Gears of War : Judgment 2013

72 /100
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Gears of War : Judgment

Gears of War : Judgment - Un petit Gow pour le fan, mais un bon jeu pour l'humanité

Gears of War : Judgment est l'exemple type du jeu sous-traité histoire de continuer le filon tout en bossant sur un truc plus gros. Bah oui, il faut préparer le line-up de la prochaine Xbox. En attendant, c'est People Can Fly qui s'y colle pour ce prologue à la trilogie populaire et exclusive à la Xbox 360. Malheureusement, la sauce aux Locustes ne prend pas totalement. Mais on chipote un peu chez GameOrNot' non ?

Pour ceux qui ne connaissent pas les développeurs de chez People Can Fly, ce sont les petits gars responsables du sympathique mais dispensable Bulletstorm. J'ai joué et j'ai fini Bulletstorm, mais j'ai un souvenir creux de ce titre. Il était fun à jouer mais trop axé scoring et surtout trop orienté sur de la coopération alors... qu'il n'était pas jouable en coopération. Un comble non? Dans Gears of War : Judgment, on retrouve tout ce qui fait le charme d'un Gears of War sauf... le côté Epic (attention, jeu de mot pourri inside). Pour expliquer cela, je vais m'associer avec mon fidèle équipier de la coopération Korganor (l'hélicoptère de Left 4 Dead, légende urbaine, tout ça...) qui est un grand fan de la saga. Il sera sans doute plus modéré que moi dans ses propos, car oui, c'est un fanboy, vous lui mettez un Baird entre les mains, et il rigolera tout seul en découpant un Locuste. Mais n'oublions pas que ce type est fou au point d'aimer jouer à Brink, hein... je dis ça, je ne dis rien. Donc, moi, je trouve que Gears of War : Judgment est une petite déception et ce test va tenter de vous l'expliquer tant bien que mal, car Korganor va vouloir rejoindre la partie à tout moment pour dire que je suis trop "michant".

Sofia, je te sens chaude ce soir...

L'histoire de Judgment se situe en amont de la trilogie Gears of War qu'on a torché dans tous les sens par le passé. Pas de Marcus ou de Dom, non, ici on dirige l'escouade Kilo composé de Baird et Cole, que les fans connaissent bien, ainsi que Paduk un ancien adversaire des Gears, mais qui face à l'invasion Locustes, oublie un peu ses vieilles rancœurs, et enfin Sofia, la bonasse de l'équipe, euh pardon... la cadette de l'équipe qui sera là pour mettre un peu de finesse dans ce monde de brute... ou pas. Ces quatre lascars sont jugés par le général Loomis car ils n'ont pas écouté les ordres, et il paraitrait qu'ils ont foutu le bordel. Chaque chapitre du jeu est un témoignage d'un membre de l'équipe. Et chacun racontera sa version des faits, avec plus ou moins de mythomanie, si on choisit ou non la mission en mode Déclassifiée. A chaque début d'acte, un gros icône Gow rouge vif brille sur un mur, et nous permet de jouer dans des conditions particulières. En gros, en mode Déclassifiée, le narrateur va grossir un peu son histoire, du genre "on était 4 et il était 10000 en bas de la falaise, on n'avait plus de munitions, sauf un couteau suisse pour découper du Kiri". Jouer en Déclassifiée, c'est ajouter des ennemis, imposer des armes, subir une condition météo pourrie, limiter les munitions, bref, tout pour que nos escouades se la racontent grave. Sympathique sur le papier, au final, cela ne change pas trop l'expérience de jeu, car le joueur aura tendance à jouer forcément en Déclassifiée, car, premièrement, cela rapporte plus facilement des étoiles de performances, et deuxièmement, la difficulté n'étant pas insurmontable, autant y aller franco. Bon, en Vétéran et en Dément, je ne dis pas, mais sinon, dans les niveaux de difficultés inférieurs, c'est faisable sans soucis.

Au fond de l'écran, on peut voir le tournage de King Kong 2

Le soucis de la narration de Gears of War : Judgment est que c'est plan-plan. Les chapitres se ressemblent tous, avec toujours un acte spécial "Survie" où on doit tuer des vagues d'ennemis et un acte en mode "Chrono" où il faut se grouiller de nettoyer la zone. Le jeu est un enchainement d'arènes, alors certes, c'est sympa pour le côté coopération et le scoring, mais pour une campagne, ça fait clairement chier. On a l'impression de jouer dans des arènes contre des vagues de bots. Il n'y a pas de densité scénaristique, de moment de bravoure, de dialogues marrants ou de situations poignantes, bref, c'est creux. Les personnages sont sous exploités un maximum, on ne s'intéresse pas ni à eux ni à leur histoire, ni au pourquoi du comment ils se retrouvent là, bref, ça pourrait être n'importe quel avatar, ce serait pareil. Et pourtant Baird et Cole, ils sont cools. Dans les précédents Gears of War, ces deux là envoyaient du pâté. Ici, mis à part deux ou trois répliques rigolotes, le reste est loin d'être badasse. Cela manque de couilles sur la table et de second degré. C'est comme si The Expendables étaient un film avec des acteurs inconnus à la répartie digne de piquet de grévistes : où est l'intérêt bordel ???

"Pan, t'es mort"

C'est franchement con, car la réalisation est toujours au top, les graphismes sont propres, la jouabilité est agréable et efficace, la bande son fait le boulot, les doublages (bien que souvent plats) sont plutôt bien joués, bref, comme dirait Marcus "Merde Baird tu fais chier avec tes conneries !!" Ouais, bah là, Marcus, il doit se retourner dans sa piaule en voyant tout ça. Les petits gars de People Can Fly ont voulu bien faire, en mettant du scoring en avant, mais ils ont oublié que Gears of War c'est des situations coquasses et énormes, du genre se retrouver dans un monstre gigantesque à se battre contre de la vésicule biliaire, ou à vanner la reine des Locustes pour qu'elle nous chie une pendule. Là, on se retrouve devant une pouf qui pleure la mort de ses potes, et qui nous raconte une vague histoire de cul avec un professeur... Palpitant cet épisode de Plus Belle la Vie de Locustes.

Non mais qui a lâché une caisse les gars !

Heureusement, la touche finale du titre nous rappelle aux grandes heures de Gears of War avec un chapitre bonus, déblocable en gagnant 40 étoiles, intitulé Conséquences et qui nous place dans un passage inédit de l'épisode 3. Un grand coup de nostalgie dans la tronche, à nous demander pourquoi tout le jeu n'est pas resté dans ce style de bon gros défouloir qui envoi du bois, du pâté, et du kwiskas par Kilo (le nom de l'escouade, oui, c'est le deuxième jeu de mot pourri de l'article). Gears of War, c'est un bon gros FPS pleins de corones et de sang qui dégouline, où des mecs testostéronés depuis la naissance se lancent des vannes débiles pour savoir qui a la plus grosse, oui, c'est ça Gears of War. Des petites arènes où il faut nettoyer du Locustes à coup de Lanzor, c'est bien, mais pas tout le long d'une campagne solo. Nous, on veut voir la fin du monde nous arriver sur le coin de la gueule, et hop, d'un morceau de bravoure énorme, retourner la situation comme une crêpe dans une poêle Tefal anti-adhésive.

Au CGU on joue comme on aime !

Après s'être tout de même amusé sur la campagne, de préférence en coopération à quatre car cela a clairement été prévu dans le cahier des charges au point d'ennuyer les joueurs solitaires (il faut croire que le spectre Bulletstorm est resté ancrer dans les mémoires pendant le développement) et bien il nous reste un bon gros morceau de jeu en multi pour se fritter gratuitement dans des arènes. Oui, comme dans le solo, mais sans pseudo scénario cette fois. Là, c'est juste pour éclater la tronche du voisin et booster son perso pour gagner de l'XP. Korganor est tout content, je le vois sourire en coin, de toute façon, dès qu'il y a de l'XP, de la customisation... et Baird, il rigolera tout seul en découpant un Locuste. Il ne sait faire que ça, et jouer aux jeux de combats (et partir seul en hélico aussi). Bref, je laisse Korganor nous présenter tout cela, il a été missionné pour cette... mission, alors go, Korganor, go :

"J’ai beau relever Riggs et le soigner depuis plusieurs années, l’hélico de Left 4 Dead lui reste toujours en travers de la gorge (avec les doigts des zombies). La coopération de ce nouveau Gow rend la campagne plus trépidante. J’ai joué solo en Vétéran et j’étais atterré de voir les ennemis me louper dans un couloir et mes alliés s’astiquer le lanzor. Attention, j’ai quand même kiffé ma race mais rien à voir avec le bonheur d’avoir des joueurs humains. Coup de bol, je suis tombé sur un groupe de gars sympas et on a même attaqué le Dément ensemble. Là, c’était stratégie, répartition des tâches et morts hilarantes : « ah merde, une grenade ». Le côté multi (hors campagne) rempli le contrat des précédents volets si l’on exclut la fin du mode Horde. Dommage, je l’aimais bien moi ce mode. Heureusement, il y a (non pas Findus) le mode Invasion. En survie ou en versus, il faut détruire la CGU (pour les locustes) ou survivre. Côté méchant, on a moins le choix mais on retrouvera avec plaisir le ticker ou le sérapède pour foutre le bordel. La CGU se dote maintenant d’un système de classe. Le soldat va donner des munitions et tirer au lance grenade, le médecin va soigner les disciples de Riggs (vous savez le gars qui courre devant avec un shotgun vide), l’ingénieur va réparer vos maigres défenses et poser des tourelles et mon chouchou va jouer les sniper et jouer les balances avec ses grenades radars. Cela ajoute un côté travail d’équipe pas piqué des hannetons. Ceci dit, je regrette que l’on ne puisse pas choisir autant de personnages qu’avant pour définir son perso fétiche. Déjà qu’on perd les locustes, on se cantonne à une poignée de choix dont plusieurs fois Paduk et Cole … Cela n’empêchera pas de prendre son pied à survivre ou à jouer en équipe pour augmenter son ratio mais on se dit qu’il manque un petit quelque chose."

Pas besoin de se couvrir les bras en Enfer...

Merci Korganor pour ce joli topo plein de bon sens digne d'un fanboy. Je plaisante... Bref vous l'aurez compris, Gears of War : Judgment est un bon jeu mais un petit Gears of War. Une version low cost, non pas dans son habillage et sa finition, bien au contraire, mais dans le rythme et les situations de jeux que nous offrent la campagne. Un gros bémol qui plombe un peu l'ambiance pour le joueur qui avait l'habitude de kiffer sa petite partie solo ou coop de Gow pour voir du pays, en se délectant de personnages caricaturaux (mais attachants) et en tuant du Locustes à la pelle. Dans Judgment, on a l'impression que le mode solo est un mode multi à bots camouflés, agrémentés de quelques cinématiques pour faire mine de scénariser le tout. Ce n'est pas à un vieux Gears qu'on apprend à faire la War hein ! Je ne me fais pas de soucis pour la licence et il est évident que les fanboys ont déjà leur exemplaire qui tourne à pleins régimes dans leur Xbox 360. Mais pour les petits nouveaux, je vous conseille plutôt pour le même prix de vous faire la trilogie, ce sera plus long et plus intense. Dans tous les cas, malgré nos petites déceptions, légitimes devant le potentiel d'un tel jeu et d'une telle licence, Gears of War Judgment est un bon jeu. Pour finir, sachez que dans chaque copie du titre, un code est inclus pour télécharger gratuitement le premier Gears of War. Bon, cela prendra du temps à récupérer les 6 Go de la bête mais c'est une bonne initiative qui plaira à ceux qui auront loupé ce titre référence de la Xbox 360. Merci Microsoft et Epic Games !

Cole !!!! Pourquoi tu as fait le mytho sur cette mission !!! On en chie grave là !!!!

Gears of War : Judgment - Note XboxOrNot

72 /100
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  • C'est beau, c'est bon, c'est Gow
  • La coopération à 4 toujours aussi fun
  • Les classes en multi
  • Le premier Gow inclus
  • Baird !!!

  • Campagne en solo décevante
  • Personnages et scénario qui sonnent creux
  • Rythme des chapitres répétitif
  • Disparition du mode Horde
  • Notre barême en détail

Gears of War : Judgment