Crysis 3 2013

Et bien il est court ce jeu. En mode normal, sans speeder, en regardant les jolies cinématiques et en écoutant le blabla soporifique du scénario, j'ai fini le jeu en 5 ou 6 heures environ. Je ne peux pas être plus précis, je n'avais pas lancé mon application Xbox Smart Chrono Quickly Game. Le plus embêtant, c'est que j'étais pressé de voir la fin, le dernier niveau était juste chiant et dégueulasse niveau level design. Reprenons depuis le début, car là, en lisant mon intro, on se dit que Riggs est vénère et qu'il a mis une note à la Serious Sam... Non mais Crysis 3 a des qualités hein. Mais pas que...

J'en connais un qui va finir en plat surgelé Findus

La trilogie Crysis, c'est un peu le culte du "je fous mon PC à la poubelle car il est à genou, il affiche du 5 images/sec". C'est vrai que le premier Crysis était une révolution technique. Le second beaucoup moins, il était joli certes, mais son côté multiplateformes a transformé la licence en FPS couloir et scripté à la Call of Duty. C'était sympa à jouer, sans temps mort, mais le scénario ne volait pas très haut. Dans le dernier épisode, Crysis 3 donc, et bien c'est un peu la même chose. Sur PC, le jeu est magnifique. Sur consoles, il est globalement très joli, du moins sur Xbox 360 car la version PS3 se tape encore des développeurs roumains qui font la manche entre deux lignes de codes. Le premier niveau est sympathique visuellement avec un effet de pluie plutôt réussi, mais on ne tombe pas à la renverse pour autant. Par contre, une fois qu'on arrive dans le New York version "jungle" cela claque la rétine, jusqu'à la dernière partie du jeu, toute sombre et vilaine, mis à part quelques effets de lumière sympatoches. Heureusement, le dernier plan du jeu, juste avant le générique, est magnifique, bon, c'est une cinématique, mais le fan du premier Crysis versera sa petite larmichette de mélancolie et aussi de bonheur, car oui, c'est beau visuellement (et puis il aura fini le jeu, il sera content, et puis voilà).

Avec mon arc de la mort, Link est une pédale à côté

Crytek avait une bonne idée avec son New York en mode sauvage, son héros, Prophet, invisible et invincible, qui avec son arc cheaté peut se balader dans des niveaux très bien travaillés (sauf le dernier) pour faire le ménage tranquillement. Oui ma phrase est longue et fatigante mais c'est juste pour vous démontrer que la narration de Crysis 3 est foireuse. On ne capte pas toujours les enjeux en cours, les niveaux se relient par un pauvre écran fixe et une voix off qui raconte ce qu'on va faire, bref, c'est pas génial niveau immersion. Mon petit doigt me dit que Crytek avait pondu un synopsis rapide, avait une idée de la fin et surtout des niveaux dans New York que les développeurs voulaient foutre là, peu importe comment ce serait scénarisé. Au final, on enchaine la campagne comme un zombie, pour profiter du paysage et de la jouabilité sympa du titre. Heureusement le jeu est court, car honnêtement, sur la fin, on se demande quand cela va se terminer.

Lost en mode Prophet avec une combinaison de psychopathe.

Le challenge est de plus mis de côté, car notre Prophet, avec sa nanocombinaison de cheateur, est increvable. Il suffit de se mettre invisible, de cibler tous les méchants du niveau, de pirater une tourelle qui fera le ménage et de fragger furtivement les ennemis restants. Et au cas où cela devient bourrin, hop, on se fout invincible, on prend une arme dévastatrice et on explose tout le monde. Notre barre de puissance diminuant relativement lentement, on peut faire le kéké dans les niveaux en étant complètement "fufu la moquette". D'un côté, cela fait "zizir", on joue à Crysis 3 pour se défouler, non? Par contre, le soucis, c'est que l'IA du jeu est complètement foireuse. Les ennemis sont stupides la plupart du temps, et parfois, au contraire, ils sont totalement devins. Par exemple : je me fous en mode invisible camouflé et je tire une flèche dans un soldat du CELL. Le type meurt, normal... sauf que son collègue, qui est situé à quelques mètres de lui ne réagit pas du tout, j'ai le temps de venir jusqu'à lui pour l'étrangler comme ferait Homer à Bart son tocard de fiston. Par contre, une autre fois, je vais m'amuser à me planquer derrière un arbuste, sans mon mode camouflage, mais à 500 mètres des ennemis, et là, c'est la fête du slip, alerte maximum, je me fais shooter à distance, c'est Noël. J'ai envie de dire : WTF !!! À cela, on peut ajouter que les vilains viennent vous tirer dessus comme des bœufs à la queue-leu-leu, et que lorsqu'ils se planquent, c'est risible, ils ont toujours la tête qui dépasse. "Hé, regardez mon jeu super joli, non ne faites pas gaffe à nos ennemis en mode Beta 0.2, je vous dis de regarder ce superbe effet de lumière sur ces grands immeubles détruits par la flore!"

Je prend la pose et je retourne botter le cul de ces Cephs

La bande sonore générale du jeu est plutôt pas mal, avec des bruitages dans le ton, des musiques cinématographiques à la sauce Hollywood et des doublages français plutôt convaincants. La réplique culte du titre est sans doute d'ailleurs sorti de la bouche de notre copain Psycho : "rien à foutre d'avoir une nanocombinaison, tant qu'on a sa bite et son couteau". On dirait que l'équipe de GameOrNot' a participé aux dialogues bordel! Bref, revenons à nos moutons. Une fois le jeu fini, en cinq heures et des brouettes, à moins d'avoir envie de fouiller tous les recoins des maps pour "collecter des informations" et avoir un petit succès de glandeur, il nous reste le mode multijoueurs. D'apparence sympathique, ce mode online reste cool à jouer, mais vite fait seulement, car au final, on lance quelques parties et on retourne voir ailleurs si j'y suis. Ce n'est pas la faute aux différentes déclinaisons proposées, mais plutôt à la concurrence. Le jeu est sorti il y a 3 semaines et les serveurs tournent déjà en rond avec les mêmes joueurs. Ça ne sent pas bon le long terme pour s'éclater sur ce titre en réseau. Il trouvera son public c'est sûr, mais il y a tellement de jeux jouables sur le Xbox Live maintenant, avec des poids lourds qui bouffent le temps libre de beaucoup de joueurs, on peut imaginer que d'ici quelques semaines, cela deviendra désert, avec des modes de jeux où le nombre de parties se compteront sur les doigts d'une main. La concurrence de Battlefield 3 et des Call of Duty font du mal aux autres jeux de tirs jouables en multi pour faire pan-pan et boum-boum. C'est sans doute pour cela que beaucoup de jeux ne proposent plus de Deathmatchs, mais plutôt du Coop à la place.

Merde, je crois qu'un des Cephs est venu trop vite...

Crysis 3 est un jeu "jetable" à mes yeux. On y joue rapido, avec plaisir, même si on n'accroche pas trop à l'histoire, car c'est mal raconté et peu inspiré, mais au niveau du gameplay, le plaisir est là et graphiquement, ça claque pas mal dans la plupart des niveaux. Une fois fini, on range le jeu et on le revend pour passer à autre chose. Il est donc plutôt raisonnable d'attendre une baisse de prix pour se faire un petit plaisir qui s'appellera Crysis 3. Un jeu sympa, qui aurait mérité plus de travail pour finir au panthéon des FPS sur consoles.