Avec son esthétique rétro et ses mécaniques épurées, Yooperlite s’inscrit dans la lignée de ces petits jeux indépendants qui misent tout sur une idée de gameplay claire. Ici, pas de narration appuyée ni de didacticiel bavard : on est jeté dans un monde énigmatique où chaque niveau est un puzzle miniature à résoudre par l’exploration et la réflexion.
Le cœur du jeu repose sur un double saut précis, des orbes à collecter et des ennemis à… « friendifier ». L’originalité vient de cette mécanique : pour terminer un tableau, il ne s’agit pas seulement d’atteindre une sortie, mais de purifier certains éléments du décor et pacifier les créatures hostiles. Une fois cela accompli, votre “double” vous attend pour valider l’étape, dans un écho étrange à des jeux comme Thomas Was Alone ou Braid, avec une pincée d’esprit Mega Man.
Je suis globalement séduit par l’univers minimaliste, même si certains aspects perfectibles ressortent. Le son, notamment, laisse à désirer : les bruits de choc au sol évoquent une saturation désagréable, ce qui nuit à l’ambiance sonore autrement discrète mais correcte. Côté gameplay, les contrôles répondent bien, et le double saut permet une certaine expressivité dans le mouvement, renforçant la sensation de maîtrise, un vrai plus pour un jeu de plateformes basé sur la précision.
La difficulté est progressive mais jamais punitive. En revanche, on devine une marge d’erreur possible : prendre une mauvaise décision ou “purifier” un élément trop tôt peut forcer à recommencer le niveau, sans que cela soit clairement indiqué. Ce flou peut parfois frustrer, bien qu’il pousse aussi à expérimenter.
Graphiquement, le titre évoque une ambiance nocturne presque Minecraftienne, avec des lumières tamisées et une atmosphère douce-amère. Sans révolutionner le genre, Yooperlite propose une expérience brève, agréable et bien ficelée. Pour les amateurs de puzzle-plateformers à l’ancienne, c’est un petit détour qui mérite le coup d’œil