FIFA 20 Et on repart pour un tour avec FIFA 20. Est-ce que le changement c’est maintenant ?
Autant la licence FIFA est une mine d’or pour EA, autant on ne compte plus les joueurs qui râlent de plus en plus du manque d’innovations de la série. FIFA domine les charts et atomise tous les ans son seul vrai concurrent, à savoir PES. Mais depuis quelques années, EA ronronne, dangereusement, et le retour de bâton peut être terrible. C’est exactement ce qui est arrivé à Konami à la fin des années 2000 lorsqu’ils n’ont pas su prendre le virage de la génération HD parce que « PES, c’est le roi et puis c’est tout on ne risque rien ». Alors oui, depuis plusieurs années, les ventes de FIFA sont exceptionnelles alors le danger est inexistant. Pour le moment, oui, mais la prochaine génération arrive dans un an, alors attention…
FIFA 20 est en gros, un portage de FIFA 19 qui était un portage de FIFA 18 qui était déjà un portage de FIFA 17. A mes yeux, le dernier « bon » FIFA qui essayait un peu d’apporter du neuf ou d’améliorer la recette existante date de 2016 avec FIFA 17. Et encore c’était une amélioration de FIFA 16 qui avait en bonus le super mode « Aventure » avec Alex Hunter qui donnait un peu de fraîcheur à la série. Alors dans le 18 on a eu la suite des aventures de Hunter, et dans le 19, la fin de cette saga Hunter. Tout le reste c’était du réchauffé avec des effectifs à jour : un mode carrière qui n’apporte quasiment de neuf depuis 10 ans, un mode « Clubs pro » qui n’évolue plus, ce n’est pas faute d’espérer des choses depuis 10 ans comme une progression plus poussée, une gestion plus communauté de nos clubs, ou encore des bots qui tiennent la route, et enfin FUT. J’ai adoré les premières versions de FIFA Ultimate Team. Mais là, il faut arrêter les conneries : on pousse à la consommation, et tous les ans faut recommencer à zéro. Vous voulez Zidane, vous achetez l’édition ICON car Zizou est sur la jaquette ? Et bah, croisez les doigts, vous aurez un joueur en prêt pour 5 matches, mais ce joueur ce sera sur un coup de dé. Alors oui, on peut tout acheter « par pack » ou par « enchère » en jouant des matches mais dans ce cas, c’est H24 et 7/7.
Alors oui, j’ai prévenu depuis quelques années, que FIFA est sur la mauvaise pente. Tout comme on dit la même chose pour NBA 2K : on tire sur la corde, on ne propose plus aucune évolution, ou pire on enlève des choses, car bon, on s’en tape, cela se vend par camion. FIFA 20 n’est pas un mauvais jeu en soi. Il est complet, il propose énormément de choses : mode de jeu, nombre d’équipes sous licence (au revoir la Juventus cela dit), solo et multi complet, etc. Mais honnêtement, pad en main, FIFA 20 c’est FIFA 19, avec un nouveau système de penalty et surtout de coup franc complétement foireux. Ah si : EA a trouvé la parade pour parler de son jeu et éviter le lynchage public avec Volta.
Volta sauve FIFA. Volta c’est le nouveau mode Aventure de FIFA 20 : cette fois on crée un avatar qui va se lancer dans le foot de rue. On rejoins une équipe, la J10, mais notre tête d’affiche se pète le genou avant les compétitions mondiales. Du coup, toute la team se barre, sauf notre avatar et sa copine asiatique. Nos deux comparses vont donc voyager à travers le monde sur des terrains de rue, pour du 3VS3, 4VS4 ou 5VS5 tout ça avec ou sans gardien, afin de récupérer nos anciens potes et recruter de nouveaux joueurs, afin d’être les maîtres du monde. D’ailleurs vous croiserez Alex Hunter à un moment, c’est trop chou.
Volta est une véritable bouffée d’air frais. Le jeu sur petit terrain, avec ou sans mur, est plutôt bien foutu, même si il n’y a pas eu de refonte particulière du gameplay. On peut surtout mieux protéger son ballon, et abuser un peu plus du jeu au sol, mais c’est tout. En fait, Volta, c’est une manière « low cost » de proposer un nouveau FIFA Street, sans faire un nouveau jeu. Et cela permet à FIFA 20 d’avoir un argument marketing. Le mode carrière de Volta est d’ailleurs très long, avec beaucoup de matches à faire pour faire progresser notre joueur. La customisation est là, que ce soit niveau visage ou équipement. Mais bon, c’est tout de même redondant, la faute a une difficulté mal dosée. Sur petit terrain, une IA cheatée est encore plus cheatée que dans une partie classique en 11vs11.
Pour le reste, FIFA 20 est dans la continuité. Les graphismes n’ont pas évolué depuis des années. Cela devient gênant. Les visages sont d’ailleurs de plus en plus à la ramasse par rapport à PES qui excelle dans ce domaine. Il y a pas beaucoup de joueurs bien modélisés, et pire, ils sont parfois ratés ou pas à jour. D’ailleurs ce côté faignant se ressent partout. Je prend l’exemple de Dimitri Payet : il a une coupe de cheveux qui datent de 2016 et sa photo dans FUT est lorsqu’il jouait à West Ham. Pas terrible… Ce manque de finition fait tache dans une grosse production qui veut faire le beau et bomber le torse face à PES. L’ambiance sonore dans le stade est toujours aussi bonne, sur ce point, FIFA est au top. Pour les commentaires, le choix d’avoir mis Pierre Menés est toujours aussi navrant. Ok, il est populaire, mais il n’a rien d’un commentateur. Enfin, un petit mot sur l’IA : les gardiens ont des réactions chelous. Pourtant, depuis le temps il pouvait peaufiner ce point. D’ailleurs, j’ai oublié de le dire, mais on est revenu à du basique dans FIFA 20. Le jeu d’attaque a été encore renforcé, cette année, l’attaque par les ailes avec des sprinters pour une petite passe en retrait dans la surface est encore plus efficace qu’avant. Vous imaginez donc les parties online complétement pourries par cette équilibrage. Le beau jeu ce n’est pas ici que ca se passe.
FIFA 20 frôle la correctionnelle, et est sauvée du carton rouge par Volta. Mais ce mode ne peut pas tout sauver, et surtout, une partie des joueurs ne vont même pas y toucher car cela s’éloigne du cœur du jeu c'est-à-dire le football à 11 en compétition. J’ai beaucoup d’affection pour cette série, cela me fait mal au cœur de voir autant de feignantise. A un moment il faut savoir taper du poing sur la table : les mises à jour à 70 euros, c’est honteux. Et ce n’est pas en sortant un mode de jeu sympathique qu’on va laisser passer ça. Surtout quand la concurrence apprend de ces erreurs de son côté pour proposer un titre agréable à jouer qui souffre pour le moment surtout d’un manque de contenu. Sans Volta, j’aurai mis entre 40 et 50, c’est dire le manque d’intérêt de cette édition. Merci Volta.