GTA IV GTA, c'est une sorte de nom sacré, une icône sur laquelle on ne peut pas, pas une seule seconde, cracher. Pourtant, quand on rejoue au dernier volet, on pleure.
Après avoir découvert cet été Sleeping Dogs, j'ai eu la terrible envie de me replonger dans GTA, parce qu'un monde ouvert avec des missions et des opportunités, c'est quand même super sympa.
Je parle bien d'envie terrible car GTA 4, qui date de 2008, a pris un énorme coup de vieux.
On n'a qu'une envie, le comparer à Sleeping Dogs, en repérant tous les emprunts éhontés de ce dernier, et se rendre compte à quel point GTA était à la ramasse, même pour l'époque.
Alors, avec GTA 5 qui doit pointer le bout de son nez prochainement, je suis un peu pessimiste.
Le graphisme
Sleeping Dogs n'est pas le must en matière de qualité graphique, pourtant, quand on regarde GTA, c'est à la fois terne, presque flou, peu précis... On croirait que le directeur artistique qui a supervisé les opération n'avait qu'une envie, celle de sauter par la fenêtre. Certes, ça a le côté rigoureux de la réalité, mais question rêve, zéro pointé ! Pourtant, je dois l'admettre, la lumière est très particulière et laisse penser parfois qu'on rencontre un instant de quintessence. Mais c'est très fugace, juste le temps de se rappeler que notre ami Niko porte les fringues les plus horribles au monde.
La conduite automobile
Chez Rockstars, on essaie les jeux avant de les commercialiser ? Qui a déjà vu une inertie si totale en conduisant une voiture ? Le studio a certainement une mission secrète d'évangélisation des foules, car quoi de mieux pour convertir tout le monde à la religion que de provoquer les prières de ne pas se manger un mur en pleine face ?
Le gros point fort de GTA sur la conduite, et je pense que dois être le seul à le penser fort, est la vue interne. Une fois qu'on passe "pour de vrai" aux commandes, le pilotage se révèle être bien plus aisé et même plutôt agréable. Je vous assure !
Les combats
Zéro pointé ! Si Niko Bellic est un gros dur, c'est bien pour sa force brutale. Parce que je doute sérieusement qu'il ait jamais pratiqué un art martial. Ou alors il a perdu sa souplesse, ses réflexes et son style.
C'est tellement pathétique de se battre à main nue dans GTA que l'on se demande même pourquoi c'est possible. De toute façon, on se ballade le plus souvent avec suffisamment de cartouches pour décimer toute une ville, alors pourquoi en viendrait-on aux mains ?
De fait, quand on passe aux combats à distance, c'est acceptable, mais sans plus.
À des années lumières d'un Max Payne.
Les missions
Ce qui fait la moelle du jeu, les missions, c'est aussi ce qui pose le plus de questions. Dans Sleeping Dogs, on aimait la redondance et finalement on passait notre temps à casser la gueule à des sales types, avec de temps en temps une missions un peu plus surprenante, comme aller chercher une robe de marié, un gâteau, etc. et ça finissait à peu près invariablement en bagarre. Pas franchement le gros point fort du jeu.
Dans GTA, on se paie des missions encore pire, surtout au début du jeu. Aller chercher un type en taxi pour l'emmener un peu plus loin, jouer aux fléchettes, etc. ça ne fait rêver personne, on se demande même si on n'est pas en train de jouer aux Sims.
Mais GTA monte en puissance et surprend en proposant bien plus de variété et un scénario qui monte véritablement en intérêt et en tensions. Il faut s'accrocher pendant les premiers temps de jeux pour découvrir tout le sel de GTA et essayer de laisser de côté toutes les missions annexes sans intérêt. Perso, aller repeindre ma voiture ça ne me botte vraiment pas.
Les mini-jeux
Je sais bien que les mini-jeux c'est l'occasion d'apporter de la variété dans un jeu répétitif. Dans Sleeping Dogs, les mêmes choses revenant régulièrement, même les mini-jeux finissaient pas être énervants. Trouver un code via une version ultra simplifié de Mastermind, c'est juste histoire de ne pas dire : "fais une pause de 30 secondes avant de continuer". Artificiel de A à Z.
Dans GTA, on se paie du billard, des fléchettes... Mais pourquoi tant de haine ? Je vous promets, je n'ai rien fait, je ne mérite pas un tel traitement. Pourquoi aurais-je envie de passer du temps à déambuler sans but, en jouant au bowling.
Si encore c'était bien fait, mais non, le gameplay est encore pire que Wii Sports. C'est dire !
Et par pitié, ne me dites pas que GTA 5 aura des mini-jeux similaires jouables avec Kinect, sinon je vais faire une crise de nerf.
Et pendant ce temps, Korganor sautera de joie en pensant à tout ce temps qu'il pourra perdre à glandouiller tranquillement sans but.
Mais alors, c'est bien ?
Alors, je dois bien l'admettre, après avoir fini Sleeping Dogs, cette furieuse envie de refaire un autre jeu bac à sable s'est heurté à une déception infinie en lançant GTA 4. L'envie de tout abandonner a pris le pas, puis après une petite heure de jeu, une fois la conduite reprise en main, les premières missions bien pourries évacués, le sourire est revenu.
Le jeu a quelque chose de terne, notamment dans son graphisme, mais en même temps c'est New York. Visiter la Big Apple a quelque chose de magique.
Le gameplay est devenu désuet, il va falloir bien polir pour que celui de GTA 5 soit bon. Mais le scénario est prenant, les missions plutôt variées, et finalement, le jeu captive toujours. On sent qu'il y a quelque chose à l'oeuvre, qui chemine, et qui va s'imposer. Des petites touches, des impressions délectables, sans doute bien plus nostalgiques et imaginées que réellement présentes.
Quitte à faire de l'environnement ouvert, mieux vaut aller vers des jeux plus récents, plus abordables, mais GTA 4 reste une référence par son pouvoir d'évocation collective.
NDLR : Vous l'aurez sans doute remarquer mais la note de 85 est surtout pour évoquer le principe du jeu référence pour la console, surtout lors de sa sortie. Et même encore aujourd'hui, les jeux du genre repompent le style de GTA IV. Mais après, si on note objectivement le titre, il a pris un bon coup de vieux dans le gameplay et l'esthétique, enfin bref, il aurait une note beaucoup plus basse.Vous l'aurez compris, les tests de Jaded, c'est nawak, mais on l'aime aussi pour ça!