Les metroidvania sont légion depuis quelque temps maintenant. Mais quand ils ont du cachet et de la personnalité, cela sort de l’ordinaire. Tout d’abord, Fearmonium reprend une esthétique de dessin animé ancien façon Cuphead sans la maestria du titre de MDHR mais c’est plus qu’honorable pour un petit studio. Bien animé, le jeu est un régal pour les yeux. Imaginez un croisement entre Castlevania Symphony of the Night, Cuphead et Alice : Retour au pays de la folie d’EA… Vous avez là de belles références et vous avez Fearmonium.
Fearmonium nous conte l’histoire de Max, un jeune ado tourmenté qui rentre chez lui après une après-midi à la fête foraine. Il y retrouve sa mère et s’ensuit une énième dispute au sujet de son beau-père. Max décide d’aller se coucher, il a du mal à trouver le sommeil… Il repense au décès de son grand-père qui le couvrait d’amour, au déménagement futur de sa petite amie, aux brimades qu’il subit à l’école. Il tombe de sommeil ! Il tombe dans un rêve dans lequel vous, joueur, incarnez une poupée, vous devrez affronter les peurs de Max. Petit à petit, cela dévoilera les facettes d’une situation familiale tendue et on va découvrir l’histoire de Max afin de soigner le mal-être de cet ado.
Tout nous est narré via une bande dessinée sur laquelle vous cliquez afin qu’apparaisse chaque dialogue. Le jeu est textuellement en français, mais les voix sont en anglais. Point de vue gameplay, rien de bien nouveau pour qui est habitué à ce style de jeu. Vous serez en terrain connu, mais sans Frédéric Lopez pour vous tenir la main. Évidemment, Il n’aurait pas été de trop, car si le scenario est écrit par un diplômé en psychologie, le jeu n’est pas à mettre dans toutes les mains, tant il aborde des sujets compliqués qui ne sont pas à la portée du jeune public et le disclaimer, en début de jeu, fait bien de nous le rappeler.
Le jeu ne réinvente pas la roue. Mais ce qu’il fait, il le fait bien. Aptitudes à gagner tel que double saut, dash, pouvoirs divers et variés, armes secondaires… L’intérêt de Fearmonium n’est pas dans le gameplay mais dans l’ambiance qu’il arrive à instaurer, l’histoire, le héros avec lequel on ressent de l’empathie. Un état mental par lequel, nous avons tous connu, vous et moi, à plus ou moins grande échelle : La Dépression !
C’est très rare pour un jeu d’aborder ce thème, sans tomber dans le cliché ou le côté “sentimentaliste”. C’est réussi, maitrisé et assumé. Malgré quelques soucis de pic de difficulté comme les boss ou des problèmes de hitbox, je ne saurais trop, vous conseillez de jouer à ce jeu. Non pas pour son gameplay, encore une fois, mais pour ce qu’il a à nous montrer. Je vais utiliser un terme à la mode : une aventure narrative. Dire qu’il aura fallu attendre fin 2023 pour avoir un tel coup de cœur !