Goldorak en quelques mots :
Grendizer, le robot OVNI, est une série animée japonaise qui est apparue en 1975 au Japon.
Les aventures du Robot de l’espace, renommé Goldorak, ont commencé à être diffusées en France dès 1978 sur la chaîne Antenne 2, anciennement France 2.
Le pitch : Euphor, une planète pacifique, riche, et technologiquement avancée est confrontée aux Véga un peuple guerrier désireux de la conquérir afin d’en piller les ressources. Acculés et décimés, les habitants d’Euphor n’ont d’autre choix que de fuir. Après avoir réactivé le robot géant légendaire Goldorak resté inactif pendant de nombreuses années, Duke Fleet, Prince d’Euphor parvient à s’échapper de sa planète natale pour trouver refuge sur Terre avec quelques autres survivants. Mais l’appétit insatiable des Véga les pousse à traquer Goldorak pour se l’approprier. Sur Terre Duke se fait nommer Actarus afin de passer incognito, mais les Véga arrivent et ne mettent pas beaucoup de temps à retrouver la piste des rescapés d’Euphor…
Goldorak : Le Festin des Loups nous propose de jouer à partir du début du conflit avec les Véga sur la planète Euphor puis sur Terre. À noter, ce jeu Goldorak reprend l’animé d’origine et n’a donc rien à voir avec le reboot intitulé Grendizer U qui est annoncé pour 2024.
Ce jeu d’action/aventure est articulé autour de quatre phases de gameplay distinctes :
– De l’action en vue à la 3ème personne à bord de Goldorak où l’on va taper du Véga à tour de bras, mais pas que. Cette partie, qui est la plus importante dans le jeu, permet d’utiliser une large palette des attaques les plus populaire de Goldorak. Astérohache ! Hélicopunch ! Cornofulgure ! Rétrolaser ! Fulguropoing ! Et d’autres commandes qu’Actarus s’époumone à sortir à chaque fois avant que Goldorak ne les exécute. À se demander si le Robot géant n’était pas déjà équipé de Kinect… Question effet de surprise on repassera aussi, si tu te mets à gueuler « crochet du droit » avant de l’envoyer on peut imaginer que l’adversaire va se préparer pour contrer… Qu’importe ! L’ambiance est là ! Et quel plaisir de retrouver tous les gimmick de la série. Néanmoins on se retrouve vite dans la spirale infernale de la répétition. Le gameplay dans cette partie est très redondant et le bestiaire se résume à une triste variation de clones. Pour vaincre les ennemis, on est souvent contraint d’exécuter des attaques spécifiques dans un ordre précis. Cependant, les ennemis les plus faibles se font anéantir assez rapidement juste en matraquant quelques touches. Le système de récupération de vie consiste à se recharger au calme au soleil en sirotant un petit jus de golgoth broyé… Alors ça peut paraître drôle dit comme ça, mais ça casse complètement le rythme du jeu. En gros, quand Goldorak est trop fatigué d’en prendre plein les clavicogyres, on dit « Pouce » aux méchants, on s’éloigne, et on bombe le torse face au soleil afin de se recharger pour ensuite revenir au combat. C’est curieux, mais au moins on peut soigner les gros bobos à tous moments… En phase d’exploration, les missions secondaires sont peu intéressantes et répétitives. On rappelle que Goldorak est un robot géant surpuissant et que ce n’est pas un membre de la Pat’Patrouille, merci de faire appel au robot légendaire que pour des tâches dignes de son rang. Les missions principales quant à elles, se concluent par un affrontement avec un Boss. L’introduction de ces derniers est toujours spectaculaire et les combats sont plutôt épiques et satisfaisants.
Maintenant, parce qu’il faut bien en parler… On va évoquer la partie technique. Graphiquement le jeu n’est pas à la hauteur des Xbox Series, mais il n’est pas non plus à la hauteur des Xbox One. Alors, ok, on n’est pas obligé de faire transpirer les 12 Tflops de la Series X pour prendre du plaisir sur un jeu, mais il y a un minimum syndical à respecter. À moins d’avoir une direction artistique exceptionnelle qui viendrait justifier une technique en deçà d’une norme attendue, et ce n’est pas le cas dans ce jeu, il difficile d’accepter un tel retour en arrière. On pourrait faire abstraction de cette lacune, mais à celle-ci viennent s’ajouter un nombre incalculable de bugs, essentiellement des problèmes de collision, et une rigidité archaïque dans la façon de se déplacer à bord de Goldorak. On reprochera aussi au Festin des Loup de manquer de gigantisme. Goldorak est censé être un immense robot et parfois on a juste l’impression de jouer un basketteur de 2,5m en cosplay de Goldorak. Bref, d’un point de vue technique ce n’est pas l’Euphor-ie.
– Des phases de shooter à la Starfox à bord du Spazer, la soucoupe qui permet à Goldorak de voler sur de longue distances, sont aussi de la partie. On va tirer sur tous les ennemis qui viennent nous attaquer et éviter de rentrer en collision avec les éléments du décors. C’est pour moi une des parties les plus réussies. Tout y est scripté, certes, mais ça marche plutôt bien. L’ambiance tendue est bien retranscrite, par contre, comme tous les événements sont calés sur des rails, on a très peu d’intérêt à rejouer ces missions une fois l’effet découverte passé.
– Des phases de shoot them up vertical avec Alcor à bord de sa soucoupe OVT viennent apporter un peu de variété. Malheureusement, tout y est relativement mou, la soucoupe surtout. Les déplacements sont lents mais ce n’est pas si grave car les ennemis le sont également. La réalisation est encore une fois pas bien flamboyante et on se console avec les dialogues qui ponctuent l’action comme toujours dans le Festin des Loups.
– Quelques moments à pieds dans la base et ses alentours cherchent à donner un peu de matière au scenario. On peut discuter avec les différents alliés d’Actarus. En terme de gameplay c’est excessivement pauvre et l’intérêt est très discutable. Idéalement il aurait fallu rendre les interactions plus poussées et plus variées. On a tout de même un aperçu de l’équipe qui entoure notre héros et de « l’envers du décors » car Goldorak et Actarus ne sont pas seuls et ont besoin d’être épaulés dans cette aventure.
Enfin, on va évoquer ce qui est pour moi LA réussite de ce jeu : l’Ambiance ! Oui, Goldorak : Le Festin des Loups jouit d’une bande son fidèle à ses origines. Le doublage est bluffant, sachant que certains comédiens qui faisaient le doublage il y a 40 ans sont malheureusement décédés, leurs remplaçants mettent du cœur à l’ouvrage et ça fait plaisir. Ce jeu transpire d’un amour inconditionnel pour la licence Goldorak et on regrette vraiment que la réalisation ne soit pas à la hauteur. On espère tout de même qu’une suite arrivera et qu’elle mettra tout le monde d’accord, pour remettre sur le trône, le Prince d’Euphor.
Goldorak : Le Festin des Loups on nous l’a annoncé comme une jolie Madeleine de Proust. De l’amour pour la licence, il y en a. Du respect de l’œuvre, il y en a. Mais la technique est si lacunaire qu’elle nous sort du jeu et gâche le plaisir de ce retour en enfance. Un vrai look cel-shadé aurait pu apporter une patte artistique pertinente sans offusquer les amateurs de téraflops. Le fond est suffisamment bon pour les enfants des années 80 mais la forme ne conviendra à personne. Très difficile de noter positivement ce Festin des Loups tant le dîner est loin d’être parfait… Malgré tout, le goût de la Madeleine de Proust est là.
Voici notre replay découverte du jeu :
https://www.youtube.com/watch?v=kcjZwZ6mxEc