Bienvenue dans Clover Hill, petite ville du Missouri où il fait bon… prendre la fuite. Suite à un traumatisme crânien et une perte personnelle dévastatrice, David Hernandez, notre enquêteur tourmenté, se retrouve en mission pour démêler une sordide série de meurtres dans un quartier sinistre. Plongé dans une atmosphère de survie horrifique teintée de folie lovecraftienne, Pneumata nous fait explorer les tréfonds d’une réalité brumeuse, entre hallucinations et manifestations ténébreuses. Trouvez des indices, survivez à l’inimaginable, et surtout, ne regardez pas trop derrière vous…
Pneumata commence fort. Le son grinçant, les décors oppressants et les premiers jumpscares bien placés plantent un décor angoissant qui accroche. Mais après quelques minutes, la descente aux enfers se transforme en balade de plus en plus balisée : on se retrouve vite dans un clone des derniers Resident Evil ou Outlast, avec un gameplay qui s’enferme dans le classique. Inventaire à gérer, ambiance glauque mais vue mille fois, petite ville déglinguée… On sent que le jeu puise beaucoup d’inspiration, peut-être même un peu trop.
Les premiers défauts techniques sautent aux yeux. L’éclairage, pour commencer, varie entre « aveuglant par l’orage » et « ma lampe torche fait un rond blanc » qui rend tout illisible. Le jeu semble parfois hésiter entre le noir complet et le trop lumineux, la faute à un calibrage des effets de lumière un peu à la rue. C’est dommage car à côté de cela, les graphismes sont plutôt réussis avec des environnements glauques et réalistes. Les ennemis, quant à eux, auraient bien besoin de cours du soir : ils chargent sans réfléchir, nous encerclent sans coordination, et finissent par devenir des cibles de foire plus que des menaces. L’arsenal, qui devrait ajouter une couche de tension, s’avère décevant : flinguer ces créatures manque de punch, l’impact étant si faible qu’on pourrait presque croire qu’on les chatouille.
Le début posait un rythme lent et oppressant, mais on se retrouve vite à courir partout et à arroser de balles tout ce qui bouge. Un comble, car cela transforme le jeu d’horreur psychologique en un stand de tir, ce qui enlève une grosse part de frisson. On passe donc du mode enquêteur sur la corde raide à un simulateur de survie où la subtilité disparaît au profit du bruit et de la fureur. Résultat : l’ambiance oppressante se dilue et la peur s’efface au fil des combats répétitifs.
Quelques bugs d’affichage et des effets sonores mal synchronisés viennent également gâcher la fête. Parfois, les ennemis braillent dans le lointain, mais le son donne l’impression qu’ils sont juste derrière nous, créant plus de confusion que de tension. Dans une pièce cachée, par exemple, j’entendais des cris de monstre qui semblait se trouver dans mon dos, alors qu’en réalité, la créature était à l’étage. Dommage, car la bande-son et les bruitages, dans leur ensemble, sont pourtant travaillés et ajoutent un peu de profondeur à l’expérience.
Se repérer dans Clover Hill, c’est parfois un casse-tête. Le level design tortueux fait perdre un temps précieux, et si l’on rate une salle de sauvegarde, les conséquences peuvent être sévères. Un conseil : sauvez dès que vous en avez l’occasion pour éviter de refaire une heure de jeu ! Heureusement, le gameplay reste agréable avec un personnage qui se déplace de manière fluide, bien que cela ne compense pas la frustration de tourner en rond.
Détail qui mérite d’être mentionné, une traduction française a été ajoutée peu après le lancement. Un vrai plus pour apprécier au mieux le contexte et l’histoire, même si les doublages anglais restent parfois un peu exagérés.
Pneumata prend des airs des derniers Resident Evil et de la saga Outlast, avec une ambiance pesante et des mécaniques familières. Cependant, certains défauts notables – des problèmes techniques aux choix de gameplay trop classiques – empêchent le jeu de se hisser au rang de grand titre. En somme, c’est un survival horror efficace et agréable, mais avec un peu plus de soin et de polish, il aurait pu se transformer en un incontournable du genre.