Street Fighter 6 – Le Ryu tour en grâce !

Street Fighter, LE jeu qui a démocratisé le Versus Fighting au milieu des années 90. Après un épisode 1 qui ne laissait présager rien de bon, le 2 changera la face du monde de l’arcade. Dans le sillage de ce précurseur suivront des marques qui continuent aujourd’hui à faire rêver tout amateur de jeux de café qui se respecte : SNK, Arc System Works… Coutumier du fait de sortir, un jeu sur deux digne de la plus grande fosse à purin de Davilex, j’étais tout de même impatient de voir ce que le numéro 6 de la série canonique allait nous concocter, surtout après un épisode 5 qui était livré en kit avec peu de personnages, peu de plateformes, pas de mode entrainement, pas de mode histoire, un système de combat qui n’a pas convaincu tout le monde, le départ de Yoshinori Ono de chez Capcom qui avait permis ce retour dans l’excellence… SF 6 allait-il titiller les ténors de la saga que sont pour rappel : le 2, le Super Street Fighter II X Turbo, le 3 Third strike et le 4. Eh bien, c’est un grand OUI. 

Le RE Engine fait des miracles

 

New York… euh non Metro City. Une méprise, j’étais Haggar

Street Fighter 6 est composé de 3 jeux distincts : le World Tour, le Battle Hub et le Fighting Ground. Le World Tour est une sorte de GTA scénarisé où vous créez votre personnage (ou avatar) et qui commence quand Luke, le nouveau héros de cet opus introduit par les derniers DLCs du 5, vous prend sous son aile afin de faire de vous son disciple et de vous amener à devenir un vrai distributeur de marrons et châtaignes, comme en plein marché de Noël de Strasbourg. Vous affronterez une multitude de PNJ afin de parfaire votre style et aborder différents maitres (les persos de SF 6) afin de connaitre leurs techniques et de vous façonner un avatar à votre image et devenir le champion de Metro City. Oui, la ville de Final Fight, un clin d’œil à ce titre qui montre que Capcom a pris soin de ne pas renier le passé avec de nombreuses allusions.

Il y a même le Bonus Stage ! Dites Camion : Pouet Pouet

N’oublions pas que Capcom fête cette année ses 40 ans et que si vous n’avez pas eu l’occasion, aller voir ici pour vous remémorer l’étendue de son patrimoine et sans une compilation faite à la va vite qui coûte plus qu’elle ne devrait avec des jeux amortis depuis 40 ans. Plein de pépites s’y trouvent !  

On peut aussi se punir en jouant à Street Fighter 1

Une fois de plus, « Honda délaissé » le sujet principal… Viens le mode Battle Hub. Le mode que l’on pourrait qualifier de cœur du jeu online. C’est ici, avec votre avatar fraichement créé, que vous pourrez affronter la planète sur une fausse borne d’arcade. Du génie et cross plateforme encore un bon point, mais pas que, car on peut y faire des tournois, regarder les bons ou les moins bons jouer, faire des combats d’avatar, acheter de quoi “pimper” votre alter ego par de la monnaie in game ou de l’argent réel. Et oui, le marketing « sodomisateur » de Capcom est toujours présent ! Il ne faut pas croire qu’ils n’en ont rien à Ken de l’argent ! 

L’écran d’ouverture avec les 3 modes de jeu

 

Je sais, je suis plutot bonne…. aux jeux de baston

Avouons-le tout de suite, avec des défis et un système de saison comme dans tout bon jeu « game as service » à la mode, c’est ici que les afficionados de VS Fighting passeront le plus de temps et pourront même se divertir par la présence de 3 jeux d’arcades du passé de Capcom qui se renouvelleront au fil du temps. Au moment où j’écris ces lignes, les titres disponibles sont Final Fight, Street Fighter 1 et Exed Exes, un shoot obscur, pour nous européens, de 1985 où vous contrôlerez un insecte volant afin de détruire des insectes volants non identifiés et tout cela dans des parties classées sur un Leaderboard mondial. Un contenu intéressant qui fait une fois de plus la part belle au passé de Capcom. Un contenu qui fait mouche ! 

Le shoot dont j’avais oublié l’existence ! Cela ne vaut pas un bon Raiden III

 

Beaucoup d’illustrations à débloquer et un mode Histoire !

Dernier mode, le Fighting Ground. Le nom barbare pour dissimuler ce qui faisait cruellement défaut à son prédécesseur à sa sortie, un mode comprenant une histoire pour chaque personnage ainsi qu’un mode entraînement pour apprendre à maîtriser les subtilités de Ken, Guile, Chun Li et consorts… Le mode du débutant ! Vous apprendrez dans cet appendice, les mécanismes de jeu, les subtilités du gameplay à travers les entrainements, les tutoriels qui ressemblent enfin à quelque chose et pas à un Blanka-che misère… le drive, les combos, les 18 personnages du classique Ryu/Ken/Chun Li au plus exotiques Lily/JP/Manon. On sent une vraie envie de l’équipe par le roaster de faire plaisir autant aux fans de la première heure qu’aux nouveaux de la licence.

Une maniabilité pour tous et toutes

Le retour d’un vrai mode entrainement !

Petite anecdote, les personnages issus de Street Fighter II sont dans l’ordre d’origine de la borne d’époque. Un détail qui compte car il montre le soin apporté aux détails. On ne doute pas qu’à plus ou moins long terme, ce panel de personnages sera enrichi par moults DLCs et Characters Pass qui feront souffrir votre porte-monnaie. On « Vega » sur le long terme ! 

Capcom a des actions chez Stabilo

Passons allègrement sur le mode Combats Spéciaux qui vous invitent à participer à des combats avec des règles spéciales ou des évènements qui surviennent du décor. Franchement anecdotique et World Heroes 2, le faisait déjà très bien à l’époque. 

Les combats spéciaux anecdotiques

Maintenant, le décor est planté, passons au gameplay et à la technique. Vous l’aurez vu sur les images du jeu, le jeu est beau et utilise le RE Engine. Le moteur maison de Capcom, responsable des remakes récents de Resident Evil. On pouvait être sceptiques, quant à l’application de ce moteur sur un jeu de combat mais avouons-le, il fait des merveilles avec un déluge d’effets visuels de plus ou moins bon goût avec effets de peinture fluo flashy que notre Korganor national adore tant dans Fortnite. Comme quoi, le RE Engine n’est pas destiné qu’à un seul type de jeu ! Prends-en de la graine petit Frosbite Engine de chez EA. 

Un jeu qui fait tourner les têtes 

La musique s’avère être du Capcom pur jus, des thèmes entrainants qui collent bien à l’action mais sans être non plus une référence absolue. C’est au niveau de la prise en main que la révolution se fait. Une révolution ou une casualisation, au choix, mais on sent que l’éditeur nippon a voulu rendre le jeu le plus accessible qui soit. Du joueur qui passe pour la soirée barbecue et qui enchaine sur un SF 6 après 3 cubis de rosé, au joueur occasionnel ou encore aux joueurs plus classiques. Trois façons de jouer : Classique avec les quarts de cercle pour faire les Hadoken et les 6 boutons, Moderne avec seulement 3 boutons et la position du stick qui permet la variation de coups et Dynamique où là aussi il y a 3 boutons mais l’intelligence artificielle décide du meilleur coup à effectuer au moment opportun… Le mode où même un enfant, peut te sortir attaque sur attaque, en se prenant pour un dieu de l’arcade stick.  

Les bornes virtuelles pour se battre en ligne… plutôt une bonne idée

Passons au cœur du gameplay de SF 6 : la Jauge de DRIVE (la barre verte sous votre barre de vie), c’est elle, et sa maitrise, qui conditionnera votre victoire ou votre défaite dans un match. C’est le drive ou plutôt son absence qui vous permettra d’étourdir votre adversaire, condition déjà sine qua non pour enchainer vos plus beaux combos dévastateurs mais aussi d’effectuer le Drive Impact qui vous permettra, si il est bien placé, de repousser votre adversaire, voire de l’enchainer rapidement en vous laissant une fenêtre d’ouverture propice pour le “marraver”. Il y a aussi le Drive Parry qui permet de quasiment tout bloquer mais qui vous laissera irrémédiablement statique et vulnérable à la chope ce qui peut finir le combat très rapidement avec un personnage en face qui a des choppes dévastatrices comme Zangief ou Manon… Ma si ! Et enfin le Drive Rush : vous faites un Drive Parry et un Dash 2 fois avant et là vous passer à travers les coups et vous pouvez vous rapprocher de l’adversaire alors en position de faiblesse, pour une fois de plus lui infliger votre courroux. Bien sûr, ces utilisations consommeront cette barre de drive, plus vite qu’une bière dans les mains de Riggs au SummerFest.  

Plus de Drive… ça va être compliqué pour moi dans ce combat en ligne

Les coups EX, les coups spéciaux mais plus puissant consommeront aussi du drive. Sans maitrise du drive, le meilleur combo master peut se faire avoiner comme un débutant et c’est aussi en cela que Street Fighter 6 est très réussi : un savant mélange d’accessibilité et de perfection de réalisation. Facile à prendre en main mais difficile à maitriser ! Le Vs Fighting a cela d’exigeant, il demande un investissement hors normes et moi avec mes quelques dizaines d’heures de jeu, je n’ai fait que gratter la surface de l’iceberg ! 

Il y a des petits jeux dans le World Tour de quoi assouvir mon coté Tortue Ninja

Et je n’ai même pas parlé de la jauge en bas qui correspond à la furie qui comptent 3 paliers, plus une furie ultime pompée sur SNK qui s’obtient quand la barre de vie est critique. Les possibilités sont immenses et promettent de longues heures de jeu pour qui voudra bien si investir mais aussi et je le répète c’est en cela sa force : sa possibilité de passer en mode jeu apéro et divertir le plus grand nombre ou vos invités. 

Les effets de lumières et de particules sont vraiment réussis

Pas grand-chose à jeter dans cette mouture, si on ajoute à cela la possibilité de se faire commenter les matchs par des commentateurs américains et japonais afin de se prendre pour le roi de l’EVO (compétition eSport de VS Fighting) avec de nombreuses options d’accessibilités. Vous l’aurez aisément compris Street Fighter 6 revient de loin, de très loin mais se place maintenant aisément dans le Top 5 des représentant du genre. Bien sûr, votre Jingoro a toujours son amour immodéré pour SNK que le meilleur Street Fighter du monde ne saura écailler mais foncez, courez sur ce Street Fighter 6 en attendant le futur Mortal Kombat 1 ou le futur Tekken 8 car cette année sera l’année du VS Fighting. Et petite note personnelle pour Capcom : sortez-vous les doigts et mettez en chantier un nouveau DARKSTALKERS avec les mêmes qualités !!!! 

La belle et la bête