Sorti initialement en 1993, Aero the Acro-Bat raconte l’histoire d’Aero, une chauve-souris acrobate, qui doit sauver le monde du cirque des griffes du sinistre Edgar Ektor. Ce dernier, un industriel excentrique banni du cirque pour une farce ayant failli coûter la vie à un animal, cherche à se venger en envahissant le cirque avec son gang de clowns malveillants et en kidnappant le personnel. Aero doit naviguer à travers divers niveaux pour libérer ses amis et sa copine Ariel, et mettre fin aux plans machiavéliques d’Ektor.
Dès les premières minutes de jeu, il est évident que Aero the Acro-Bat n’a pas bien vieilli. Les souvenirs que j’avais de ce jeu étaient déjà mitigés, et rejouer à ce titre après 30 ans confirme mes impressions initiales : c’est loin d’être un chef-d’œuvre. Le gameplay est l’un des premiers aspects qui m’a frappé par son imprécision. Les contrôles sont rigides, rendant les sauts et les actions acrobatiques d’Aero frustrants à exécuter. On ressent une lourdeur qui contraste avec la légèreté et la fluidité attendues d’un personnage de cirque. Le saut d’Aero est particulièrement problématique. Raide et peu naturel, il manque de la fluidité nécessaire pour naviguer efficacement à travers les niveaux. De plus, le dash aérien, censé être un mouvement clé pour esquiver les ennemis et franchir des obstacles, se révèle être capricieux et imprévisible. Trop souvent, je me suis retrouvé à manquer des plateformes ou à heurter des ennemis en raison de ce dash peu fiable.
En termes de combat, Aero peut ramasser et lancer des projectiles, mais là encore, l’expérience est loin d’être satisfaisante. Tirer devant soi manque de précision et d’impact, rendant les confrontations avec les ennemis plus irritantes que funs. La mécanique de tir semble avoir été ajoutée sans réelle considération pour l’équilibre du jeu, ce qui ne fait qu’ajouter à la frustration générale. Le level design est un autre point faible. Les niveaux manquent de cohérence et de clarté, au point que l’on se perd dès les premiers niveaux. Au lieu de se concentrer sur une progression logique et agréable, le jeu nous plonge dans des labyrinthes mal conçus où l’orientation devient un véritable casse-tête. Cela nuit gravement à l’expérience globale, transformant ce qui devrait être une aventure amusante en une corvée.
La musique, supposée évoquer l’ambiance du cirque, est particulièrement agaçante. Les mélodies répétitives et grinçantes finissent par taper sur les nerfs après quelques minutes. Les bruitages, quant à eux, sont tout aussi oubliables, ne réussissant jamais à capturer l’excitation et l’énergie d’un véritable spectacle de cirque. Graphiquement, Aero the Acro-Bat est très daté. Les animations sont correctes pour l’époque, mais les graphismes en pixels laissent à désirer. Enfin, en ce qui concerne la durée de vie, il faut compter entre 3 et 4 heures pour en voir le bout. Cette courte durée pourrait être un point positif si le jeu était agréable à jouer, mais malheureusement, chaque minute passée sur Aero the Acro-Bat semble interminable en raison de ses nombreux défauts.
En conclusion, Aero the Acro-Bat est un jeu qui aurait dû rester dans la mémoire des joueurs comme une curiosité des années 90, plutôt que comme un classique intemporel. Après plus de 30 ans, il est clair que ce jeu ne résiste pas à l’épreuve du temps et offre une expérience pad en main vraiment médiocre.