Strider Les jeux disponibles uniquement en téléchargement sont assez rares sur Xbox One. On ne pouvait donc pas se permettre de manquer à l'appel pour Strider. Manque de pot, c'est un remake d'un vieux jeu et ce n'est pas une exclu. Il mérite tout de même votre attention...
Vous incarnerez Hiryu alias Strider, arrivant sur les toits de la cité de Kazakh avec son magnifique deltaplane futuriste dans le but de... bah on ne sait pas trop pourquoi on est là au début en fait, on comprend juste très vite, après 2 secondes de jeu, qu'on doit péter tout ce qui bouge. Et comme tout bon joueur qui se respecte, si l'effort n'a pas été fait pour vous introduire un minimum l'histoire, vous n'en ferez pas non plus par la suite pour comprendre le pourquoi du comment. en fait il faut juste : "Tout péééteeerrr!!!"
En fait ça serait plutôt tout trancher car Strider se bat avec des lames rouges futuristes assez stylées. Malheureusement, le ressenti de la puissance du personnage est tellement pauvre, qu'il pourrait se battre avec deux bâtons de guimauve géants que cela serait pareil pour nous. Les effets graphiques des combats sont confus et l'ambiance sonore ne suit pas du tout de ce point de vue là.
Dans Strider on retrouve des règles graphiques de gameplay assimilées par les joueurs depuis des années. Les ennemis de base sont jaunes, ceux un peu plus balaises sont rouges, les trucs à éviter sont visibles comme le nez au milieu de la figure. Bref, tout est fait pour permettre une progression ultra rapide et nerveuse dès la découverte d'un niveau. On pourra cependant reprocher au level design de ne pas mettre suffisamment en évidence certains passages inaccessibles avant de débloquer une option particulière. On finit par se dire, "bon bah je trace comme un porc et je repasserai par là plus tard une fois que j'aurai boosté mon perso au max". C'est un sentiment légitime et un mécanisme de plus en plus actuel dans les jeux de plateformes / beat'em all, je pense notamment à Shadow Complex auquel Strider fait directement penser par son design et son gameplay évolutif.
Mais là où Shadow Complex brillait et excellait, Strider se vautre lamentablement. Si le jeu est tout à fait agréable à parcourir une première fois, il souffre d'une répétitivité déconcertante dans son gameplay (pourtant évolutif hein!) et décourage le joueur non hardcore à revenir sur ses pas. Forte replay value donc, mais qui s'adresse uniquement aux joueurs n'ayant pas craqué avant la fin du jeu ou ayant encore un bouton X en état de marche... Car vous allez le marteler et le malmener ce bouton, croyez moi.
Forte heureusement, Strider ne se limite pas à appuyer sur un bouton et à avancer dans une direction. Bah non, il faut aussi sauter, grimper aux murs, s’agripper au plafond! Plus sérieusement, la maniabilité et un peu déroutante pour la première demie heure de jeu car proche de ce qui se faisait... il y a 15 ans? Mais avec un peu de pratique, elle s'avère au poil. Le fait de pouvoir aller partout dans les niveaux justifie la tenue de ninja ridicule du héros et c'est plutôt cool. On regrette de ne pas pouvoir donner des coups de sabre avec un peu plus de précision. Notre héros pourra améliorer son arsenal au fur et à mesure de sa progression et de son exploration dans la cité de Kazakh. En général, les items seront précédés d'un combat de boss. Ceux-ci sont l'intérêt principal du jeu à mon humble avis. Heureusement il y en a pas mal et ils sont généralement réussis, tant sur le plan difficulté que sur le plan esthétique. Gros point positif pour le jeu, les boss rencontrés seront ensuite retrouvés dans les niveaux sous forme d'unité standard. Ça permet d'augmenter le bestiaire facilement, on est bien d'accord, mais après tout on s'en fout, ça rajoute surtout du piment à l'aventure avec des rencontres parfois épiques.
Le jeu est réputé être difficile, j'ai personnellement trouvé le jeu tout à fait abordable en difficulté normale. Je pense que les joueurs qui aiment en découdre pourront directement tenter l'expérience en difficile. La gestion des checkpoints rajoute à elle seule pas mal de difficulté. Devoir se retaper tout un ensemble de pièces pour aller à un point donné n'est pas toujours agréable, surtout quand on crève comme une merde 15 fois de suite. Leur placement aurait pu être mieux pensé, cela ne fait aucun doute. Est-ce une manière cachée de rajouter de la difficulté inutile et surtout de la durée de vie artificielle au jeu?
Graphiquement, le jeu est plutôt joli mais n'oublions pas qu'on est sur Xbox One ici et qu'on pouvait clairement s'attendre à mieux. Mais en prenant en compte que c'est un petit jeu d'arcade ou on doit foncer à toute berzingue et tout décapiter sur son passage, avouons tout de même que le jeu fait son taf avec une fluidité parfaite sur la totalité de l'aventure.
Un gros bémol pour la bande son que j'ai trouvé très limite pour ce qui est des bruitages, les voix et les musiques sont en revanche très réussies. Mais les coups portés par Strider ne sonnent pas à l'oreille avec autant de violence qu'on aimerait.
Strider jouit d'un fait avéré, il y a peu de jeux disponibles uniquement en téléchargement sur Xbox One. Il mérite donc forcément votre attention car il est agréable à découvrir et à jouer. Mais il se met lui même des embuches avec un gameplay un peu trop répétitif malgré l'évolution constante du matos du héros. Les joueurs qui arriveront à passer outre, bénéficieront d'un jeu nerveux, évolutif et d'une replay value très appréciable.
Ce test arrive quelques jours après celui rédigé par Jaded sur la version 360 du jeu. Je vous invite à le lire également afin d'avoir deux avis. Autant être clair, le jeu est rigoureusement identique dans ses deux versions.
