Call of Juarez : Gunsliger 2013

61 /100
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Call of Juarez : Gunsliger

Call of Juarez : Gunsliger - Brèves de comptoir

Call of Juarez est une série qui tomba dans le nanar qui pue avec The Cartel, troisième épisode d'une saga qui perdit au passage son côté western. Techland, conscient de ce sabordage, revient au source avec un petit jeu XBLA reprenant la sauce western spaghettis qui faisait son charme, Call of Juarez : Gunslinger.

L'histoire de Call of Juarez : Gunslinger est surtout celle de Silas Greaves, un chasseur de prime à la retraite qui débarque dans un bar à Abilene, en 1910 pour raconter ses exploits passés. L'alcool, la mémoire défaillante, et surtout sans doute, un doux excès de mythomanie, nous offrent un cocktail détonnant de nawak. Silas se prend pour l'homme qui a changé l'histoire de l'Ouest, genre, tous les meilleurs tireurs au monde et tous les plus grands bandits sont tombés sous ses balles. D'un côté, être assis à une table, dans un bar, où une poignée d'individus vous écoutent la langue pendante en vous resservant à boire avec la trique, on se dit : "hé, autant raconter de la merde, ils sont contents et moi, ça me rince le gosier".

Cela faisait tellement longtemps que je t'attendais que mon chapeau a pris la forme du poteau...

En gros, pour faire simple, Gunslinger est un FPS scripté, où on enchaine du 6 coups pour défourailler du cowboy et de l'indien qui trainent dans le coin. Graphiquement, le jeu opte pour un style en cel-shadding qui donne un certain cachet au titre, mais qui surtout, gâche grandement la visibilité. Autant, certains environnements forestiers sont très sympas à contempler, autant on pestera devant ces décors où les ennemis arrivent à se camoufler, comme si la nanocombinaison de Crysis existait au temps du Far West. RELOU !! Les développeurs, comme pour s'excuser de cette vacherie visuelle, nous offre un bonus qui se recharge à force de flinguer de l'ennemi : on appuie sur une touche, et nos ennemis sont tout rouges, chic, on le voit enfin ce lascar qui se planquait derrière un buisson.

Ouais, on a utilisé Photoshop pour sur-vendre notre jeu, mais bon, on s'amuse quand même!

Je passe vite fait sur le level design très pauvre, l'aliasing, et l'IA du jeu qui énerve (bah oui, on nous shoote comme un lapin à 2km, mais par contre, on reste fixe sur sa position, hein, espère d'ennemi débile) pour parler du truc qui rend Gunslinger original : les duels. De temps en temps, on devra en découdre à la manière des vrais cowboys. On est en face à face, le regard fixe, la main prête à dégainer. L'ambiance est sympa mais la maniabilité un peu chiante. Le stick droit sert à déplacer le réticule, le gauche à déplacer sa main, le tout pour avoir un pourcentage de réussite plus élevé. Ensuite, il y a d'autres petites subtilités, genre une fonction pour éviter les balles (oui oui c'est balaise, on peut éviter une balle à la Matrix, en allant à droite ou à gauche) mais le plus intéressant c'est qu'on peut décider de se la jouer à la loyale... ou pas. Et honnêtement, c'est bien kiffant de buter un type comme une pute : "tiens tu donneras à manger au cochon". Comme dirait l'autre : il y a deux types de personnes, celui qui tient le flingue, et celui qui creuse... Toi tu creuses.

Je ne sais pas où tu es, mais je m'en fous, je tire quand même!!

Call of Juarez : Gunslinger étant un jeu XBLA, on peut passer sous silence les petits problèmes techniques, on se doute bien que ce n'est pas un jeu AAA qui a couté un bras à développer. L'histoire est marrante à suivre, il est juste dommage que le jeu soit en VOST, car autant les doublages sont excellents, autant il est parfois difficile de suivre toutes les discussions pendant un gunfight. Goma vous dirait qu'on a qu'à être bilingue comme lui, mais bon, ce n'est pas le sujet. Niveau durée de vie, la campagne se termine en 4 ou 5 heures. Le seul truc c'est qu'on a l'impression que le jeu est long car répétitif mine de rien. La trame est toujours identique : Silas se la raconte genre "ouais j'ai buté ce gaillard, mais j'en ai chié, alors tout à commencer dans le désert sous le soleil et là, je suis entouré par 500 indiens qui font de la capoeira, et puis bon, je me suis vrillé le genou en courant après un ours qui voulait bouffer le serpent à sonnette que j'avais dans ma botte". Bref, il raconte de la merde, histoire d'avoir un prétexte pour qu'on ait le droit à une fusillade digne de ce nom. L'ambiance est bonne, mais les problèmes de visibilité plombent le gameplay. Et comme je l'ai déjà dit, le level design étant basique à souhait, on a l'impression de jouer à un railshooter à certains moments.

Hé mec, remet ta braguette, histoire de mourir avec honneur...

En tout cas, Call of Juarez : Gunslinger reste un jeu sympa, qui est surtout sauvé par son côté western bien travaillé, et son histoire de mythomane bien marrante. Dommage que ces défauts prennent le devant, et que le replay value soit plutôt limité. En effet, une fois le jeu fini, il ne nous reste plus qu'un mode arcade juste là pour enchainer les headshot, et un mode Duel, présent pour nous rendre fou. Au moins, cet épisode a le mérite de relancer une série que l'on croyait bonne à foutre au croute. Comme quoi, le charme d'un titre peut le faire passer d'un jeu moyen à un titre sympa. Et puis les amoureux de western y trouveront leur compte et verront en lui un jeu excellent. On peut être fanboy, je peux le comprendre. Je retourne sur Far Cry : Blood Dragon moi d'ailleurs...

La technique des développeurs polonais pour rendre un jeu illisible... jouable. WTF !!

Call of Juarez : Gunsliger - Note XboxOrNot

61 /100
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  • Ambiance western réussie
  • Un perso mytho mais attachant
  • Doublages VO de qualité....

  • ... mais sous-titres relous en plein gunfight
  • Lisibilité à la con
  • IA à la con aussi
  • Notre barême en détail

Call of Juarez : Gunsliger