Blinding of Isaac, Hades … Le rogue like n’est apparemment jamais aussi bon que lorsqu’il dépeint des univers sombres. Nous incarnons ici un mouton blanc mais peut-être aurait-il dû être noir car, en tant que dernier représentant de son espèce, il va être mis à mort par des démons. Ressuscité par l’intermédiaire d’une divinité obscure, vous aurez pour chemin de croix, de fonder votre secte et grâce à vos adeptes et vos enseignements, de vous défaire de vos bourreaux qui vous ont ôter la vie.
Cult of the Lamb permet donc d’assouvir un grand fantasme : avoir sa secte, et être gourou ! Ici, point de nymphettes, de grain de raisin déposé dans votre bouche, ou de feuille de bananier géante afin de vous faire de l’air, tout se passe un peu à la manière d’un Animal Crossing. Il va falloir vous faire respecter et infliger votre doctrine : trouver des adeptes, les nourrir, les soigner, leur construire des habitations, ramasser leur déjection, je ne sais pas ce qu’ils ont en ce moment les développeurs à vouloir me faire ramasser ça (cf Gigapocalypse) et les punir, voire même les tuer…Tout cela, dans le but d’asseoir votre domination et emprise sur eux. Plus vous augmenterez votre culte, plus vous serez puissant et la vie de « Laine mis » ne tiendra qu’à un fil. De quoi lui mettre les nerfs en pelote.
Hormis cette partie simulation de vie, l’essence même de Cult of the Lamb est donc le rogue like. Vous entrez dans une série de “donjons” avant d’affronter un des bourreaux en toute finalité. Vous arrivez tondu comme un mouton. Sans arme, ni pouvoir pour commencer, puis on vous proposera une arme et un pouvoir pour commencer votre run. Au gré des salles, vous pourrez changer votre arme, sauver des futurs disciples, switcher votre pouvoir mais aussi gagner des améliorations non permanentes, présentées sous forme de cartes de Tarot qui customiseront votre périple. De ce point de vue, c’est du très classique.
La direction artistique est dans un style « dessins crayonnés » qui seraient passé dans la moulinette du cerveau torturé de Tim Burton. Visuellement, c’est magnifique mais lors des phases de donjon, entre la rapidité de déplacement imposé par le style de jeu et cette direction artistique, quelques pertes de lisibilité sont à noter… Mais rien de franchement handicapant.
Devolver Digital nous gâte une fois de plus avec ce jeu. Cult of the Lamb est comme les bonbons de Harry Potter : les dragées surprises de Bertie Crochue ! À la fois doux, plaisant, à ne pas mettre en toutes les mains mais qui s’avère être la douceur de cette rentrée : rafraichissante au parfum de crottes de nez ou de vomis satanique.