Jurassic World Evolution – J’ai joué sans compter les heures

Depuis le premier livre de Michael Crichton, l’univers de Jurassic Park a toujours su séduire. C’est normal, les dinosaures ça intrigue les enfants et ça plaît à tout le monde d’imaginer que d’immenses créatures étaient là avant nous. Si le cinéma s’en est toujours pas trop mal sorti avec cette saga, autant dire que pour le jeu vidéo ce n’était pas vraiment le cas.

Graphiquement ça claque pour de la gestion

Avec Jurassic World Evolution, Frontier Developments joue dans sa cour et le fait bien. Si vous avez aimé Zoo Tycoon et surtout Planet Coaster, mon petit chouchou, rapidement devenu la référence du genre sur pc et qui est le véritable grand frère de JWE, vous allez retomber sur vos pattes. JWE est à prendre comme un Planet Coaster plus simple d’accès et bénéficiant d’une licence monstrueuse, Grrrrr. Ou comme le disait mon dilophosaure en s’adressant à Denis Nedry, piouuuupioupiou. Ca fait moins peur mais c’est nettement plus fatal.

JWE débarque donc avec le package complet, certaines musiques officielles, certains sons caractéristiques de la série, les portraits et voix (VF et VO) de Ian Malcolm, Owen Grady, Claire Dearing de Jurassic World, etc… Ca met dans l’ambiance direct et c’est bien pour ça qu’on est là. Les premiers bruits de dinosaures entendus donneront des frissons aux grands fans de la saga.

Le triceratops n’a jamais été mon préféré, moi c’était le stégosaure!

On vous balance comme nouvel exploitant de Las cinco muertes, cinq îles au large du Costa Rica autrefois gérées par InGen. Vous vous ferez les dents sur Isla Matanceros, une petite île où tout est au beau fixe. Un lieu idéal pour commencer. Votre expérience vous amènera ensuite sur Isla Muerta qui subit régulièrement de très fortes tempêtes pouvant endommager vos structures. Isla Tacano mettra quant à elle vos talents de gestionnaire à rude épreuve à cause de son fort déficit budgetaire. Une pente difficile à remonter mais pas insurmontable quand on a de bonnes idées qui vous mèneront à Isla Pena. Une île minuscule avec un espace disponible très limité vous obligeant à faire des choix dans vos sélections de bâtiments et de dinosaures. Cerise sur le gâteau, elle est également sujette à de fortes tempêtes. Enfin, vous aurez accès à Isla Sorna, grande île laissée à l’abandon par InGen qu’il faudra retaper pour des jours plus prospères. Au cours de votre progression, vous obtiendrez les clés de Isla Nublar, gigantesque île qui sera jouable en mode bac à sable. Libre à vous d’en faire ce que vous voulez.

Las cinco muertes

La progression d’une île à une autre se fait lorsque vous atteignez une réputation de 3 étoiles sur 5. Ces 3 étoiles s’obtiennent relativement facilement ce qui permet aux novices des jeux de gestion d’avancer sans se butter à un mur redoutable, la rentabilité. Je dirais même plus, la perfection car les 5 étoiles ne sont pas évidentes à avoir, il faut à la fois une gestion des dinosaures nickel et une gestion du parc parfaite. Après quelques heures passées sur les 3 premières îles, on commence à prendre conscience que JWE est jouable à 3 vitesses. La première vous permettra d’avancer et de lancer chaque île jusqu’à obtenir 3 étoiles, la deuxième, celle sur laquelle je me suis obstiné à jouer, vous permet d’obtenir 5 étoiles avant de passer à l’île suivante. C’est faisable mais il faut s’accrocher. Enfin la troisième vitesse et le retour sur les anciennes îles pour y appliquer vos nouvelles découvertes. Qu’il s’agisse de dinosaures, d’améliorations technologiques ou génétiques, de nouveaux bâtiments, chaque découverte d’île implique son lot de nouveautés permettant d’aller un peu plus loin dans la réputation. Cela implique donc naturellement de revenir sur ce qui a déjà été fait pour l’améliorer. C’est la première fois que je rencontre cette mécanique de progression dans un jeu de gestion et c’est très plaisant. Se dire qu’on change d’île pour continuer à avancer tout en sachant qu’on y reviendra plus tard contribue à l’envie de débloquer rapidement les éléments du jeu.

Vous avez créé des raptors ?

Cela comprend la découverte de nouveaux génomes de dinosaures à partir de sites de fouilles archéologiques dans le monde. Il vous faudra donc construire un bâtiment pour lancer ces expéditions de recherche de fossiles. Pour pouvoir exploiter ceux-ci, il faudra le bâtiment nécessaire pour en extraire des fragments d’ADN. À 50% du génome, le dinosaure devient viable et peut être créé. Plus vous approcherez des 100% et plus les embryons deviendront résistants et purs. Il vous sera également possible de les modifier en leur apportant des portions de génomes d’autres animaux afin de les rendre plus résistants, d’augmenter leur espérance de vie, de les rendre plus intelligents ou plus agressifs. Vous pourrez même changer leur apparence pour modifier la couleur de leur peau. On se sent alors dans la peau de l’apprenti généticien et je ne peux m’empêcher de citer Ian Malcolm « Le pouvoir génétique est la force la plus terrible que la planète ait connu, et vous la maniez comme un enfant qui a trouvé le flingue de son père ».

Les recherches sur de nouveaux gènes de dinosaures ou d’animaux existants pour compléter le génome d’un dinosaure nous mettent vraiment dans la peau de Henry Wu, le scientifique de la saga qui aura d’ailleurs son mot à dire.

Rex ne veut pas qu’on le nourrisse, il veut chasser. 

Moyennant finance, il sera également possible de rechercher des améliorations à vos bâtiments existants, de nouveaux bâtiments pour attirer encore plus de clients, de nouveaux sites d’expédition VIP pour avoir accès à de nouveaux génomes, etc… Ces éléments se débloqueront en fonction de votre progression dans les îles mais également en fonction de votre réputation auprès de vos conseillers.

3 conseillers qui se tirent la bourre pour obtenir vos faveurs

Autant le dire tout de suite, j’ai pris peur en découvrant cette histoire de conseillers. J’ai pensé qu’ils seraient une grosse contrainte omniprésente dans le gameplay. Et bien non, ils sont discrets et peuvent être zappés tant que vous ne cherchez pas à tout débloquer. Je pense même qu’il doit être possible d’obtenir les 5 étoiles sans accepter 1 seul contrat de leur part.

Chaque conseiller a son domaine, Science, Divertissement, Sécurité et proposera des contrats allant dans ce sens. Il faut savoir qu’ils ne s’apprécient pas entre eux et que gagner de la réputation pour l’un fera descendre celles des deux autres. Lorsque votre réputation pour l’un commence à atteindre des sommets, les autres commenceront à tenter de saboter votre parc de différentes manières. Pannes d’électricité, ouvertures des clôtures, virus sur les animaux, etc… En gros cela remplace les catastrophes d’un citybuilder, classique. Cela peut cependant devenir un peu trop redondant par moments. Sur chaque île, chacun des conseillers vous propose des objectifs de réputation à atteindre vous permettant de débloquer des beaux bonus. Prenons en exemple une équipe de gardes supplémentaire ou une équipe d’expédition supplémentaire. Cela vous donnera un gros coup de pouce dans votre progression, il faudra donc s’y attarder.

La carte synthétique permet une grande réactivité dans vos actions ainsi qu’une bonne lisibilité de votre parc

La gestion des dinosaures passent par l’aspect génétique déjà mentionné, la création des embryons jusqu’à l’âge adulte et enfin leur confort dans leur habitat. On retrouve sur ce point la patte Zoo Tycoon avec les mangeoires pour herbivores / carnivores, le plan d’eau nécessaire, le pourcentage de plaine / forêt dans l’enclos, la population de congénères et d’autres espèces. Chaque élément est important et peut, si il est mal géré par le joueur, se traduire en inconfort chez les animaux ce qui aura pour effet de mettre Maman très en colère. Et un dino qui est en colère c’est pas joli joli.

Passage d’un de mes velociraptors en colère… 

Je prends pour exemple ma petite bête noire que j’adore pourtant mais qui m’en fait baver comme jamais, j’ai nommé le Deinonychus. Il a besoin d’un juste équilibre entre forêt et plaine, si ce n’est pas parfait, il pète les plombs. Il veut être en groupe d’au moins 3. Si il n’a pas 2 copains, il pète les plombs. Si par malheur l’un de ses congénères meurt de vieillesse et fait passer le groupe en dessous de 3, ce qui m’est arrivé, il pète les plombs très vite. J’ai eu le cas où mes portes d’enclos ont été sabotées et l’un de mes Deinonychus s’est enfuit directement dans mon gigantesque enclos à herbivores. Voici le résultat en seulement quelques minutes… Une boucherie…

Merci Denis Nedry d’avoir ouvert toutes les portes. Mon Deinonychus a tout bouffé!!

Bref, les catastrophes dinosauresques, vous en aurez et c’est d’ailleurs assez sympa à gérer. Mais cela devient malheureusement trop fréquent lorsque le parc commence à vieillir. Ce que je veux dire par là c’est lorsque tout va bien, que votre population est en place et les morts sont des morts par vieillesse. Mais votre population est tellement importante qu’avoir un représentant en moins ou en plus d’une espèce peut entraîner une réaction en chaîne. De plus les sabotages s’avèrent un peu trop fréquents sur un parc vieillissant.

Tant que j’y suis avec les points négatifs, parlons du placement des bâtiments qui ne s’alignent jamais comme on veut et qui génère de la frustration chez les perfectionnistes. Avoir une belle allée, un bel enclos et une boutique de traviole, ça fait chier.

Parlons aussi du réseau électrique qui sert à alimenter vos bâtiments et clôtures électriques en électricité. Ce n’est pas insupportable mais c’est mal pensé. Certaines îles sont très petites et devoir placer un poteau électrique ou un pilier de monorail qui gène ensuite pour l’ajout d’un nouveau bâtiment ça agace. J’aurais préféré un réseau électrique souterrain car en plus de ça voir les câbles un peu partout c’est laid.

46 génomes à découvrir. Peut être plus dans des DLC futurs

Auriez-vous projeté de mettre de la gestion dans votre jeu de gestion?
C’est à mes yeux le plus gros défaut du jeu. J’estime que la gestion des boutiques, des bâtiments, aurait mérité d’être plus poussée. On ressent difficilement l’impact d’un prix de vente donné à un chapeau dans une boutique de prêt à porter. On a pas de graphique pour évaluer tout ça, on a juste un taux de satisfaction par catégorie, boutique, nourriture, boisson, etc… Je pense que c’est certainement un point qui gonfle la majorité des joueurs donc je le comprends, mais pour ceux qui connaissent Planet Coaster, cela déçoit un peu venant du même studio de développement.
On galère financièrement les premières minutes passées sur chaque île et on croule rapidement sous le fric à ne plus savoir qu’en faire. Vous pourrez dépenser sans compter, la preuve avec le budget de mon parc sur mes captures d’écran. Un peu plus de difficulté aurait été bienvenue. Mais la réelle difficulté n’est pas dans le budget, elle est dans l’obtention des étoiles et des bonus attribués par les réputations de vos conseillers.

Ils se déplacent en troupeaux… Ils se déplacent en troupeaux

Il y a un truc très très cool dans JWE, c’est le fait de pouvoir faire soi-même certaines tâches des gardes ou des membres de l’unité de contrôle. Vous pouvez prendre possession de la jeep des gardes pour aller soigner vous même les dinos, réparer les clôtures défoncées par les énervés et réapprovisionner les mangeoires. Mais surtout, vous pouvez tout simplement vous balader au milieu de vos dinosaures dans vos enclos et ça en jette vraiment. Au milieu des raptors, on se prend pour Robert Muldoon…  petite futée. Dans Zoo Tycoon j’avais trouvé ça gadget, mais cette feature bonus est à mes yeux un gros atout dans JWE qui comblera sans aucun doute les passionnés de la saga. Conduire à côté d’un brachiosaure, se faire prendre en chasse par un T-Rex, c’est vraiment fun. A noter cela dit que le trailer du jeu connu de tous est un poil mensonger. Jamais mon T-Rex n’a bouffé la jeep de mes gardes. Ils ne se sont jamais fait attaquer par aucun dinosaure d’ailleurs.

Passage obligé de Jurassic World Evolution… Saluuuuut! C’est moooiiiiii!!

L’hélico de l’unité de contrôle vous permettra d’endormir les dinosaures échappés de leur enclos ou tout simplement pour les transférer ailleurs.

C’est beau, c’est fun et complet et le déplacement dans le parc à toute allure, aussi bien en vue de gestion qu’en jeep, ne génère aucun ralentissement. C’est fluide et propre.

Vous l’aurez compris, Jurassic World Evolution est une bonne pioche, pas le saint graal du jeu de gestion sur console, mais un indispensable quand même pour qui voudra creuser un peu le sujet. Le survol du jeu en mode 3 étoiles sera bien limité comparé à la chasse aux 5 étoiles qui révèle tout le potentiel du titre.