BattleBlock Theater Vous avez débloqué toutes les armes et tous les familiers dans Castle Crashers? Vous avez limé Alien Hominid? Vous serez donc ravis d'apprendre que The Behemoth nous sort un nouveau hit en puissance, BattleBlock Theater! Qu'on lève le rideau, les artistes sont prêts à se taper dessus dans l'allégresse!
Vous avez l'habitude, comme tout bon joueur, d'incarner des ratés, mais là c'est le pompon. Vous contrôlerez un être avec une tête cubique qui monte sur un bateau qui fait naufrage sur une île pleine de bestioles poilues qui ne penseront qu'à une seule chose, vous asservir et vous faire passer des épreuves tordues juste parce que c'est drôle. Le tout est saupoudré de traîtrise, car quand il y a un gentil qui se rebelle, ça donne une bonne raison pour taper sur ses semblables. En gros, c'est ça l'histoire de BattleBlock Theater. Free style! Chacun pour soi!
Le côté théâtre est justifié par une mise en scène des cinématiques à la façon d'un spectacle de marionnettes. C'est simpliste, mais beau, dynamique et terriblement drôle quand on comprend l'anglais. Que ceux qui ne parlent pas l'anglais se rassurent, le jeu est entièrement en français et les cinématiques sont sous-titrées. Les sous-titres français ont été passés dans une moulinette qui garde l'humour de l'histoire mais avec certains côtés "trash" en moins.
Votre petit personnage est relativement limité en mouvement. Avancer, s'agripper, sauter, faire un double saut, faire une glissade et voilà. C'est peu? Et bien pas tant que ça, la richesse des niveaux et l'ingéniosité du level design vous pousseront à apprendre à manipuler votre avatar avec la plus grande précision. Petit clin d’œil à Lemmings, le bouton Y vous permettra de vous suicider à tout moment si vous êtes bloqué dans un niveau à la façon des petites bêtes du jeu cultissime. Vous pourrez également utiliser une arme avec le bouton B. Il sera possible de la changer moyennant quelques pelotes de laine.
Les chats gardiens de la prison n'ont que faire des 6 à 7 émeraudes que vous pourrez trouver dans les niveaux, eux, ce qu'ils veulent, ce sont les pelotes. Chaque niveau en contient une (à part les niveaux cachés spéciaux). C'est dans la plus grande discrétion que vous pourrez les échanger contre un boomerang, une boule de feu pour cramer vos ennemis, un lance glaçon pour les figer, bref, pleins de trucs à la con tous aussi marrants les uns que les autres, surtout entre potes. Combiner un ventilateur et une boule à plasma en coop ça fait une arme assez dévastatrice sur les ennemis éloignés. Les émeraudes vous serviront à délivrer de nombreux prisonniers. Chacun vous apportera une nouvelle tête disponible pour personnaliser votre avatar une fois délivré. Certaines tronches sont quand même bien fendards!
Les ennemis sont nombreux et en les ajoutant aux différents pièges du décors, cela peut donner des passages assez difficiles à passer. En plus de ça, ne comptez pas sur The Behemoth pour vous faciliter la vie, passés les 6 premiers niveaux, on considère que vous savez tout sur tout et les choses sérieuses commencent. Ce n'est pas pour nous déplaire, on n'est pas là pour se promener au pays des bisounours, on est là pour en chier!
Nous autres, fans de jeu de plates-formes, nous ne sommes pas très exigeants. Mais s'il y a un point qu'il ne faut surtout pas négliger, c'est bien le gameplay. Un jeu où il faut sauter et enchaîner les mouvements d'adresse avec dextérité n'a aucune espérance de vie si la maniabilité est à chier. Heureusement pour nous BattleBlock Theater met la barre vraiment très haut dans ce domaine. Il vient même taquiner les meilleurs du genre sur XBLA qui pour moi sont Super Meat Boy et Xplosion Man. The Behemoth n'arrive pas à faire plus précis que ces deux monstres en la matière, mais c'est tout de même un réel plaisir d'avoir un jeu qui répond aussi bien. Il faudra par contre un petit temps d'adaptation qui passera par certains échecs frustrants dus au système de hitbox cubiques. Se faire empaler par des piques alors qu'on ne les a pas touchés est énervant. Mais une fois qu'on a assimilé que la mort a été déclenchée parce que le personnage a pénétré dans le cube correspondant aux piques, on progresse plus rapidement dans les niveaux et avec le sourire.
Cerise sur le gâteau, The Behemoth caresse les joueurs dans le sens du poil et surfe sur la vague du partage en ligne en nous offrant un éditeur de niveau. Faire ses propres niveaux, tout le monde n'en a pas forcément la patience, mais la simplicité déconcertante d'utilisation de cet éditeur en motivera plus d'un. Ajoutez à cela le système de cube, ça rend le level design accessible à un enfant de 5 ans. Comment ça? Ne me dites pas qu'empiler des cubes c'est trop long, il n'y a même pas de demi cube ou de cube en biseau, c'est impossible de faire plus simple. Bon, je suis d'accord, imaginez des mécanismes qui requièrent les cellules grises des joueurs pour avancer dans le niveau n'est pas à la portée d'un gamin mais vous pouvez créer un niveau agréable à jouer en 10 minutes sans aucun soucis.
La bande son est amusante et rigolote durant les premières parties. On remarquera cependant assez rapidement que les musiques de fond sont peu variées et que leur répétition peuvent même devenir agaçante par moment. Les cinématiques sont par contre accompagnées d'un narrateur d'exception qui parle à une vitesse hallucinante sans jamais bafouiller, le tout sur un ton très humoristique avec une voix tout aussi drôle.
Le style graphique du jeu ne plaira pas à tout le monde c'est certain. Mais avouons que voir ces personnages au design enfantin se faire découper, brûler vif, écraser, noyer, exploser, etc... c'est juste jouissif. Le design simpliste est entièrement assumé par The Behemoth. C'est même un peu leur signature à vrai dire. Les animations diverses du jeu sont d'une fluidité irréprochable et la caméra suit votre personnage à la perfection, que vous jouiez seul ou en multi. Dans ce dernier cas, la vue s'élargit pour afficher tous les joueurs à l'écran. Le tout, devenu plus petit, devient parfois difficilement lisible mais reste jouable pour dépanner. Il faudra donc veiller à progresser dans le même sens que ses coéquipiers sous risque d'enquiquiner tout le reste de l'équipe avec un dé-zoom de la mort.
Enfin, parlons de l’acte principal de cette pièce de théâtre fort sympathique qu'est BattleBlock Theater, j'ai nommé, le multijoueur. Il vous sera possible de jouer à deux en local et jusqu'à quatre via le xbox live avec la possibilité d'embarquer une personne en local par la même occasion. C'est après avoir choisi votre mode de jeu, campagne pour faire des crasses à vos potes, ou arène pour vous taper sur la gueule, le tout en matchs côtés ou non que les rideaux s'ouvriront sur des parties endiablées. Et là, je vous le dis tout de suite, méfiez vous de ce jeu, une fois la coop lancée, c'est votre soirée qui va y passer tellement la progression est un plaisir et addictive. Attention à ne pas tomber dans la dépendance...
Vous aurez un choix impressionnant de modes de jeu dans la section arène, chaque mode pouvant être joué en mode coop ou versus.
Dans le mode détrousseur d'âme, lorsque que vous vous faites frapper par l'adversaire, votre âme quittera votre corps. Le but du jeu sera ici de capturer l'âme adverse tout en évitant de perdre la sienne. Plus vous gardez l'âme adverse longtemps, plus le score grimpera.
Le mode mêlée est très parlant, c'est un joyeux bordel où tout le monde se congratule à coup de tatane dans la tronche.
Le mode défis permet de faire des niveaux, en solo ou en coop, contre la montre. Il faudra être rapide et habile.
Le mode roi de la colline est un grand classique des jeux d'arcade dont je suis fan. Il suffit de tenir une position pour engranger les points. Mais quand tout le monde veut votre place, ça se complique sérieusement.
Dans le monde en couleurs, vous devrez colorer les blocs du niveau de la couleur de votre équipe. La couleur la plus représentée déterminera l'équipe gagnante.
Ruée vers l'or est à mourir de rire, deux personnages se promènent aléatoirement dans le niveau. L'un est un bonhomme doré qui laisse régulièrement tomber des lingots d'or. L'autre est un coffre volant. Il faudra récupérer les lingots et les amener au coffre pour valider votre or. Les joueurs sautent dans tous les sens en se lattant la gueule. C'est une expérience à vivre.
Ballon est probablement celui qui m'a le moins motivé. Un ballon apparaît au centre de la carte, il faudra aller le chercher et le faire rentrer dans le filet adverse. C'est un ballon de foot mais un filet de basket... Allez comprendre... Problème ici, il suffit de se mettre sur le panier pour totalement y bloquer l'accès. Il faudra donc un joueur chargé de mettre le point tandis que l'autre sera chargé de mettre des poings.
Capture de cheval est un Capture The Flag plutôt classique mais il ne sera pas nécessaire d'avoir votre cheval dans votre base pour marquer le point.
Vous aurez également la possibilité de choisir les modes Gros lot, Contenu proposé et Théâtre de la communauté qui regroupent tous des niveaux créés par les joueurs. Les niveaux ainsi proposés seront tout de même parmi les mieux notés de la communauté.
Notons un point qui est finalement assez rare pour un jeu XBLA fraîchement sorti, les parties en ligne sont d'une fluidité étonnante. Il n'y a pas un pet de lag et la progression en coop n'en est que plus agréable. On se souvient de Xplosion Man qui ramait comme c'est pas permis durant les premières semaines qui ont suivi sa sortie. BattleBlock Theater a de toute évidence était largement optimisé pour le multi en ligne.
The Behemoth a visé juste dès Alien Hominid avec un jeu au design singulier qui plaît à beaucoup de joueurs. Ils ont pris le temps de peaufiner tout ça et nous ont sorti Castle Crashers qui est de loin la référence sur XBLA depuis des années. Ils font mouche avec BattleBlock Theater qui a toutes la qualités requises pour plaire aux passionnés de jeu de plates-formes et aux joueurs dopés au multi.
BattleBlock Theater est à essayer de toute urgence avec des amis. A vous les fous rires.
Match à mort!! Oups, j'ai râté mon lancé de grenade...