Test de Agarta – Mortel !

Agarta est un jeu Dolores Entertainment ou plutôt, je devrais dire que c’est un film interactif. Et oui, si les visual novels nous envahissent régulièrement avec leurs 4 écrans et leur défilement de texte, les films interactifs sont moins nombreux. Plus couteux dans l’absolu car il faut des acteurs, décors et autres mais il offre un avantage certains selon moi : c’est plus sympa de regarder un film sur sa télé et sa console que de lire un livre ! C’est donc avec une sympathie certaine que je me lance sur Agarta.

Petit disclaimer, le jeu n’est pas disponible en français mais on a des sous-titres, anglais, espagnol ou turc. Par contre, pour l’audio, je suis censé avoir le choix d’après la fiche entre anglais et turc. Mais je n’ai eu le jeu qu’en turc mais sous-titré anglais ! Cela n’a pas nuit à mon appréciation du jeu et ce que j’apprécie avec les voix originales (même si je ne comprends pas le turc), c’est que nous avons les intonations, les véritables sonorités des acteurs.

Un regard bienveillant !

Agarta nous place dans un film interactif dans lequel nos choix vont dépendre et peuvent mener à 19 fins différentes. Mais on y fait quoi dans Agarta ? Dans ce jeu, le monde a un tueur en série légendaire, le « chirurgien » ! Jamais arrêté en plus de trente ans et avec plus d’une centaine de victimes, on peut dire que le gars est une légende ! Du coup, lorsqu’en Turquie, dans un commissariat, l’homme se présente et se livre… Cela fait louche. Mais comme il lance la police sur un premier cadavre, la police est sur les dents car il y aurait un plan à l’œuvre. Et quel est ce plan ? Vous allez le découvrir en incarnant le chirurgien ! Et oui, le tueur, c’est vous !

Le pitch était cool et l’histoire l’est tout autant. Au cours des trois grands actes du jeu, nous sommes amenés d’un récit à l’autre, d’un flashback à l’autre et tout s’assemble au gré du scénario et de nos choix qui sont distillés tout au long du jeu. Les cartes se brouillent, notre tueur aurait une mission, une vision du monde tandis que ceux qui se présentent comme l’ordre ne seraient pas toujours aussi beaux qu’on le croit. Bref, un récit sur la justice, sur les jeux de pouvoirs et même si certaines thématiques sont connues, j’ai pris plaisir à jouer/ visionner Agarta !

Personne n’ose lui dire « femme à lunettes » !

Sur la forme, c’est un film et à certains moments clés, il faut décider entre deux actions. Sur la forme, on peut dire que les effets spéciaux sont peu nombreux et heureusement car ils sont un peu cheap (cf. l’explosion) mais le reste est plutôt sympa pour un petit jeu, décors, costumes, jeu d’acteur, tout ça tient la route et on peut dire que Tala Ulukaya (le réalisateur) a fait un bon boulot. Mehmet Küçük, notre personnage, est très bien en tueur en série avec ce qu’il faut de grandeur et de brin de folie. Burak Sarimola, le commissaire lui rend bien la réplique et le personnage se fissure petit à petit au fil du récit. Le casting fonctionne bien de toute façon et nous n’avons pas de personnage qui cabotine ou qui semblerait à côté de son rôle. Pour un jeu/film, c’est assez rare pour le dire.

Côté durée de vie, si vous voulez voir une seule fin, c’est entre 1h30 et 2h qui sont devant vous. Soit le temps d’un film que l’on pourrait se mâter le soir ou un après-midi pluvieux. On peut ensuite refaire des runs en zappant les moments déjà vu et voir ce que cela donnerait. On a alors des runs plus courts et avec 19 fins, ça permet aux fans de tout voir. En ce qui me concerne, j’ai beaucoup aimé ma première fin et j’aurais pu en rester là. Après, ce sont les goûts et les couleurs mais pour un jeu narratif, c’est très correct.

En résumé, Agarta est un jeu narratif très sympathique dont le principal défaut est l’absence de VF. Pour le reste, c’est un récit dont on voudra connaître l’un des déroulements et qui vous fera passer une à deux soirées très agréables. Je n’avais pas autant apprécié un jeu/film interactif depuis le très rigolo Mia and the Dragon Princess.