The Dark Pictures : Man of Medan Lorsque les développeurs de Supermassive Games débarque avec un jeu sur Xbox One, on est content. Alors il vaut quoi ce Man of Medan ?
Pour ceux qui ne connaissent pas Until Dawn et bien c’est une erreur car il fait partie des exclus les plus sympas de la PS4. Du coup, lorsque ses développeurs décident de s’associer avec Bandai Namco pour une anthologie (rien que ça) de jeux vidéo narratif d’horreur jouable en multi, on a d’un coup une petite érection qui apparaît. La saga The Dark Pictures nous offre donc son premier tome, à savoir Man of Medan.
Pour parler du scénario, je vais essayer de rester vague pour ne pas trop en dévoiler, car sinon le jeu perd une grande partie de son intérêt. En gros, on a une bande de jeunes qui sont partis faire de la plongée et puis cela va partir en sucette car ils vont se retrouver piégés dans un vieux bateau militaire où tout le monde a crevé pendant la guerre à cause d’une entité chelou. Et au cas où, pour ceux qui se posent la question, les prochains titres de la saga The Dark Pictures, n’auront pas de lien entre eux, donc on peut les faire indépendamment.
La subtilité de Man of Medan est principalement de nous proposer de jouer à plusieurs. En gros, on peut jouer de 3 manières différentes : tout d’abord en solo, où on contrôle à tour de rôle les 5 personnages. En coopération en ligne, avec une jouabilité asynchrone où les choix de l’un va modifier le cours de l’histoire de l’autre, et enfin le mode « soirée télé » où on peut jouer avec une manette jusqu'à 5, avec chacun son personnage. Un mode sympa mais qui manque de rythme car on peut se retrouver trèèèèès longtemps sans avoir de choix à faire avec son personnage, ce qui peut être pénible pour certains.
Pour le reste, Man of Medan est un jeu narratif des plus classiques, où tout est une question de choix dans les dialogues ou dans la réussite ou non des QTE. Le but du jeu étant de sauver tout le monde, bien entendu, ce ne sera pas forcément le cas, et les fins sont donc nombreuses. Si l'on a le courage de refaire le jeu plusieurs fois, il est sympa de découvrir des destins différents. Mais il va falloir supporter la mollesse du titre, et son scénario pas très dynamique.
En effet, Man of Medan met énormément de temps à décoller. L’intro nous présente l’histoire et nous spoile plus ou moins la menace que l’on va rencontrer dans le jeu, du coup j’ai trouvé le début inutile. Ensuite, c’est lent. Trop lent. Il faut attendre un bon moment pour avoir du jump scare. Et le problème, c’est qu’ils ne fonctionnent pas toujours. Le truc le plus flippant est plutôt de se taper un QTE. Appuyer sur la bonne touche, au bon moment, cela peut niquer tout ce qu’on a entrepris pour avoir le chemin narratif souhaité, et c’est plutôt frustrant. Se faire buter à cause d’une touche appuyée un poil trop vite, c’est chiant. Le rythme n’est pas aidé non plus par des temps de chargement trop long et un déplacement de personnages des plus lents en mode balai dans le cul.
Enfin, il y a un soucis dans le découpage des séquences. On se retrouve avec des enchaînements de scènes bizarres parfois, à croire qu’il y a des trous dans la raquette dans le scénario. Cela m’a sorti de l’histoire plusieurs fois. Et c’est dommage, car au final, on a envie d’en savoir plus et de la finir cette histoire, mais clairement le rythme n’est pas suffisamment bon pour qu’on rentre dans le délire sans en sortir à cause de l’ennui. J’espère que les prochains The Dark Pictures seront plus sympas sur ce point, parce que sinon le jeu est plutôt agréable à regarder. Les doublages sont plutôt bons, la bande son porte bien l’action, et graphiquement, c’est propre avec des personnages bien modélisés.
Man of Medan donne envie mais déçoit. Ce n’est pas un mauvais jeu, on sent le travail derrière, avec une plastique agréable et une idée de film interactif à partager entre amis bien sympa, mais cela ne fait pas tout. On ne frissonne pas ou peu, on s’ennuie au final, et une fois le jeu fini on se dit « tout ça pour ça ». Je crois encore à cette anthologie et j’espère que le prochain opus saura relever le niveau.