Un jeu narratif qui a le mérite de poser plus de questions qu'il n'offre de réponses...
J'aime bien les jeux de type narratif. En général, je me pose la nuit sur mon canapé, je prend ma manette, je met mon casque sur mes oreilles et je me laisse guider par un jeu qui veut me raconter une histoire. Ensuite, en fonction de la qualité de la narration, soit je vais passer un bon moment, soit je vais me faire chier. Et parfois, je vais somnoler comme une merde sur mon divan. Dans EDENGATE: The Edge of Life, je n'ai pas dormi. Mais ce n'est pas pour autant que j'ai tout compris.
La jeune scientifique Mia Lorenson se réveille dans un hôpital abandonné. Elle a beaucoup de questions et peu de réponses. Qu'est-il arrivé, à elle et au monde ? Je vais vous spoiler un peu : à la fin du jeu, on n'en sait encore moins qu'au début. Bref, reprenons. On va suivre Mia dans son voyage émotionnel. On va explorer la cité déserte d'Edengate, découvrez ses mystères et souvenirs. On avance dans des lieux plutôt vides, sans vie, et il y a juste des objets qui déclenchent des "mémoires" afin de donner des réponses à vos questions. Au début, cela explique un peu les évènements, les personnages et le début de la pandémie. Et puis, plus le jeu avance, et plus c'est un fourre-tout sans aucune logique jusqu'à un final en mode "ok, j'ai rien capté". Parfois, cela me plait, j'ai envie de me poser des questions sur ce que j'ai vécu et ressenti. Mais là, dans EDENGATE: The Edge of Life, j'ai tellement passé mon temps à marcher comme un con dans des couloirs vides, que niveau émotion et introspection, c'est le néant.
De temps en temps, il y a des énigmes. Alors, détendez vous, c'est le genre de puzzle qui peut être résolu même en somnolant. Parfois il faudra déplacer une poubelle pour grimper sur une plateforme : heureusement le jeu vous indique en transparence où il faut mettre la poubelle, au cas où on est trop con. Il y a un digicode à 4 chiffres ? Et bien cherchez dans la pièce, il doit y avoir un mémo sur un post-it près du PC... Un mécanisme à déclencher ? La notice est là, c'est simple comme bonjour. Bref, il n'y a aucune forme de réflexion, ce sont juste des passages qui sont positionnés là pour garder le joueur en éveil. Cela fonctionne, car pour le coup, je n'ai pas dormi. Et pourtant, j'étais fatigué dans la période où j'ai joué au jeu.
Techniquement, ce n'est pas dingue. On n'est pas dans un jeu moche, honnêtement pour un petit jeu indépendant qui coûte seulement 5,99 euros, on ne va pas crier au scandale. Cela tient la route, et même si les décors semblent un peu vide, ce n'est pas désagréable de parcourir ces lieux en quête de réponses. Bon, pas de bol, les réponses, on n'en a pas ou presque. Qu'est ce que cette histoire est frustrante ! Le début promet, on se dit, on peut découvrir une bonne histoire sous forme de virus et d'extinction de l'humanité avec un personnage central qui se sent coupable, mais non, on finit le jeu en se demandant quelle mouche à piquer le scénariste. En plus, la musique est plutôt agréable, elle accompagne bien les lieux et évènements. Bon, après c'est mou du genou, on n'est pas transcendé par ce qui se passe à l'écran. Et au final, au bout de deux heures grand max, on a fini le jeu. Et bien entendu, la replay value est limitée.
EDENGATE: The Edge of Life est un walking simulator décevant. Il se plante sur le déroulement et le dénouement de l'histoire, un comble pour un jeu purement narratif ou presque. Ce n'est pas mauvais en soi, mais franchement, on en ressort plus frustré qu'autre chose. Heureusement qu'il est venu à prix tout doux !