Test de Clair Obscur : Expedition 33 – Quand le jeu vidéo et l’art ne font qu’un !

Du tour-par-tour RPG certes, mais une aventure que je n’oublierai pas de si tôt. Clair Obscur : Expedition 33 s’inscrit dans cette lignée de productions qui vous font aimer plus que jamais le jeu vidéo. Le studio français Sandfall Interactive nous dresse ici une remarquable aventure : entre action et émotion, lumière et chaos, j’ai vécu une expédition aussi poignante qu’intense. Un véritable coup de cœur comme on n’en voit pas souvent.

Une entité nommée Peintresse, un monolithe énorme et le nombre 33 peint sur ce dernier : voilà ce qui mènent les habitants de Lumière à se lancer dans une énième expédition. Chaque année, des personnes dont l’âge dépasse celui inscrit sur l’édifice sont gommés, mystérieusement, sans savoir pourquoi et sans pouvoir y échapper. Alors voilà dans quoi nous sommes embarqués. Je dis nous car nous contrôlons plusieurs personnages. Gustave est le protagoniste principal, un ingénieur à la chevelure ravageuse. Il sera accompagné par Maelle, une jeune fille courageuse en quête de réponses sur ses origines. Et seront de l’aventure Sciel et Lune : l’une utilise des cartes et jouent avec la météo pour venir à bout de ses adversaires, l’autre est une mage qui utilise les éléments naturels. Lors de l’introduction, le joueur comprend très vite que la population de Lumière se sent impuissante face à la Peintresse et que de nombreuses expéditions ont été lancées pour la vaincre…et qu’aucune n’est revenue en vie. Ils se sentent impuissants mais ont réussi également à vivre avec. À Lumière, nous ne pleurons pas, nous regardons le Monolithe plein d’espoir. Alors voilà, après avoir embrassé leurs proches, Gustave et ses acolytes se lancent.

Mais avant d’affronter des monstres et créatures terrifiantes, et de s’aventurer sur le Continent, il a fallu tout de même s’entrainer au combat. Avant Clair Obscur, je n’avais jamais joué à un jeu tour-par-tour et j’avais donc peur de ne pas apprécier ce style. Et finalement, les combats sont assez dynamiques et interactifs. Comme je disais, après quelques minutes de jeu, nous affrontons Maelle pour un entrainement. Pendant un combat, nous pouvons esquiver ou parer des attaques, ce qui nous rapportera un ou plusieurs points d’action (PA) si nous le faisons parfaitement. Et justement, ces PA vont vous permettre d’utiliser des compétences plus ou moins puissantes qui pourront blesser physiquement un ou plusieurs adversaires, et/ou infliger des séquelles occasionnelles de différents types (brûlures, vulnérabilité, charme, inversion etc). Mais ce n’est pas tout ! Vous pouvez également infliger des dégâts avec une attaque légère pour toucher les points faibles de vos ennemis, cela vous coutera un PA. Et si vous n’en avez plus, vous pouvez toujours faire un coup qui vous en rapportera un. Il y a également la possibilité d’utiliser des objets de soin, de réanimation ou de PA. Ainsi, rien de plus logique, le tour-par-tour, c’est de la stratégie, de la chance, des bons réflexes et encore un poil de stratégie. Allez, partons une bonne fois pour toute.

À peine arriver sur le Continent, c’est la merde. Un mec sorti de nul part nous attaque, on apprendra plus tard qu’il s’appelle Renoir et qu’il faisait partie d’e l’expédition 78, une expédition bien plus ancienne. Qu’est-ce qu’il fait là ? Comment est-il encore vivant alors qu’il ne devrait pas l’être ? Des questions auxquelles je ne répondrai pas, à vous de le découvrir ! Mais en tout cas, il a sacrément plombé l’ambiance, un peu comme Jingoro quand il arrive sur FC25. Nous étions tous heureux de partir en expédition et d’un coup, tout tombe en ruine, nous sommes livrés à nous même et nous devons retrouver d’autres membres.

Expédition 33, c’est l’histoire d’une bande d’aventurier qui entre dans un biome par un point A et qui ressort par le point B. Il n’y a pas vraiment d’exploration, tout est linéaire. Je vous conseille quand même de checker tous les recoins, vous trouverez des items tels que des armes, des pictos ou du chroma. Les pictos, ce sont des capacités supplémentaires que vous pourrez utiliser sur vos personnages (3 pictos par perso). Et après plusieurs combats avec, ils seront convertis en Luminas, c’est-à-dire qu’ils seront également utilisables sur l’ensemble de votre équipe. A vous de choisir les bonnes combinaisons, certains vous rapporteront des PA lorsque vous ferez une parade parfaite, d’autres doubleront vos soins reçues etc.

Trop de linéarité, tue la linéarité ? Et bien non ! Dans Clair Obscur : Expedition 33, chaque biome a un univers. J’ai adoré chaque portion de territoire, tous autant bien détaillé de près et de loin. J’ai toujours pris quelques instants pour regarder attentivement l’environnement qui m’entourait tant il était sublime. Les développeurs ont fait un travail d’orfèvre, pour le plus grand bonheur de nos yeux. Un coup nous sommes sous l’eau, dans un monde aquatique hostile mais magnifique. Un autre, nous sommes dans un village ami, avec des créatures mythiques très drôles. Et pour un dernier exemple, vous vous trouverez dans un couloir de la mort, avec des centaines de corps et du sang plein les bottes. Les détails concernent aussi les personnages et les adversaires. Chacun a son style, sa personnalité. Les boss et ennemis sont horriblement beaux. Tout est extrêmement précis et détaillé, jusque dans leurs attaques pendant les combats. Finalement, la linéarité du jeu est bien construite, je n’ai pas été frustré car dès le début, je n’avais qu’une idée en tête : poursuivre mon expédition. Pas le temps pour l’exploration, j’avais une Peintresse à buter !

Et les combats dans tout ça ? Le fameux tour-par-tour que beaucoup détestent. Ce n’est pas qu’un simple TPT, dans Clair Obscur, c’est un combat à la fois dynamique et émotionnel. Vous devez parer, esquiver, sauter, choisir les bonnes attaques, économiser ou non des PA, sacrifier des alliés. Je ne me suis jamais ennuyé et j’ai toujours adoré combattre. Pour le bien du test et pour finir le jeu à temps, j’ai choisi le mode facile (qui n’est pas si simple que cela). Et d’ailleurs, on affronte qui ? Le joueur sera amené à combattre des Nevrons et quelques Axons, des créatures créées ou plutôt peintes par la Peintresse. Les Nevrons peuvent être de tout type : des volants, des tanks, des mages, des agiles etc. Les Axons sont des énormes boss qui sont assez redoutables mais que vous ne rencontrerez qu’en fin de jeu. Les ennemis ont chacun des compétences et capacités uniques. Ils ont des points faibles et des points forts, ils sont plus ou moins efficaces contre vous et surtout, ils sont imprévisibles lors de votre premier combat avec eux. Je me suis fait terrasser la gueule plus d’une fois par manque de connaissance de mon ennemi. Je me rappellerai pour longtemps de ces sirènes qui m’ont charmées plus d’une fois, m’obligeant ainsi à attaquer mes alliés par amour… Autant que les perso gentils, les méchants ont une histoire, une personnalité et un style propre, bien travaillé et surtout, ils en jettent ! Ils sont moches et beaux, ils peuvent être clairs et obscures, bref de vrais membres de l’expédition finalement !

Mais Jingorl, comment arrivons-nous à bout de ces créatures maléfiques ? Allleeeez là, je vais te répondre mon petit Théo (imitation de Jingoro). A force de combattre et de vous aventurer dans le Continent, à force de contempler les paysages et de trouver des items, vous allez pouvoir upgrade vos armes mais également pouvoir débloquer de nouvelles compétences. Un personnage a un slot de 6 compétences, ce qui vous permet de bien jauger entre coup fatal, soins, buffs, et attaques intermédiaires. A vous de trouver le bon mélange pour défoncer la gueule de tous vos ennemis. Concernant les armes, chaque personnage a une catégorie qui lui est propre et elles peuvent être améliorées tout au long de l’aventure. Il y a donc un menu pour changer tous ces éléments et il est d’ailleurs un peu mal construit, ou en tout cas, il m’a fallu un peu de temps pour le comprendre et l’appréhender. Mais ce n’est pas fini !!! ALLLLLLEEEEEEZZZZ LAAAAAAAAAAA. Des petits bonhommes du nom de Gestrals sont éparpillés un peu partout sur le Continent. Ce sont des marchands qui proposent toutes sortes d’items achetables : des armes, des pictos, des cosmétiques et bien d’autres choses). Du coup, récapitulons, pour démonter la viennoise des Névrons, il faut des bonnes armes et des pictos / luminas efficaces, un alliage parfait de compétences, un peu de chance, des bons réflexes et de la stratégie. Pas si compliqué et chiant que cela finalement le TPT.

Des beaux biomes, des combats de fou et quoi d’autre pour faire un jeu inoubliable ? Une écriture sublime ! Clair Obscur, c’est de l’émotion du début à la fin. C’est une histoire qui te prend par les couilles, un peu comme Jingo quand il arrive sur le terrain de FC25 ou encore comme GXL Redge après un brushing. C’est une écriture tellement soignée et prenante que tu n’as pas envie d’arrêter. J’ai eu l’impression de véritablement faire partie de l’expédition, de vivre avec eux, de pleurer et de rire, de combattre et de souffrir : Clair Obscur est le J-RPG qui amène de la fraicheur, qui allie tous les ingrédients nécessaires pour faire un plat maison bien meilleur qu’un bucket de chez KFC. L’interprétation des doubleurs français est phénoménale, l’OST est la cerise sur le gateau. Je chantais l’air du son « Lumière » quand je jouais à FC25, imaginez donc la folie de la bande-son ! L’oxymore « Clair Obscur » est bien trouvée, le jeu est un tableau presque inconcevable tellement il est beau. Le joueur est amené à partager ces moments aussi mirifiques et terrifiants avec les personnages, de ressentir le néant dans ce monde plein, de sentir si seul en étant pourtant si bien accompagné. Mais l’écriture a une limite ! Dans ce jeu, à partir de la fin plus ou moins, il faudra vous accrocher pour bien la comprendre. L’histoire va tellement loin dans l’interprétation qu’elle a fait pousser une troisième cloche à Jingo.

C’est donc au bout de 22h pile poil que je suis venu à bout de la quête principale de Clair Obscur : Expedition 33, en mode facile, sans pour autant avoir rushé le jeu. Il existe un monde plus ou moins vaste à découvrir après ou avant le dénouement final, une fois que vous aurez débloqué la capacité vol d’un perso nommé Esquie. Comme presque partout maintenant, il y a la possibilité d’un New Game +. C’est un énorme coup de coeur, une note de 95/100 pour cette œuvre d’art qui a sa place aux côtés des meilleurs de son genre. C’est le jeu à ne pas rater cette année, il est indispensable pour tout amoureux du jeu vidéo. Faites-le, il est dans le Xbox Game Pass. Achetez-le, il ne coute « que » 49.99 euros. Merci Sandfall Interactive, merci beaucoup. On se retrouve d’ici quelques mois pour un nouveau test !