Suite directe du premier opus, Tormented Souls 2 reprend l’histoire là où Caroline Walker pensait enfin pouvoir tourner la page de ses cauchemars. Mais évidemment, pas de répit pour les héroïnes de survival horror : sa sœur Anna commence à avoir des visions d’horreur et à dessiner des créatures que même Picasso aurait refusées. Direction la mystérieuse clinique de Villa Hess, planquée dans les montagnes du Chili, où l’ambiance “spa de luxe” laisse vite place à une atmosphère de “hôpital de l’enfer avec supplément couloirs poisseux”. Bref, le cauchemar reprend.

J’avais trouvé le premier épisode plutôt moyen à cause de son gameplay figé dans le temps. Et me voilà surpris de voir débarquer une suite, preuve que le jeu a visiblement trouvé sa niche de fans nostalgiques des premiers Resident Evil. Et effectivement, ce second volet assume à fond son héritage : caméra fixe, énigmes à base de clés et de tableaux, inventaire à la limite du burn-out et bien sûr, la bonne vieille sauvegarde manuelle dans une salle spécifique. Même le déplacement du personnage donne ce petit effet “balai coincé dans le fondement”, sauf que cette fois Caroline bouge un peu mieux : disons qu’elle passe du balai en fer au balai en plastique flexible.

Côté technique, c’est franchement correct. Certains décors sont superbes, avec un jeu de lumières bien maîtrisé et des ambiances pesantes comme il faut. Bon, il y a bien quelques textures scintillantes et des bugs visuels mineurs, mais rien qui gâche vraiment l’immersion. Les personnages, eux, sont un peu en retrait visuellement, comme si le budget avait surtout servi pour les effets de brouillard.

La bande-son colle bien à l’action, tout en évitant l’écueil de la musique trop envahissante. Mention spéciale aux sons d’ambiance qui réussissent à faire monter la tension sans tomber dans le cliché du “BOUH !” permanent. En revanche, les bruits de pas… là, c’est une autre histoire. Après quelques heures, on a l’impression d’écouter quelqu’un marcher en talons sur du lino humide. Et le doublage anglais varie entre le correct et le “je lis mon texte pour la première fois”.

Mais le gros point noir, c’est encore et toujours le combat. Rigide, lent, frustrant : bref, un hommage un peu trop fidèle aux années 90. Quand on doit vraiment se battre, on a cette sensation de duel au ralenti, coincé dans un couloir étroit, priant pour que le monstre ait la décence de mourir avant qu’on vide le chargeur. On comprend la volonté de respecter les codes du genre, mais il serait temps de dépoussiérer un peu tout ça.
Côté scénario, l’histoire tient la route : mystères, visions, corruption, tout y est. Les aller-retours incessants rappellent encore une fois l’école des vieux survival horror, mais on s’y fait, et on finit même par apprécier cette boucle infernale. Comptez une quinzaine d’heures pour en venir à bout, avec quelques sueurs froides et de bons sursauts au passage.

En conclusion, Tormented Souls 2 est une suite efficace si vous aviez aimé le premier épisode. Une ambiance travaillée, une direction artistique soignée, des graphismes agréables : le jeu remplit son contrat. Mais faire un hommage aux jeux des années 90, c’est bien, penser à moderniser deux ou trois trucs, c’est encore mieux, histoire de ne pas perdre les joueurs en chemin. Un bon cauchemar à l’ancienne, un peu raide mais sincère, comme une VHS retrouvée au fond du grenier.