Gods Qui a envie de se taper contre des colosses avec un gant surpuissant ?
De loin, Aztech Forgotten Gods me faisait penser à une version low cost de Immortals Fenyx Rising. Bon en fait, manette en main, on en est loin. Ce n’est pas une critique en soi, c’est juste que les premières images et le synopsis vendaient du rêve.
Aztech Forgotten Gods est un jeu d'action-aventure où l'on contrôle Achtli, une jeune femme qui affronte les colossaux Dieux oubliés avec un gant. Ce n’est pas le Gant de l’Infini, mais plutôt une sorte de bras mécanique surpuissant qui permettra à notre héroïne de voler, courir sur les murs, frapper très fort et même prendre l’énergie des Dieux. On se croirait comme Iron Man qui veut sauver le monde dans sa métropole mésoaméricaine futuriste. La narration a une place importante dans ce titre. On découvre que Achtli a un passé assez dramatique avec la perte de son père et de l’un de ses bras. Il y a beaucoup de cinématiques de blablas qui sont là pour poser l’histoire. En gros, Nantsin, la mère de Achtli, travaille sur un projet grandiose mais celui-ci est abandonné par le directeur de l’Institut Cahuani. Achtli prend le contrôle du gant (le Gardelumière) et puis, c’est le bordel avec le réveil de colosses qui veulent éclater la tronche du monde.
On parle d’un jeu action-aventure, mais en fait pour moi c’est plutôt un jeu de blabla-action. Le schéma du jeu ne change pas : on va discuter avec un personnage puis un colosse s’éveille, on va botter son cul, puis on améliore notre skill via un arbre de compétences et ainsi de suite. Il y a une demi-douzaine de Dieux à supprimer, dans des arènes fermées. Lorsque l’on ne combat pas, on se balade dans la ville, soit pour aller débloquer un point d’intérêt pour faire avancer le scénario, soit pour faire une quête secondaire genre une course d’anneaux. Au final, c’est assez plan-plan et le jeu va se terminer en 4 ou 5 heures pour un premier run, mais si on rejoue en zappant tous les dialogues, on peut torcher ça en moins de 2 heures (avec un succès à la clef).
Techniquement, Aztech Forgotten Gods est plutôt faiblard. En intérieur, c’est correct car les zones de jeu sont plutôt petites, et les colosses sont sympas. Par contre, en extérieur, c’est particulièrement vilain avec des textures simplistes, une ville fantôme avec quelques PNJ qui ressemblent à des personnages de Playmobil très mal dessinés, des navettes qui volent dans le ciel, une végétation moche qui popent au loin, et des modèles 3D dignes des jeux de la première génération de Playstation. Lors des cinématiques de dialogues, les personnages gesticules comme des pantins, avec une synchro labiale dégueulasse, on dirait qu’il mache du chewing gum. Et puis, la synchro labiale ne sert à rien, car il n’y a pas de voix pour les personnages. Ils sortent juste des sons énervants. J’aurai préféré du silence… C’est dommage que le jeu soit si pauvre techniquement, car le gameplay part avec des bonnes intentions.
C’est toujours grisant d’avoir un personnage surpuissant. Cela me rappelle Crackdown par exemple. On tape fort, on vole, on plane, on peut s’accrocher partout. L’arbre de compétences donne envie de développer notre personnage et d’avancer dans le jeu. Il y a de bonnes idées, mais cela ne suffit pas à cacher les nombreux défauts du titre. Par exemple, la caméra est aux fraises. Cela fout limite la gerbe quand on matraque le bouton X sur un colosse ou des ennemis. Le jeu reste maniable malgré tout : on vole avec LB, on décolle avec RB, on peut charger son poing avec RT, et avec A on saute. Classique et efficace. Mais la caméra plombe parfois l’expérience surtout en intérieur ou pendant les combats. La bande son est assez pauvre. Les bruitages sont corrects mais limités. La musique pour sa part est trop discrète, à part quelques morceaux de rock/metal pendant les combats. Et je ne reviens pas sur les onomatopées ridicules et bien chiants des personnages lors des dialogues…
Aztech Forgotten Gods est une déception. C’est un jeu qu’on pourra terminer car le gameplay n’est pas à jeter et l’histoire plutôt intéressante, mais l’enrobage pose trop de problème. Au final, on se force à jouer en se disant que cela manque clairement d’un bon gros coup de polish.