Test de Project 13: Taxidermy Trails – Une erreur te mettra sur la paille

Bienvenue dans Project 13: Taxidermy Trails, un jeu qui ne mâche pas ses peaux tannées. Ici, on explore un couloir en L, à mi-chemin entre galerie d’art inquiétante et musée des horreurs, où chaque tableau semble prêt à sauter hors de son cadre. Vous incarnez un Probant (ça sonne chic, non ?) kidnappé et condamné à signaler toutes les anomalies du décor pour espérer retrouver votre liberté. Mais attention : la moindre erreur, et c’est retour à la case départ.

Ce serait pour un renseignement

Dès le premier pas dans ce musée de taxidermie, l’ambiance est pesante. Les animaux empaillés vous scrutent d’un regard vide, les murs suintent une angoisse palpable, et le couloir en L, unique terrain de jeu, devient rapidement votre pire ennemi. Pourquoi ? Parce qu’il va falloir y passer, repasser, et re-repasser encore. À chaque traversée, des anomalies subtiles ou évidentes (une tête d’élan qui se transforme en quelque chose de… moins naturel, une ombre mouvante, ou pire) surgissent. Votre mission : les repérer et activer un levier pour les signaler avant de franchir la porte finale. Pas d’anomalie ? Laissez ce levier tranquille !

Ambiance chaude en hiver

Mais le véritable nerf de la guerre, c’est le compteur. Chaque anomalie correctement signalée fait grimper ce dernier d’un cran. L’objectif : atteindre 13. Un raté ? Il redescend à zéro. Ce mécanisme punitif met vos nerfs à rude épreuve, entre frustration et adrénaline. La tension monte encore lorsque les anomalies deviennent de plus en plus subtiles, comme une lumière vacillante ou une texture anormale. En mode hardcore (débloqué après une première victoire), le jeu ajoute un élément encore plus stressant : une montée des eaux. Littéralement. Oui, la pièce se remplit d’eau, transformant votre observation méticuleuse en course contre la montre.

Un petit côté King Kong

Visuellement, Project 13 ne révolutionne rien, mais les détails des décors servent bien l’atmosphère oppressante. Quelques textures scintillent étrangement, et le vigilant qui erre dans les parages a un regard aussi louche qu’inconfortable. Est-ce intentionnel ou un bug d’animation ? Mystère. La bande-son, minimaliste, se résume à des bruits d’ambiance bien choisis, renforçant le sentiment d’isolement et de paranoïa. On aurait pu espérer un peu plus de variations pour atténuer la répétitivité de cette boucle infinie.

Il fait le beau

La durée de vie, elle, dépend entièrement de votre capacité d’observation et de votre patience. Si vous avez l’œil aiguisé, comptez moins d’une heure pour boucler ce cauchemar taxidermique. Pour les autres, cela pourrait s’étirer… ou vous faire rage-quitter avant de voir la fin.

Project 13: Taxidermy Trails est une expérience originale, mais clairement pas pour tout le monde. Si vous aimez les défis basés sur l’observation et que l’idée de scruter un couloir en L sous un éclairage oppressant ne vous rebute pas, alors ce jeu pourrait bien vous captiver. Mais si vous avez horreur des mécaniques punitives et de la répétition, passez votre chemin. Loin d’être exceptionnel, ce petit OVNI vidéoludique saura trouver son public parmi les amateurs de bizarreries pesantes et d’exercices de concentration. Si rien d’autre, au moins vous saurez désormais différencier un élan empaillé d’un démon. Et ça, ça n’a pas de prix.