The Chant Prenez une secte, jouez avec des cristaux et vous obtiendrez un jeu d'horreur qui mêle action et réflexion !
The Chant est un titre qui m'a titillé l'esprit dès que j'ai vu passé le premier communiqué de presse dans ma boite mail surchargée. Il faut dire que j'ai un faible pour les jeux d'horreur, donc quand j'ai vu un titre qui semblait lorgner sur du Resident Evil ou du Silent Hill à l'ancienne avec des énigmes et de l'action, je me suis dit : why not ? Et puis bon, le synopsis sur fond de spiritualité est un peu plus original que la moyenne des jeux du genre.
Dans The Chant, on va incarner Jess qui souffre encore de la perte de sa sœur. Elle est invitée sur une île mystérieuse par son amie Kim, mais dès son arrivée, elle comprend que tout ne tourne pas rond dans le coin. Il ne faut pas être né de la dernière pluie pour comprendre que cela sent la secte dans le coin. En général, quand tu débarques dans la pampa, qu'on te demande de te changer avec des vêtements blancs et que les chaussures, c'est en option car cela permet de rester connecter avec la terre... C'est que tu n'es pas là pour siroter des cocktails et piquer des têtes dans la piscine. Cela se confirme rapidement, dès la rencontre avec le chef du coin, Tyler. A peine le temps de poser ses affaires et de changer son fute, Jess est invitée à boire une tisane. C'est louche, car ce n'est pas l'heure du thé. Vous en vous doutez, c'était un rituel, et cela tourne mal au point de réveiller une dimension de terreur cosmique. Mais grâce à Skippy, j'ai découvert une totale liberté de pensée cosmique vers un nouvel âge réminiscent... Pardon je m'égare. Au final, c'est la fête du slip et Stranger Things entre dans la place : oui, vous allez découvrir l'existence de portails et des monstres étranges qui veulent notre peau. Vu que Jess est sympa, elle va profiter de sa retraite spirituelle pour sauver les quelques membres de la secte et fermer la porte à cette dimension parallèle bien pourrie.
Il faut savoir que l'histoire de The Chant démarre sur les chapeaux de roue, on est direct dans le grand bain, sans doute même un peu trop vite, au point qu'on n'a même pas le temps de comprendre ce qui se passe. Enfin, en tout cas, le joueur au bout de sa manette est un peu paumé, car les personnages, eux, ils sont tranquilles. Jess est rarement choquée par ce qui se passe, et les autres... Bon les autres, ils sont aux ordres d'un barbu, ils ont déjà le cerveau complètement lessivé. Globalement, le récit est un peu tiré par les cheveux, les explications sont plutôt évasives et au final, on ne peut pas dire que le scénario soit franchement transcendant. Tout cela ressemble plutôt à un beau prétexte pour se retrouver en petit groupe sur une île isolée pour lâcher des monstres dans la nature. Pourquoi pas à la rigueur... Sauf que cela manque de frayeur, et qu'on flippe rarement pendant qu'on joue à The Chant.
The Chant propose un mix action/énigme avec un gameplay de type TPS. On a l'impression d'être dans un petit open world, mais au final, ce n'est pas le cas, on doit principalement suivre un couloir avec quelques allers-retours pour les besoins de l'histoire. Il y a pas mal de lecture, surtout pour découvrir le bestiaire qui permettra de trouver des points faibles aux types d'ennemis qu'on rencontrera. Il y a pas mal de choses qui sont mis en avant dans The Chant. Il faudra par exemple surveiller notre santé mental tout en faisant attention à l'état de notre fatigue physique. Il y a également une barre d'esprit qui permet de recharger nos énergies avec la méditation. On pourra également fabriquer des objets comme le bâton de sauge par exemple qui repoussera les ennemis venus de l'ombre. Et il faudra faire joujou avec des cristaux. Dommage que les combats soient plutôt répétitifs et du coup, un peu soporifique.
L'ambiance proposée dans The Chant est réussie. On a envie de se plonger dans cette histoire, et de voir ce qui nous est proposé. Malheureusement, tout n'est pas parfait. Sur le plan graphique, cela souffle le chaud et le froid. Les cinématiques sont plutôt réussies, mais quand on joue, l'abus du grain pour faire "film des années 70" fait un peu cache misère. On voit bien que les modèles 3D sont limités, tout comme les animations. Globalement, cela tient tout de même la route, c'est très correct pour un jeu du genre. Dommage que la bande son soit un peu en retrait. La musique, par exemple, manque parfois de mordant ou de peps. Les bruitages essayent de nous faire sursauter de temps en temps mais c'est tout. Enfin, même si cela fait plaisir de jouer à un jeu avec des doublages en français, cela manque parfois de conviction dans le jeu d'acteurs. Le gameplay est plutôt agréable même si, comme je l'ai dit plus haut, la redondance de l'action est un peu gênante. Enfin, niveau durée de vie, il faudra compter environ 6/7 heures de jeu en mode normal.
The Chant est un titre correct dans son genre. Il n'a pas d'énormes défauts, mais il n'a pas non plus de grandes qualités pour sortir du lot. L'idée de base est bonne, l'ensemble n'est pas vilain à regarder, mais l'action redondante et le manque générale de moments de peur gâchent un peu l'expérience finale.