Cannon Dancer - Osman Suite spirituelle de Strider, borne d’arcade de Capcom datant de 1989, Cannon Dancer Osman débarque enfin sur consoles de salon... Tant d’attente pour pas grand-chose.
Replaçons tout de suite les choses dans leur contexte historique. Strider est une borne mythique de la fin des années 80. Cette époque où Capcom était créatif et n’ajoutait pas de nombreux suffixes tel que Prime, Turbo ou Arcade Edition à ses licences. Adapté sur les consoles de l’époque, on se souviendra surtout de la version Megadrive chez nous. Strider est un jeu de plateforme/action, basé sur un manga de Moto Kikaku.
Son énergie et son aspect virevoltant d’accroche etc.… est un peu le Halo Infinite de l’époque et marquera les esprits de par son fun, son univers futuriste et aussi sa difficulté. En 1996, Kouichi Yotsui et sa société Mitchell Corp décide de faire une suite non officielle à Strider : Cannon Dancer pour les salles d'arcade au Japon et qui sera rebaptisé Osman aux U.S.A.
Même feeling, même style jusque dans l’habillage...Mais 1996, n’est pas 1989. Les attentes de public ont clairement changé. Street Fighter II est passé par là, la 3D avec des titres comme Virtua Racing ou les hits de Namco comme Tekken ou encore Ridge Racer font rêver la jeunesse mondiale. Ce retour en arrière laissera Cannon Dancer dans l’ombre, un patrimoine oublié qui ressort aujourd’hui.
Autant Strider se passait dans un univers futuriste, autant Cannon Dancer se passe dans un univers parallèle arabique, teinté de dieux abscons et de mégas mechas robots sûrement pour éviter la forêt avec des nains unijambistes et des cochons volants. Bref, passons sur ce délire scénaristique.
Notre héros Kirin ou Osman selon le pays de la borne, assassin de son état, se voit confier la mission de détruire le culte de la déesse sorcière Abdullah. Celui-ci après plusieurs acrobaties, digne de nos amis du cirque, sera laissé pour mort par son patron... l'infame Jack Layzon. Vous le voyez, ce n’est pas la richesse du scenario digne d’un film de Luc Besson qui va élever cette œuvre au rang de chef d’œuvre.
Six niveaux, de nombreux boss et mini boss dans cette aventure qui reprend les principes de son ainé sans sa magie. Strider était dur et Cannon Dancer l'est aussi. Heureusement, il bénéficie du confort moderne des adaptations ou de l’émulation (Save State, Rembobinage... de multiples Cheat codes) qui permettent de rendre cette antiquité un peu plus digeste que le TUC servi chez votre grand-mère.
Le jeu est plaisant mais tellement daté... Même à l’époque. Le jeu souffre de certains bugs d’affichage sans doute dû à l’émulation. Des fautes de traduction, minimes, sont également présentes. On vous offre un package de 2 jeux mais ce sont les mêmes : Cannon Dancer version entièrement japonaise et Osman en anglais, identiques en tout point. Du coup, la note parait amplement salée (30 euros au moment où j’écris ces lignes) pour un seul jeu pas mythique du tout, datant des années 90.
Alors oui c’est excellent que ce jeu soit ressorti et cela permet la conservation du patrimoine vidéoludique mais est-ce que le consommateur moyen sera content de ce jeu s’il n’a pas tout l'historique, le “bagage” lié à ces jeux ? Clairement pas !! Pour lui, ça sera le jeu d’une après-midi où il aura eu l’impression de se faire spolier, pour un jeu qui n’en valait pas la chandelle à l’époque et qui ne la vaut toujours pas