Dans Hellblade II : Senua’s Saga, Senua reprend sa lutte pour survivre dans l’Islande viking, déterminée à sauver les victimes de la tyrannie. Elle doit surmonter ses ténèbres intérieures et extérieures. Après les événements du premier jeu, où elle a fait ses adieux à son compagnon Dillion, Senua se lance dans une nouvelle quête pour empêcher que d’autres subissent son sort. Plus forte et consciente de sa psychose, elle accepte sa vision unique du monde et la perte de Dillion. Transformant son chagrin en action positive, elle trouve la détermination pour que la mort de Dillion ait un sens.
Comme dans Hellblade : Senua’s Sacrifice, et sans doute de manière encore plus prononcée, Senua est constamment tiraillée par les voix dans sa tête. À chaque moment, dès qu’on avance dans un nouveau lieu, dès que les événements deviennent intenses ou importants, Senua se bat contre ses propres démons, et on ressent un profond conflit en elle. Ces voix la tirent dans différentes directions, et vous pouvez voir et sentir Senua surmonter ses peurs et ses angoisses en temps réel alors qu’elle se déplace. On sent souvent l’hésitation dans les pas qu’elle fait ou encore un sursaut lorsque surgit un bruit. Vous ne vous contentez pas de la guider sur un chemin prédéterminé, elle réagit physiquement à l’environnement en temps réel, et c’est franchement excellent. Très rapidement, on s’attache à Senua, et on ressent les choses avec elle. L’immersion est totale !
Il faut dire que d’un point de vue technique, Ninja Theory a mis les petits plats dans les grands. La direction artistique de Senua’s Saga: Hellblade II est une réussite totale. La motion capture est impressionnante et parfaitement mise en scène par le moteur du jeu. La modélisation des personnages, les animations et surtout les visages sont d’un réalisme incroyable. Lorsqu’on passe d’une cinématique à un moment de gameplay, il n’y a aucune transition, c’est fluide et superbe graphiquement. Les décors sont réalistes avec des environnements très travaillés et certains passages sont complètement dingues. C’est sans doute le plus beau jeu de la Xbox Series et peut-être même de cette génération de consoles. Le travail de Ninja Theory est réellement incroyable. Alors, oui, j’en entends déjà certains se plaindre des 30 FPS et des bandes noires, mais honnêtement, cela ne m’a pas du tout gêné, surtout que le jeu est fluide et très bien fini. Je n’ai pas rencontré de bugs en jouant. C’est à noter car cela devient plutôt rare de nos jours.
Et pour ne rien gâcher, la bande sonore est exceptionnelle. Comme dans le premier épisode, il est fortement conseillé, voire indispensable, de jouer au casque. Senua est guidée par les voix dans sa tête. Il y a toujours des bruits, des murmures, des cris ; le silence est rare. On se sent comme Senua, avec un esprit préoccupé. Le jeu est doublé en anglais, et c’est tant mieux, car les doubleurs ont fait un travail formidable. Il aurait été très compliqué de localiser le jeu dans différentes langues avec le même soin. Le jeu est sous-titré en français, et même si parfois il est difficile de suivre les dialogues accompagnés des voix qui parlent à Senua, cela fait partie de l’ambiance : on est Senua. Du côté de la musique, elle est excellente et accompagne parfaitement l’action, les combats ou les passages d’exploration. Les bruitages sont d’excellente facture, les bruits ambiants sont réalistes et, lors des moments forts, ils savent nous impliquer dans l’histoire.
Le gameplay mixe des moments de déplacements, un peu comme un walking simulator en vue à la troisième personne, où la narration est mise en avant par l’image et le son et des combats en arène où il faudra jouer du contre, de l’esquive, du coup fort et du coup faible. Le petit défaut du premier titre était le côté parfois peu inspiré et répétitif des combats. Il n’y a pas de vraie révolution sur ce point, mais les affrontements sont mieux mis en scène, plus intenses, et globalement, on prend plus de plaisir manette en main. C’est plus fluide, les coups partent mieux, et lorsque l’on contre efficacement, on peut enchaîner avec une animation spéciale souvent bien rendue, pour tuer ou blesser les ennemis. On a souvent des duels intenses, contre des adversaires puissants et impressionnants, et Senua semble souvent en désavantage, ce qui nous implique encore plus et rend chaque riposte, chaque coup porté comme une victoire. La mise en scène est vraiment excellente dans Senua’s Saga: Hellblade II. Je ne veux pas trop en dévoiler pour ne pas gâcher la surprise, mais il y a des moments qui marquent dans ce jeu !
Ce n’est pas tout car, comme dans le précédent épisode, il y a également quelques énigmes. C’est un peu le même principe que par le passé, il faut généralement retrouver des formes spécifiques dans l’environnement pour débloquer des passages. Cela permet de fouiller les lieux et d’avoir des moments de pause entre deux combats. Enfin, un mot sur la durée de vie : il faudra compter environ 8 heures de jeu pour arriver au bout de Senua’s Saga: Hellblade II. C’est dans la continuité du premier épisode. Certains diront qu’on en voudrait plus, mais personnellement, je trouve que cela permet d’éviter des longueurs et une certaine lassitude.
Senua’s Saga: Hellblade II est la grosse sortie de Xbox Game Studios et démontre une nouvelle fois tout le talent de Ninja Theory. Je vous le conseille grandement, que vous ayez aimé le premier épisode ou non. C’est à la fois une vraie démonstration technique et une histoire poignante et intense qui ne peut pas laisser indifférent. De toute façon, le jeu est disponible dès aujourd’hui dans le Xbox Game Pass, alors ne vous faites pas prier : plongez-vous dans le noir, mettez un casque sur vos oreilles, prenez votre manette Xbox préférée et lancez-vous dans cette nouvelle aventure aux côtés de Senua !