Dans Shadows of Doubt, vous enfilez la casquette (ou le chapeau) de détective privé dans une ville dystopique où la loi a pris des vacances prolongées, laissant place à un monde où la corruption est reine. Le tout, dans un environnement voxelisé qui donne à cette simulation urbaine un style unique. En gros, c’est un peu comme si vous étiez plongé dans Blade Runner, mais avec un look en pixel art et… Une pincée de bugs en supplément. Votre mission : traquer un tueur en série tout en jonglant avec des tonnes de preuves, gadgets, et citoyens suspects. Mais attention, ce jeu n’est pas du genre à vous tenir par la main.
L’élément qui frappe tout de suite, c’est l’immensité et la liberté de la ville. Vous avez des immeubles à explorer du sol au plafond, des citoyens avec leurs routines, leurs secrets, et un bon vieux bazar procédural où tout peut arriver. Les amateurs de sandbox vont adorer : c’est vaste, c’est dense, et surtout, c’est blindé d’options d’investigation. Mais autant vous dire que la ville n’a pas été conçue pour les fainéants : ici, vous fouillez, interrogez, analysez des empreintes, espionnez des messages privés, et bidouillez des systèmes de sécurité. Tout est une question de minutie… Ou de coup de bol si vous êtes du genre à jouer les détectives de comptoir.
Parlons de la direction artistique : si le voxel ne vous fait pas fuir, vous allez probablement trouver ça charmant. C’est un style qui peut surprendre au début, mais une fois qu’on s’y habitue, il fait son petit effet. Ça permet surtout au jeu de générer des niveaux de dingue avec des immeubles vertigineux tout en gardant un poids plume sur votre disque dur : moins de 2Go, cela change de Call of Duty.
Le premier contact avec Shadows of Doubt vous met dans le bain avec un didacticiel géant qui vous prend par la main, juste assez pour vous donner envie de plonger tête la première dans le sandbox où vous créerez vos propres affaires. Les enquêtes sont complexes, et chaque erreur peut coûter cher : vous trompez de coupable ? Boum, pénalité financière ! Vous essayez de rentrer chez quelqu’un par effraction et vous vous faites attraper ? C’est la taule ou la fuite. Le jeu met une vraie pression, mais dans le bon sens, celui qui vous pousse à être méthodique, rusé… Ou chanceux.
Malheureusement, l’interface se dresse parfois contre vous. Entre un tableau d’enquête qui ressemble à une prise de tête sous forme numérique et un inventaire trop rikiki, vous allez souvent vous arracher les cheveux. Sans parler de la map où l’on se perd comme un touriste dans une mégapole. Le système de combat ? Il est là… Disons qu’il fait le job, mais ce n’est clairement pas le point fort du jeu. Un coup de poing par-ci, un coup de poing par-là, et voilà, vous êtes en train de courir comme si vous veniez de voler le goûter de quelqu’un.
La bande-son est minimaliste, voire discrète. On parle d’une musique d’ambiance plus utilitaire qu’inoubliable, et des bruitages qui font le strict minimum. Par contre, le jeu est en français, ce qui aide grandement à s’immerger dans ce monde noirci par le crime. N’oublions pas les bugs : collisions foireuses, ralentissements, ou même des moments où la génération procédurale semble avoir pris des vacances. Ce sont des petites frustrations qui viennent parfois ternir l’expérience.
En résumé, Shadows of Doubt est un jeu complet et très prenant pour les amateurs d’enquêtes. Mais attention : c’est un véritable casse-tête à maîtriser. Entre l’interface capricieuse et la courbe d’apprentissage, c’est clairement un jeu à réserver aux détectives avertis. Ceux qui n’ont pas peur de se perdre dans les rues sombres d’une ville pixelisée… Et dans leurs menus !