Bioshock Infinite 2013

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Bioshock Infinite

Bioshock Infinite - Bowling for Columbia

Bioshock Infinite c'est l'histoire d'un type qui s'envoie en l'air, à la recherche d'une prisonnière pas comme les autres. A travers de jolis tableaux, il devra faire comme dans tous les autres jeux vidéo : tirer sur tout ce qui bouge, un peu trop.

Bioshock fait partie de ses jeux qui font la part belle au scénario. Même si le pitch de base est des plus convenu : toi détective, toi aller chercher prisonnière, toi la ramener ; il se trouve qu'en fait la trame est bien plus poussée, pour peu qu'on parvienne à la décrypter entièrement. Et ce n'est pas si évident quand on pense qu'il va falloir éviter les balles tout en lisant les petites notes pour bien tout comprendre.
Un jeu d'aventure serait vraiment plus facile qu'un FPS pour espérer tout bien suivre comme il faut.

Enfin, peu importe, on dira qu'un FPS avec un scénario aussi épais qu'un bottin, c'est pas mal aussi.

Attrape-moi si tu peux !

Dans la peau de Booker de Witt, on ira chercher Elizabeth dans une ville suspendue dans les airs. Répondant au doux nom de Colombia (Columbia pour les anglophones), la cité est majestueuse et respire la théologie par tous ses pores. Dirigée par un homme de foi visionnaire et dictateur, Columbia n'est pas l'endroit où il fait bon vivre que l'on nous montre pendant les premières minutes du jeu. Il faut dire que tout bascule rapidement lorsque l'on doit prendre la décision de lancer ou non une pomme sur des esclaves...

L'univers de Bioshock Infinite a définitivement un côté steam punk agréable à contempler. Si l'on n'est pas en face du graphisme le plus abouti d'un point de vue technique, on est très avancé du côté de la patte graphique. L'uchronie permet d'ancrer largement le jeu dans la réalité tout en se permettant des grands écarts saisissants. La skyline étant peut-être la plus évidente : un rail aérien qui parcourt la cité, sur lequel on peut s'accrocher grâce à un crochet servant, accessoirement, à "fataliser" les ennemis.

Un robot à tête humaine moustachue. Le top de la branchitude.

Cette envie des créateurs de donner de la profondeur au scénario est des plus louables, mais la mise en oeuvre n'est pas toujours des plus légères. Le scriptage à outrance a déjà vu mourir plusieurs écrans sous le feu des poings de joueurs frustrés d'attendre et de consoles volantes désireuses d'avancer plus vite.

C'est d'ailleurs l'un des principaux enjeux que rencontrent les jeux à scénario, voire à scénarios à tiroirs : comment faire ingérer l'histoire en quelques heures seulement sans que cela soit indigeste ?

Le cinéma n'a pas ce soucis : on est assis bien sagement. Mais le jeu vidéo, qui demande de l'activité, et donc une attention dispersée, ou tout du moins répartie entre les différentes sollicitations, a plus de problèmes. Et sincèrement, je pense que ce n'est pas encore résolu... puisque les informations de background sont distillées en arrière-plan et pourraient être globalement assimilées à faire une rechercher documentaire dans une bibliothèque virtuelle, tandis que les informations de trame scénaristique indispensables sont elles assenées sous forme de checkpoints obligatoires.

Mais malgré les différents scripts à la limite de l'insupportable, Bioshosk infinite est tout de même plus que ça : quand le cocon scénaristique est si finement ciselé, il transpire, il inonde, il empiète sur tout le reste. Tant et si bien qu'on ressent cette profondeur, cette saveur unique, alors même qu'on est juste en train de patater des méchants à coup de pistolet.

Les combats, parlons-en, justement. C'est du FPS plutôt classique, avec une main pour tenir l'arme et une autre pour utiliser des "toniques", c'est à dire des pouvoirs magiques obtenus en buvant des potions. Pas de quoi pavoiser franchement, la mécanique du FPS est huilée, mais pourtant pas si bonne. On sent vraiment que c'est tweaké pour le PC, et on est encore bien loin de la vélocité d'un Quake.

Elizabeth danse avec ses nouveaux amis au bord de l'eau

Alors que c'est la seule chose que l'on fera dans le jeu, on essaie de faire abstractions des combats. C'est finalement sans intérêt, même si l'adversité est parfois forte et l'IA assez astucieuse pour oser quelques coups d'éclats. D'ailleurs, une fois Elizabeth récupérée, la donne change encore, celle-ci nous aidant beaucoup à surmonter les obstacles.

Finalement, si l'on ne devait retenir qu'une chose de ce Bioshock Infinite, c'est qu'il y a peut-être une ouverture pour un jeu d'un genre nouveau. Un jeu dans lequel l'univers est à la fois le gameplay et l'objet du jeu. Un jeu dans lequel on joue au touriste, un jeu dans lequel on ne subit pas des épreuves ridicules comme tuer des cohortes de gardes. Non, simplement la découverte d'un univers avec lequel on peut interagir, mais pas forcément de façon combative. Et ça ferait du bien, beaucoup de bien. Et on pourrait même faire financer le développement par l'état : La Révolution Française, le jeu. Ou encore : la Révolution industrielle, le jeu ; le jurassique, le jeu. Et si Cryo a essayé en son temps d'aller sur ce terrain, il est peut-être l'heure d'y retourner avec plus de jugeote et une meilleure réalisation.

C'est beau quand même, non ?

Bioshock Infinite - Note XboxOrNot

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