Tonton Riggs a pour coutume de dire que j’aime les vieilleries. C’est vrai, mais des vieilleries qui ont du sens en 2024 et clairement ce n’est pas le cas ici. 1994, c’est l’année de Donkey Kong Country, de Daytona USA, du premier King of Fighters et de Panorama Cotton sur Megadrive. Si Cotton 100% avait laissé un goût sucré aux lèvres des fans de shoot’em up, la version Megadrive optait pour un autre angle d’approche : un clone de Space Harrier.
Oubliez tout ce qui faisait le charme de Space Harrier car ici, on en est à des kilomètres. Panorama Cotton nous place dans la peau de Cotton, une sorcière qui doit débarrasser son monde d’un ignoble individu qui a perverti son coin de paradis idyllique, dans un rail shooter. Vous passerez donc les 5 niveaux littéralement dans le cul d’une sorcière.
Graphiquement, même en 1994, c’était immonde. Ça l’est toujours en 2024. Le côté choupinou du shoot à laisser place à une bouillie de pixel dégueux, du clipping partout, du manque de texture, en veux-tu, en voilà. Un vomi graphique proche de celui du fils de Riggs.
La jouabilité, me direz-vous, sauve peut-être l’ensemble ? Eh bien non, si les commandes répondent bien, on se demande souvent où on se situe par rapport à l’ennemi, une gestion des collisions proche d’une mamie de 90 ans en EHPAD sans ses lunettes qui cherche son dentier. Les 5 niveaux qui composent le jeu sont comme une descente aux enfers en marchant sur des tessons de bouteilles.
La musique, une soupe comme j’en ai rarement entendu. Impossible de se souvenir réellement d’un thème. Un truc sans goût qui ne pousse pas à l’euphorie. Le mieux c’est d’y jouer avec une compilation de Patrick Sébastien sur Spotify, au moins la fête sera au rendez-vous.
La réédition ne peut pas faire de miracles. Il y a des options de confort moderne, Save State, Cheats, Rewind… Mais en aurez-vous envie. On vous force à se coincer les doigts dans une porte, mais on te dit : “Pour que ça passe, tu auras du gel à l’arnica !”. Le jeu est sous-titré en français, ce qui est la moindre des choses pour comprendre le scenario digne du plus grand prix Goncourt.
Les boss, Pinacle des shoot’em up ou des rail shooter font peine à voir ! Même Paname, le chien de Théo, est plus impressionnant. Vous l’aurez compris, ce jeu est une purge. Vous voulez un clone de Space Harrier ? Attendez une solde d’Air Twister, le dernier Yu Suzuki. Parce qu’acheter Panorama Cotton sera le pire investissement à faire pour 10€. Le jeu n’aurait jamais dû ressortir, laissez-le au fond du placard pour qu’il rejoigne Rise of the Robots.