Fast and Furious : Crossroads Fast & Furious: Crossroads est déjà considéré comme une daube sans y avoir joué. Mais est-ce vraiment le cas?
C'est compliqué ce test de Fast & Furious: Crossroads. Pour la simple et bonne raison, que le titre s'est fait lynché direct à cause d'un trailer qui ne donnait pas envie. Bah d'un côté, avoir mis en avant la modélisation plutôt bof des personnages, dont Dominic Toretto et Letty Ortiz, bah, ce n'était pas une bonne idée. Ah ce n'est pas bien de se moquer sur twitter sur la tronche de Vin Diesel ou pire de Michelle Rodriguez. De plus, Fast & Furious: Crossroads est vendu au prix fort de 69.99 euros, en version normale hein, car la version Deluxe avec les DLC est affichée au prix de 99.99 euros, rien que ça. Une mauvaise blague pour beaucoup et ce n'est pas faux.
De mon côté, je surveillais la sortie du titre. L'éditeur ne souhaitant pas proposer des versions tests de Fast & Furious: Crossroads, je me suis dit "bon, clairement, même si eux, ils n'y croient pas, c'est mauvais signe". Et puis, j'ai vu le bug du prix du jeu sur le store Xbox. En effet, le jour de la sortie, il était affiché au prix de 29.99 euros. Un tarif qui correspond beaucoup plus au gabarit du titre. D'ailleurs, le public serait beaucoup moins sévère avec Fast & Furious: Crossroads s'il était vendu à ce tarif, mais bon. Du coup, je me suis dit "allez banco, d'ici qu'il soit en promo à ce prix..." Et j'ai croisé les doigts pour que le jeu m'amuse.
Et globalement, malgré les nombreux défauts du titre, je me suis un peu amusé (et un peu ragé aussi) sur Fast & Furious: Crossroads. Mais commençons par le début. On se retrouve dans l'univers de la licence Fast and Furious, dans la peau d'un groupe de jeunes pilotes qui essayent de percer. Bien entendu, cela va partir en couilles, avec une sorte de mafia du coin qui fait le monde, avec d'ailleurs le grand méchant Peter Stormare (plutôt méconnaissable d'ailleurs). Et donc, les héros Dom, Letty et Roman vont aider la petite bande à sauver leur cul et niquer la tronche aux vilains.
Fast & Furious: Crossroads est comme les films, un bon gros bordel. Les missions enchaînent des situations loufoques avec des tanks, des boulets géants de destructions et même une fusée. On retrouve le côté funky et speed des films. On est heureux de retrouver les doublages originaux de Vin Diesel et compagnie. Cela permet de garder une vraie filiation avec les films. Du coup, on se retrouve avec un jeu, basé sur des missions en bagnole, à faire les cons sur la route, à se battre avec des flic, puis à vivre des cut-scènes avec les personnages de la saga cinématographique. Il est où le problème?
Et bien, ils sont nombreux. En fait, mis à part le concept du jeu qui tient la route (des missions scénarisées pied au plancher) et une modélisation des voitures plutôt réussies, le reste est plus ou moins foireux. Déjà, dans les défauts qui font tâches, on doit se coltiner une seule vue extérieure qui est bien trop proche du véhicule. C'est déstabilisant et gène à la visibilité très souvent. En plus de cela, on n'a pas le droit d'avoir un compteur de vitesse ni de mini-map. Du coup, on enchaîne les missions en suivant des flèches au loin en appuyant comme un goret sur l'accélérateur, car de toute façon, si on se prend un mur ou une voiture ce n'est pas grave.
Pour le reste, on est dans de l'arcade à mort, et cela se voit. On peut foncer dans le trafic, les voitures vont voler dans le ciel. On se sent avec un tank qui peut tout détruire sur son passage. Le jeu emprunte des idées un peu partout : des événements sur la route comme dans Split Second, les armes des véhicules comme dans Midnight Club, ou encore les takedowns à la sauce Burnout. Encore une fois, c'est frustrant, car les idées sont là, mais vu que le gameplay a été torché à la va-vite, avec une physique complètement pétée, tout se passe un peu aléatoirement, en fonction de l'humeur cheatée de l'IA. Et à côté de cela, on a un scénario qui est raconté avec des cut-scènes qui datent de la Playstation 2. Les personnages ont des bras plus longs que la normale, les textures sont archaïques, et les animations faciales sont figées dans le temps. La pauvre Michelle Rodriguez, on reconnaît sa voix, mais sa tronche s'est pris du botox et un bus en même temps.
C'est dommage, car le jeu en lui-même n'est pas si vilain. Il y a des effets de lumière sympa, les véhicules sont plutôt bien faits, et les décors sont variés. Ce n'est pas un AAA mais cela fait le job. On est loin des jeux à licence de l'éditeur comme Jumanji par exemple. qui était bien vilain. La bande son est également très sympa, et accompagne parfaitement l'action. La durée de vie du jeu est d'environ 4 heures. A cela s'ajoute un multi-joueurs prometteurs mais je n'ai jamais pu y jouer car le jeu est déserté de chez déserté.
Bref, vous l'aurez compris, je suis emmerdé avec ce jeu. A 30 euros, avec ses qualités et malgré ses gros défauts, j'aurai pu être indulgent, mais son tarif le plombe totalement. Du coup, son multi-joueurs ne sert à rien car le jeu est trop cher donc personne ne l’achète et donc personne n’y joue en ligne. Fast & Furious: Crossroads doit justifier son tarif élevé pour sa campagne solo. Si Call of Duty nous proposait une campagne solo uniquement avec des cut-scènes des années 2000, sans affichage de map et munitions, et une IA cheatée, je pense que je dirai que c'est un jeu bâclé qui pète plus haut que son cul. Et bien c'est ce qu'est Fast & Furious: Crossroads. J'ai presque envie de mettre de lui mettre à la fois un coup de cœur et un coup de pied au cul. C'est vraiment dommage. En tout cas, si un jour, il est en grosse promo et que les jeux du genre vous manquent, vous pouvez tenter le coup, mais vous allez sans doute vous dire que la déception est grande au final, car il y avait de quoi faire un jeu vraiment cool.