2013 : L’année des consoles – Partie 1 : Ouya

Rien de tel qu’un rédacteur qui s’emballe à la moindre nouvelle concernant le domaine du jeu vidéo pour vous parler des futures consoles. J’étais déjà super content quand Microsoft a annoncé que les boîtes des jeux Xbox seraient vertes, alors imaginez un peu la frénésie dans laquelle je suis!

Et cette année, on devrait avoir du lourd. L’E3 2013 ça va être une tuerie! Mais pas que! Car oui, il y a de nouveaux venus qui n’auront pas forcément leur place dans une salle de conf à plusieurs dizaines de milliers de dollars mais qui auront tout autant que les autres le droit à prétendre à la place en or, la place divine, celle à côté de notre télé.

Here comes a new challenger!

Ouya, design officiel.

Et notre première candidate n’est autre que la célèbre Ouya! Si vous suivez un peu l’actualité du jeu vidéo au delà des simples sorties de jeu, le nom de Ouya doit vous dire vaguement quelque chose. En effet, Ouya : A New Kind of Video Game Console, comprenez là, Ouya : Un nouveau genre de Console de jeu est l’un des projets Kickstarter ayant eu le plus de soutien. Ce n’est pas compliqué pour parler clairement et simplement, Julie Uhrman, qui est derrière tout ça, avait donné pour objectif sur la plateforme de financement participatif américaine un montant de 950 000$ en juillet 2012. Une très belle somme étant donné le côté parfois amateur de certains projets du site. Mais quand l’idée plaît et qu’elle est sérieuse, les donneurs ne se trompent pas. Ils ont donc été 63 416 à financer le projet pour un total de 8 596 474$. Une énorme claque! Quand on obtient 904% de la somme espérée, d’un coup les choses évoluent à un tout autre niveau.

Une manette qui ressemble à celle de la Xbox360. Après tout c’est logique, elle est géniale cette manette!

Le gros avantage de Kickstarter c’est que cela permet de se faire une idée sur la faisabilité d’un projet en découvrant à quel point la cible est réceptive tout en augmentant ses fonds. On peut le dire, la Ouya n’est pas encore sortie mais en quelque sorte, elle est déjà un succès.

Celui-ci s’explique par la volonté de Julie Uhrman de faciliter l’accès à une plateforme finalement peu exploitée de notre salon, la télé. En effet, à part nos consoles classiques, il n’y a pas grand chose à se mettre sous la dent pour jouer sur la télévision. Alors que sur PC, ces dernières années le monde du jeu indépendant a littéralement explosé grâce à la dématérialisation et aux divers kits de développement gratuits. Notons tout de même que Microsoft a fait un grand pas dans ce sens pour la Xbox 360 avec une section jeux indépendants et XNA depuis un bail déjà.

Le cloud gaming, c’est à dire que vos actions en jeu sont envoyées à un serveur distant par internet puis interprétées par un serveur qui vous renvoie l’image à afficher, est encore trop gourmand en bande passante. Cette nouvelle façon de jouer que nos box internet dernière génération nous proposent est encore loin de devenir un standard.

Les quatre boutons principaux, O,U,Y,A. Comme c’est mignon!

La Ouya reste un peu plus classique avec des données stockées en local sur sa mémoire flash mais fait totalement abstraction du support physique. Elle mise à fond sur la dématérialisation qui n’a plus à prouver son succès. Les enseignes de vente de jeux vidéos qui se cassent la gueule le prouvent. Riggs vous en parle d’ailleurs dans un dossier sur la chute de Game.

Pour attirer les foules, rien de tel qu’une plateforme open source, Ouya fonctionne sous Androïd Jelly Bean, c’est à dire qu’il est possible de développer dessus en Java. Autant dire que professionnels de l’industrie et développeurs en herbe seront sur un pied d’égalité. La console héritera certainement d’une bonne partie de l’Androïd Market tellement l’adaptation de smartphone à Ouya est caractérisée de simple par ses créateurs. La future console devrait donc avoir un contenu plus que conséquent pour son lancement. Mais jouer à un jeu pour smartphone sur sa télé n’est pas très smart vous allez me dire. Alors voyons plus grand, le projet a reçu un tel accueil que forcément, les gros éditeurs commencent à s’y intéresser aussi, comme Namco Bandaï et Square Enix qui sortira Final Fantasy III. La console a dors et déjà des exclusivités prévues comme Human Element de Robert Bowling (ex Infinity Ward).

Human Element, première exclue Ouya.

Androïd oblige, la Ouya sera accompagnée d’une flopée d’applications diverses et variées. L’exemple ayant le plus marqué est celui de Twitch.TV qui permettra aux fans les plus acharnés de suivre des parties de leur jeux / joueurs préférés en streaming. Mais il y aura bien sûr de quoi écouter de la musique avec Vevo, noter sa perte de poids, convertir les euros en pesetas, bref, toutes les applis possibles et imaginables comme sur votre smartphone.

La Ouya mise à nu! C’est pas très sexy.

Ouya fait de l’oeil aux développeurs en proposant un kit de développement intégré à la console. Pas besoin de se ruiner (et le mot est loin de la réalité, ça coûte vraiment une blinde!) en payant une licence ou un kit de dev tout aussi cher. La console sera même compatible avec le moteur Unity, pas besoin de se prendre la tête, il y a déjà tout sur place!

Il sera possible de faire des jeux payants, mais avec l’obligation d’avoir des fonctionnalités gratuites. Tous les jeux seront « free-to-try », on peut donc imaginer un système à la XBLA avec une partie gratuite du jeu servant de démo ou plus simplement des démos gratuites. Les items shops et abonnements seront autorisés. On est curieux de voir comment cela sera exploité et s’il n’y aura pas trop d’abus. Des jeux gratuits qui proposent 100 pièces d’or à 70€ et où il faut 1000 pièces pour construire une ferme, on en a tous vu…

Cerise sur le gâteau, Ouya ouvre son capot et montre ses boulons aux petits génies de l’électronique leur permettant de bidouiller les circuits imprimés et de faire leur propre périphérique sans faire sauter leur garantie. Avouons qu’on a jamais vu ça avant dans l’industrie du jeu.

Descriptif Technique de la bête:

  • Processeur Tegra3 quad-core.
  • 1GB de RAM.
  • 8GB de stockage interne.
  • Connexion HDMI jusqu’au Full HD (1080p).
  • WiFi 802.11 b/g/n. 
  • Bluetooth LE 4.0 .
  • 1 port USB 2.0.
  • 1 contrôleur sans fil avec deux sticks analogiques, un pad multidirectionnel, 8 boutons d’action, 1 bouton système, un touchpad.
  • Android Jelly Bean.
  • Connexion Ethernet.

Une interface sobre et efficace à la Xbox live.

La console est attendue pour début 2013 et sera proposée à 99$ (comprennez donc 99€ car on a l’habitude de se faire enculer question conversion monétaire dans le vieux continent…). Les kits de développement ont déjà été livrés depuis fin novembre. Ce projet sent la passion du jeu vidéo à plein nez. On peut ressentir une réelle volonté de conserver la vision traditionnelle du joueur dans son canapé, pad à la main, tout en lui offrant des technologies récentes et une plus grande facilité d’accès au cas où il voudrait mettre les mains dans le cambouis.

À suivre de très près donc, même s’il reste cette crainte qu’une plateforme aussi ouverte risque de voir débarquer pas mal de trucs à la con. Si c’est le cas, il sera difficile de discerner le bon du mauvais. Comble du succès, des projets de jeux destinés à la Ouya commencent à fleurir sur Kickstarter. La boucle est bouclée.

Et pour finir, leur slogan très évocateur sur leur objectif.

Ouya : The Revolution will be Televised.

Ouya: La Révolution sera Télévisée.