Assassin’s Creed Shadows est enfin là ! Je dis ça car un épisode au Japon, ça fait un moment qu’on y pense, qu’on en parle et après plusieurs années de Valhalla et un Mirage pas forcément plus inspiré que ça, l’attente était à son comble. Surtout qu’avec des jeux comme Ghost of Tsushima que certains comparaient à AC, on voulait voir ce que la saga donnerait au Japon ! Reporté quelques fois (ce n’est pas peu dire), mon attente était donc grande mais je préfère attendre un peu et avoir un jeu qui tient la route. Assassin’s Creed Shadows sort donc un peu avant mon anniversaire et c’est donc une excuse parfaite pour profiter de ce jeu. Certes, comme beaucoup de AAA, il est attendu au tournant : on a vu les attentes, les critiques, les doutes et je ne vais pas entrer sur ce terrain et me concentrer sur le jeu en lui-même. Sortons donc ce Assassin’s Creed Shadows de l’ombre et regardons le de plus près à la lumière de ce test !

Le cadre est le Japon de l’époque Sengoku (non, Redge, je n’ai pas dit Sangoku) ! Une époque de troubles bien connue des amateurs d’histoire mais aussi de jeu vidéo car c’est l’époque où des personnages comme Nobunaga, Tokugawa ou encore des noms comme Hattori Hanzo sont présents. C’est ainsi, que nous allons découvrir l’histoire avec deux personnages : l’un plutôt du côté de Nobunaga, Yasuke, et l’autre contre lui, Naoe. Pour les fans d’histoire, Yasuke, j’en ai déjà parlé dans Samurai Warriors et c’est un personnage historique intéressant sur lequel on peut écrire des tas de choses car beaucoup de zones d’ombre demeurent comme son destin après Nobunaga. Naoe est créée pour le jeu mais elle vient de la province de Iga, une région qui a eu son lot d’histoire et de luttes à l’époque Sengoku. Comme nous sommes dans Assassin’s Creed Shadows, on aura naturellement la partie : « assassins vs templiers » et nous la découvrirons tout d’abord avec Naoe et sa lutte contre les « démons » qui lui ont pris tout ce qu’elle avait (ou presque) et laissé une belle cicatrice. Sans en dévoiler plus, Assassin’s Creed Shadows a une narration qui donne envie d’explorer le Japon et qui fera plaisir. Les premières heures de jeu vous emmène vers Osaka mais vous irez bien plus loin. Surtout ce qui est sympa, c’est cette alternance que nous pourrons faire entre la ninja en quête de vengeance et le samurai sur le chemin de l’honneur.
En effet, deux personnages et à la différence d’Assassin’s Creed Syndicate, les deux héros sont assez différents à jouer. Naoe est plus « classique » dans le style de la série car après tout, un ninja, c’est aussi un assassin (je fais un gros raccourci) pour pas mal de gens. On a donc les assassinats, les grenades de fumées, les kunais, toute la panoplie attendue pour faire le taf du ninja comme on se l’imagine. On a même un grappin qui rappellera Tenchu (ou Batman) même s’il est moins fufu et que l’on utilisera le parkour davantage que je grappin. Pour ceux qui pinaillent, il faut admettre que Naoe qui se balade en cagoule, pyjama avec un sabre dans le dos en pleine journée, ça fait un peu grillé mais on va dire que c’est pour le jeu.
Yasuke est un géant noir donc le fait qu’il ne passe pas inaperçu est normal. Cela n’empêchera pas les missions d’infiltrations pour lui mais son armure et ses armes seront celles d’un guerrier. Si le katana est l’arme en commun entre nos perso (celui de Yasuke est plus long et je parle toujours de katana), Naoe a opté pour une tenue inversée souvent discutable en terme de pertinence martiale (alors que son mentor le tient normalement) (idem pour certaines pirouettes de notre ninja mais bon, il faut faire le spectacle) et Yasuke tient son arme en véritable sabreur. Naoe aura aussi tantô (couteau) et kusagirama (faux avec chaîne) pour faire ninja alors que Yasuke aura naginata, kanako (une bonne massue des familles) et arc ou encore fusil. Cela permet d’avoir des plaisirs vraiment différents et nos deux héros ont mêmes des arbres de compétences différents pour mieux profiter du jeu. Si l’on pourra avoir son chouchou, il ne faudra pas négliger l’autre personnage qui sera incontournable pour certains points du jeu ou pour tout découvrir comme il faut. Par ailleurs, en restant appuyé sur l’une des touches attaques, on a les fameuses postures qui donnent un côté « film de samuraï » et qui est aussi classe que les compétences où l’on sabre à la vitesse divine sur certaines compétences. J’ai vraiment pris du plaisir avec les deux personnages. Le kusagirama de Naoe étant une arme vraiment amusante pour les combats car je gardais mes distances. Certes, c’est la version jeu vidéo de l’arme donc pas de rebond bizarre en intérieur mais rigolo quand même dès qu’il fallait se battre. Côté Yasuke, j’ai aimé ce sentiment de puissance et quand j’ai eu à me battre car toutes mes infiltrations n’ont pas été réussies, j’ai pu montrer aux ennemis qu’ils auraient dû me laisser tranquille.
Puisque l’on parle personnages, parlons gameplay ! On retrouve l’essence des jeux Assassin’s Creed depuis la phase Origins et ici, le loot a repris sa véritable fonction après un épisode Valhalla où il était presque anecdotique. On retrouve donc le plaisir de mettre la main sur un coffre et pour chercher les trésors du jeu. A noter que le côté exploration est encore plus mis en avant et que les éclaireurs seront parfait pour chercher un objectif dans une zone. Alors, parfois, j’ai eu le sentiment de vraiment dépendre de mes éclaireurs car la recherche de certains objectifs peu paraître un peu rude (le gars est pépouze dans sa maison, il vit dans une forêt paumée…). Ces derniers dépendent de votre base de ninja et contrairement au village de Valhalla, on sent davantage le côté utile sans avoir le côté pesant de la chose. Bâtiments et décors sont plus profitable et je n’ai pas eu la sensation de dépendre plus que ça de ma base pour profiter du jeu. Un système qui m’a rappelé le système d’Assassin’s Creed Brotherhood pour le côté utile et simple de notre base et de nos sbires.
En effet, l’exploration est au cœur du jeu et la zone de jeu est sympathique. Certaines zones boisées sont un peu rudes pour bien se repérer si, comme moi, vous aimez passer à travers bois mais je n’ai pas eu de soucis de performances en jouant au jeu dans son mode de base (qualité). Après, il y aura parfois des bugs, des petits trucs mais sur mon expérience de jeu, cela fût rare et jamais bloquant. Le plus comique ayant été la corde de mon grappin qui semblait pendre derrière moi. Mais mis à part ces rares cas, rien à signaler en particulier quand on voit ma propension à tenter des trucs fufu la moquette ou à aller où je ne devrais pas. Le monde est également assez vivant avec des soldats, des villageois et autres choses qui nous feront observer ce qui se passe comme ma joie de voir des singes des montagnes (j’adore les singes), ce n’est pas toujours parfait car j’ai déjà eu des mouvements de foule sans raison ou des moments où ça glandait sévère dans certaines villages mais on va dire que c’était férié. Cela dit, globalement, c’est plaisant et j’ai eu régulièrement des bonnes surprises en me baladant. Certes, on reconnaît un certain style de la série avec des forteresses par endroit ou des zones de trésors mais tout paraît plus naturelle. Le plaisir de la découverte était de nouveau présent car depuis Odyssée, je l’avais perdu.
Techniquement, Assassin’s Creed Shadows tient la route et si l’on peut toujours chipoter, il faut reconnaître que ça le fait. Les paysages sont beaux, les bases, trésors et autres ne sont pas posés au hasard et on a une bonne structure des niveaux. Côté histoire, le boulot est là et si l’on peut discuter sur tel ou tel point comme l’apparence de certains protagonistes connus, comme tel ou tel point de décor, globalement, c’est un plaisir et une bonne initiation à l’histoire. Côté musiques, les thèmes sont beaux, collent à l’ambiance et c’est un plaisir à écouter les ambiances sonores. Pour les doublages, je suis plus circonspects. Les voix japonaises ou portugaises ne m’ont pas convaincues. Surtout que pour les voix japonaises, je suis un habitué des Like a Dragon donc mon exigence est grande et encore plus quand le jeu se déroule au Japon. Pour la partie française, c’est honnête mais j’avoue être resté sur les voix anglaises comme je le fais souvent sur les jeux. En anglais, le travail est bon et on ressent les émotions de nos héros et des différents protagonistes.
En résumé, cet Assassin’s Creed Shadows ne m’a pas déçu car le plaisir du loot, de l’exploration et le cadre m’ont convaincu. Malgré des bémols ou des côté incongrues ici ou là, j’ai aimé me balader, combattre et découvrir les trésors du jeu. Grosso modo, il faut compter une quarantaine d’heure pour cet épisode. Si vous aimez les balades, il y a toujours un événement ou une grotte cachée qui demandent à être découvert. Un épisode qui mérite donc d’être dans la lumière et qui fera de l’ombre aux deux derniers épisodes.