2013 : L'année des consoles - Partie 2 : Piston Continuons le dossier sur les consoles qui débarqueront dans nos salons dans les mois à venir. J'aurais pu dire que la Piston ne sera que du vent ou qu'étant donné la concurrence elle doit être sous pression ou même encore que cette console va profiter d'un mécanisme bien huilé. Mais c'était trop facile. Après la petite Ouya, c'est au tour de la Piston. Voyons ce qu'il en est.
PISTON
Forcément lorsqu'on s'appelle Valve, qu'on a mis en place la plateforme de téléchargement la plus fréquentée au monde (80% du marché du dématérialisé sur PC) et qu'on la nomme Steam (Vapeur en français), on ne peut que nommer sa future console de salon Piston. Et finalement, c'est assez imagé mais tout à fait logique. Car Steam servira bel et bien à faire tourner la Piston dès son lancement.
On peut tout de même reconnaître que Valve a parfaitement placé ses pions. C'est après la sortie du mode Big Picture de Steam que la Piston a été annoncée. Ce fameux mode sert à utiliser la plateforme de téléchargement et ses jeux compatibles sur un écran de télévision. Alors bien sûr l'intérêt est plus que réduit par rapport à ce que l'on peut faire si on a l'habitude de brancher sa télé avec un câble VGA ou HDMI sur le PC. Ce mode d'affichage prendra tout son sens à la sortie de la Piston.
Il est tout de même assez délicat de parler de la Piston car tout est encore un peu flou. Et pour le peu d'informations qu'on a dessus, elles sont pour le moins surprenantes. Prenez par exemple la machine elle même, le modèle présenté ici est la X7A produite par le constructeur Xi3 avec lequel Valve s'est associé. Mais, chose particulièrement surprenante, il y aura d'autres constructeurs. Il leur faudra pour cela obtenir la licence délivrée par Valve. Ils auront alors à fournir un modèle de la console répondant à certains critères obligatoires et pour le reste, leur imagination sera l'unique limite. C'est quand même peu commun idée.
Cela veut tout simplement dire que vous deviendrez l'heureux possesseur d'une Piston bleue plus ou moins cubique capable de faire tourner une bonne partie des jeux de Steam compatibles alors que votre voisin lui aura une console jaune de forme pyramidale tellement boostée aux hormones que dans cinq ans elle sera encore au top du marché. Bon c'est surement un peu exagéré comme façon de voir les choses, mais on est tout de même en droit de craindre certains débordements. Si en plus on doit surveiller la concurrence entre les constructeurs pour une seule et même console, on est pas sortis de l'auberge... Ajoutez à cela que malgré sa toute petite taille, la Piston (celle de Xi3 en tout cas) sera légèrement personnalisable. La version qui sera surement considérée comme "standard" de la Piston sera le modèle X7A produit par Valve. Eux même prévoient déjà de faire plusieurs versions de la console.
Bref, ça va être une prise de tête pas possible pour réussir à faire son choix. Du point de vue de Valve cette décision apporte tout de même certains avantages, pas de rupture de stock de la console elle même, d'un modèle peut être, mais pas de tous les modèles de tous les constructeurs en même temps, du moins c'est plus qu'improbable, pas de production à perte pour produire une bête de course et la vendre pour trois bouchées de pains (hum hum...), ce qui serait un exploit pour une première console.
Toutes ces configurations possibles, la possibilité de modifier les composants, cela ne vous rappelle rien? Et bien oui, c'est en fait un mini PC. Là je crois qu'on est tous d'accord sur ce point, une console c'est fait pour être déballée, posée à côté de la télé, renvoyée au SAV après six mois, puis de nouveau déballée et enfin posée jusqu'à la prochaine console. La Piston part déjà avec un côté un peu prise de tête. Les photos de cet article le prouvent, toutes les consoles présentées sont différentes et pourtant il s'agit bien de la Piston à chaque fois...
Mais malheureusement, ce n'est pas tout... Valve a fumé de la bonne en proposant une version adaptée de Linux comme système d'exploitation par défaut. Linux c'est très bien vous me direz, oui, mais des jeux sur Linux, il y en a moins que sur Windows, beaucoup moins. Les joueurs auront toujours la possibilité d'installer Windows sur leur console (wtf! je ne pensais pas écrire ça un jour) mais on sait bien que l'utilisateur lambda ne sait déjà pas installer Windows sur son PC... En gros, Linux, ça coûte pas cher à Valve.
Au moins il aura la possibilité de jouer à ses jeux Steam un pad à la main! Et bien justement, la question du pad est encore très, très imprécise. Valve a repris une bonne taf et c'est reparti! Il est question de pad tactile, de capteurs biométriques basés sur le mouvement du corps ou le mouvement des yeux. C'est un florilège d'idées à la con quand tout le monde n'attend qu'une chose, un pad classique. Espérons que cela ne coûte pas trop cher car on sait bien qu'au final on jouera tous avec notre manette USB Xbox 360.
Pour ce qui est du développement des jeux, la Piston se rapproche de la Ouya. Le dématérialisé facilite beaucoup l'édition, il suffit de faire accepter son projet et l'aventure commence. Steam est déjà une mine d'or si l'on considère les nombreux jeux disponibles. On peut y dénicher des jeux que l'on ne trouve plus dans le commerce depuis des années dans des versions adaptées aux systèmes d'exploitation récents , sans oublier les futures sorties en pré-commande bien à l'avance pour certaines. Ajoutez à cela Steam Greenlight qui propose à l'achat sur la plateforme les projets indépendants ayant reçus les faveurs de la communauté. Mais pour l'instant les jeux pouvant tourner sur Linux ne courent pas les rues. Valve compte donc dans un premier temps sur la communauté des développeurs indépendants pour prendre le tournant le plus brutal et ensuite sur une adaptation plus lente des jeux déjà existants et à venir.
C'est un pari risqué, surtout que n'importe quel futur acquéreur aura tendance à penser que s'il s'achète une Piston il pourra jouer à tous les titres de sa ludothèque Steam sur sa télé... Et bien non, il faudra attendre une version Linux du jeu. C'est moisi comme concept, on y croit pas beaucoup pour les titres déjà parus mais déjà plus pour les titres à venir.
Descriptif Technique de la bête (Version X7A):
- Processeur AMD quad-core 3.2 GHz
- 1To de stockage
- Port Ethernet
- 4 ports USB 3
- 4 ports eSATA
- 2 ports Mini Display
- 1 sortie HDMI
- 1 port audio optique
L'annonce de la Piston laisse rêveur, comme toute nouvelle console de salon. Mais une fois qu'on s'est intéressé un minimum au projet on a l'impression d'avoir à faire à un truc un peu bâtard entre le mini PC et la console de salon type Ouya. Jouer à des jeux PC sur console n'empêchera pas la technique d'avancer, il arrivera forcément un jour où la machine ne pourra plus faire tourner un jeu qu'il sera pourtant possible d'acheter depuis son interface. On espère bien que Steam tiendra compte de la version de la console pour proposer des titres en conséquence sinon Piston rimera avec attrape couillon.
L'intérêt d'acheter une console de salon c'est qu'elle impose un nouveau standard sur toute sa durée de vie. C'est une valeur sûre pour les développeurs désirant s'y attaquer bien que Linux dans ce cas précis sera certainement une bonne purge pour les studios indépendants et pas forcément rentable pour les plus gros studios. La Piston semble être déjà dépendante du standard imposé par Steam qui lui même répond aux exigences techniques de son support, le PC.
Reste la question du prix... Si Xi3 proposait ses prototypes à 1000$ lors de sa tentative de financement ratée sur Kickstarter, on suppose que l'aide de Valve et surtout la volonté de s'imposer sur le marché des consoles forcera une revue à la baisse du tarif. On ne connait pas le prix exact de la Piston mais pour l'instant c'est surtout le montant de 400/500$ qui est évoqué. Ça fait cher le bébé tout de même.