Farming Simulator 15 Enfilez vos bottes et vos cuissardes, mettez votre chemise de bûcheron et votre casquette, montez sur la remorque du tracteur ; voilà, c'est bien, comme ça. Vous êtes prêts? Maintenant, sautons à pieds joints dans la bonne grosse bouse du moment!
Farming Simulator 15 a le mérite d'inculquer une vérité malheureusement bien présente dans la vie : il faut en chier pour payer et payer pour en chier. Tout commencera avec Kevin qui va en baver sévère pour réussir à convaincre son père de lui acheter Farming Simulator 15 sur sa Xbox One toute neuve achetée en se disant que c’était mieux qu’une Playstation 4 niveau exclusivité. Bon Kévin est un peu con car Farming Simulator n’est pas une exclusivité tout en étant un jeu de merde en rab… Une fois le jeu acquis dans la douleur, Kevin continuera dans les pleurs pour arriver à s'acheter sa première parcelle de terrain. Et il comprendra alors la signification de cette expression de gamer très profonde qui est la suivante : "C'est une bouse!". Et avec Farming Simulator 15, croyez moi, elle prend tout son sens.
Il faudra tout d'abord choisir notre exploitation, l'allemande qui sert également de tutoriel est plus petite et plus adaptée à un débutant, l'américaine est digne des fermiers les plus chevronnés et demandera encore plus de patience. Étrangement, les premières minutes de jeu sont loin d'être désagréables. Les différents tutoriels sont plus qu'archaïques mais on les enchaîne sans trop d'à priori et même avec un ressenti plutôt positif. J'ai été agréablement surpris par les graphismes, c'est très laid certes, mais étant donné la réputation de la série Farming Simulator, je m'attendais à bien pire. Enfin je vous rassure, c’est quand même très laid pour de la Xbox One. Du niveau de Goat Simulator pour vous situer (non cela ne vous aide pas ? Faites un effort !!!) Ensuite, deuxième surprise, le contrôle de notre avatar lorsqu'il est à pieds est plutôt fluide et pas trop pourri. Il peut courir, ce qui est pratique quand on voit la taille des exploitations à échelle humaine, par contre il se téléporte dans les différents véhicules, les développeurs ont oublié de nous faire des animations de montée / descente de tracteur. Et enfin, les contrôles au volant ne sont pas dignes d'un Forza 5, c'est sûr, mais ça reste correct. D'où le ressenti relativement positif en sortie de tutoriel. Mais c'est là que Kevin va commencer sa descente aux enfers.
En effet, une fois livré à lui-même, il sera littéralement dans la merde. Il lui faudra chercher par lui-même dans les menus pour savoir quoi planter en fonction de la saison et quelle récolte lui rapportera plus d'argent qu'une autre. Chose intéressante, une simulation de bourse aux échanges en fonction de la saison et des récoltes fait varier le prix de rachat des céréales. Si Kevin cultive que du blé en espérant gagner un max d'oseille, il finira pas en faire chuter la valeur à trop en vendre. Il devra donc impérativement varier les plaisirs.
Vous cultivez pour gagner de l'argent, cet argent vous servira à acheter du meilleur matériel vous permettant de labourer, semer, récolter plus vite et en plus grande quantité et ainsi de suite. Le gameplay n'évolue pas d'un iota la cinquième minute passée de tout le reste de votre partie. Des missions vous seront proposées régulièrement, à vous de les accepter ou non. Beaucoup trop répétitives et infaisables au début car nécessitant du matériel que vous ne pourrez pas vous permettre d'acheter, vous les zapperez très vite et ne reviendrez jamais dessus. C'est pourtant la seule chose qui est susceptible de vous sortir de la répétitivité légendaire du titre, dommage que cela soit si mal géré.
Le joueur a la possibilité d'embaucher du personnel pour l'aider dans ses tâches les plus simples. Pour cela, il lui suffit de monter dans un véhicule et lorsqu'il est sur un champ, de lancer le recrutement. L'employé se chargera de finir l'action en cours sur la totalité de la parcelle concernée. Mais c'est là que le seul côté fun du jeu nous est enlevé, car conduire un tracteur c'est chiant, surtout qu'avec le régulateur de vitesse, on n'a même plus à accélérer / freiner, on doit juste orienter le véhicule et si on va trop vite, la récolte sera mauvaise, certaines zones seront ignorées, donc il s'avère indispensable... Mais à la rigueur, dans un jeu comme celui-ci, c'est ce qu'on pourrait s'attendre à faire. Hors là, une fois l'employé au boulot pour une récolte par exemple, vous aurez la tâche de conduire la remorque contenant les grains jusqu'à vos silos ou jusqu'au hangar (à perpette et à perpette en tracteur, ça prend trois plombes pour y aller et trois plombes dans Farming Simulator, c'est long, très, très long...) pour la revendre aussitôt. Et comme une parcelle représente environ 4 remorques pleines en début de partie, le rôle du joueur se limitera à faire des aller-retour. Et une fois que l'on comprend ça, on change de jeu.
Le joueur peut se rendre dans un magasin où il découvrira un nombre impressionnant de tracteurs, remorques en tous genres, moissonneuses batteuses, etc. Mais tout ce matériel est à des prix exorbitants pour le joueur lambda qui souhaite profiter de son jeu en mode à la cool sur son canapé en dégustant son Mc Farmer. Même le joueur sur mille environ qui aura accroché au jeu sera démotivé devant la tâche à accomplir pour avoir la moissonneuse batteuse de ses rêves et comme les autres, il passera à autre chose.
Vous l'aurez compris, s'il n'est pas forcément désagréable durant la première heure de jeu, Farming Simulator est une bouse. Il y a de bien meilleurs investissements à faire sur Xbox One.