Dead Island 2 Le gore, le fun, le plaisir de prendre le pad, bref, l'attente valait le coup !
Et bien, on a failli attendre ! Dead Island 2 est clairement un titre dont on n'espérait plus grand chose. Déjà, car sa première annonce, avec un trailer très fun qui fut d'ailleurs parodié récemment par GOAT Simulator 3, date de l'E3 2014. Ensuite, il y a eu au moins 4 équipes de développement qui se sont passées le relais depuis son annonce. Enfin, les titres qui ont un développement aussi chaotique ne se relève jamais ou presque. Dead Island 2 est l'exception qui confirme la règle. Si l'E3 est maintenant un lointain souvenir, Dead Island 2 lui renait de ses cendres et en beauté!
Dead Island 2 se déroule une dizaine d'années après les évènements de Dead Island et de Dead Island : Riptide (extension stand alone du premier épisode). Exit la Papouasie-Nouvelle-Guinée, cette fois-ci on va pouvoir "flâner" dans la Cité des anges, je veux bien entendu parler de Los Angeles. Bon, pour les anges, on repassera. D'ailleurs, vu l'état de la ville, maintenant on l'appelle Hell-A. Après une séquence d'introduction très réussie, on va devoir choisir notre personnage parmi les survivants d'un crash d'avion : il y a des zombies dans l'avion, mais sans Samuel L. Jackson. Il y a 6 personnages différents, chacun ayant des statistiques de base uniques mais également quelques avantages utiles pour survivre. Le nom de ses anti-héros : Amy, Bruno, Carla, Dani, Jacob et Ryan. Personnellement, j'ai choisi Ryan, le pompier aux gros bras plutôt résistant. Dans tous les cas, sachez que l'humour sera au rendez-vous et que chaque personnage aura ses propres punchlines !
Une fois qu'on a survécu au crash et fait le choix de notre avatar, nous aidons un premier groupe de survivants dont fait partie la star d'Hollywood Emma Jaunt. Devant notre bravoure, elle nous invite à la rejoindre dans sa villa, mais au passage, on se fera mordre par un zombie un peu trop agressif. Heureusement, en retrouvant Emma et sa troupe, on se rend compte qu'on est immunisé par le virus. Un bon moyen scénaristique pour nous donner envie d'en savoir plus, d'avoir un fil rouge : "trouver un remède" et surtout, ne pas trop morfler pendant les combats. Au passage, on fera la connaissance d'une vieille connaissance des fans de la franchise : Sam B ! Il est également immunisé et il a en bonus un peu d'expérience de survie zombie, forcément, il faut mieux l'avoir comme poto !
Dans tous les cas, le personnage principal de Dead Island 2 est sa ville selon moi. En effet, la carte de Los Angeles avec ses différents quartiers est top. On est dans un semi open world. Il y a 10 quartiers qui sont séparés par des portes. Cela évite d'avoir un immense terrain de jeu, comme dans Dying Light 2 par exemple, pour proposer des environnements intérieurs plutôt bien travaillés. On commence notre périple à Bel-Air, comme un prince, avant de vous diriger vers Beverly Hills, en mode 90210, puis Hollywood, Venice Beach et Santa Monica Pier. Je n'ai pas croisé Mel Gibson, mais les lieux sont emblématiques et cela suffit à mon bonheur. Bon, par contre, si vous vouliez en profiter pour faire du tourisme, dites vous que Los Angeles est devenu une zone de gore : la plupart des décors sont recouverts de viscères, que ce soit humains ou zombies.
Dead Island 2 est pour moi une sorte de "Menu Maxi Best Of" des jeux de zombies. On retrouve bien entendu l'héritage de Dead Island, mais les développeurs de chez Dambuster Studios ont su regarder la concurrence pour s'inspirer, adapter et proposer une tonne de choses très sympas dans le jeu. Des établis vous permettront de customiser vos armes ou de fabriquer des objets, cela donne un clin d'oeil au premier et un petit côté Dead Rising. On retrouve un petit côté Dying Light dans la narration, les environnements avec cycle jour/nuit et le gameplay, si ce n'est que le parkour est beaucoup plus light dans Dead Island 2. Il y a des cartes pour les compétences et les atouts, qui rappellent un peu Back 4 Blood. Enfin, il y a de la coopération jusqu'à 3 joueurs en ligne, avec du crossgen mais non crossplay. S'il y a un point où Dead Island 2 met le paquet et innove par rapport à tous ces autres titres, c'est sa violence graphique.
C'est bien simple : Dead Island 2 est jouissif ! On peut charcuter les zombies par dizaine, et à l'écran, cela gicle dans tous les sens. Mieux encore, la localisation des dégâts est excellente. Quand on s'acharne sur un membre, il se décompose petit à petit, on commence à voir l'os, puis il se coupe. Idem quand on bloque correctement un coup, on peut enchainer avec un petit QTE et faire un "finish him" bien gore. A chaque fois, la violence graphique est dingue. On va en voir des mâchoires qui pendent et des cerveaux qui prennent l'air frais. Mais, tout en restant fun. Et c'est très fort ! On se marre souvent en jouant à ce titre. Déjà, grâce à son scénario digne d'un nanar hollywoodien, sa galerie de personnages stéréotypés qui donnent envie d'être jetés en pâture aux zombies et surtout notre "héros" qui semble totalement déconnecté en mode "je vais aller faire un méchoui avec tous ses zombies car c'est marrant".
Graphiquement, on peut dire que c'est du très bon travail. Les environnements sont excellents, les effets de lumière convaincants et on apprécie de visiter, explorer, trainer dans les rues de Hell-A. Mieux, les intérieurs sont très bien modélisés, et on s'amuse à faire chercher du matos dans les valises et placards du jeu. Franchement, je suis vraiment agréablement surpris par la technique de Dead Island 2. Je m'attendais à un titre un peu bancal sur ce point, la faute à son développement chaotique, mais non, Dambuster Studios a fait du super travail. Sur Xbox Series X, on en prend parfois plein les mirettes, au point d'avoir des tâches de sang dans les yeux ! De plus, l'excellente idée de ce nouvel opus, c'est de profiter à fond des environnements. Nos armes peuvent avoir des "spécialités" comme le feu ou l'électricité. Cela permet de faire des dégâts de zone, comme électrocuter plusieurs zombies proches. Mais cela va plus loin. Il y a énormément de spots où il y a des possibilités de pièges très funs : une piscine comme baignoire à la Claude François, ou encore des jerricans d'essence pour asperger les zombies avant de faire péter une bombe, ou même une piscine de déchets toxiques qui font fondre la chaire comme de la neige au soleil.
Le gameplay de Dead Island 2 est excellent. La vue subjectif permet de la fluidité dans les mouvements, les combats et les déplacements. A part un léger temps d'adaptation pour maitriser le blocage pour se protéger et contrer, le reste est simple comme bonjour : coup faible, coup fort, coup de pied, glissade, saut, saut coup pied en avant dans les dents des zombies, bref, on se prend pour un combattant de MMA qui est en RTT dans la ville. Les armes à feu permettront également de faire le ménage à distance tout comme les grenades, mais ne rêvez pas, la plupart du temps, il faudra aller au combat au corps à corps. Le côté RPG pour le développement de notre personnage est très light, cela permettra à tout le monde (ou presque) de s'y retrouver. Même si la difficulté est parfois mal dosée, avec des passages plus dures que d'autres, ce n'est pas jamais frustrant car il y a beaucoup de points de respawns : on s'amuse, on prend du plaisir, bref, l'essence du jeu vidéo est présent, c'est à dire le fun. Pour terminer, un petit mot sur la bande son qui est d'excellente facture que ce soit au niveau des bruitages, doublages ou de la musique. A noter que le jeu est en VOSTFR, c'est à dire "voix en anglais" et "sous-titres en français". J'aurai aimé une full VF, pour m'immerger encore plus dans le délire mais au moins, les dialogues sont très marrants avec une tonne de références. Enfin, la durée de vie est très solide avec une vingtaine d'heures pour finir la campagne. Et vous pouvez en rajouter une bonne grosse dizaine au moins pour faire le 100%.
Dead Island 2 est un miracle vidéoludique. Il a failli ne jamais sortir, et puis le voilà, et contre toute attente, c'est un très bon titre. Si vous aimez l'action bourrine, avec du fun, du gore (beaucoup de gore) et de l'humour, vous pouvez foncer ! C'est la bonne surprise de cette année ! Allez, moi j'y retourne, Hell-A n'attend pas !