Bienvenue à Kirisame Mura, charmant petit village japonais, célèbre pour ses paysages brumeux, ses légendes millénaires… et son squelette géant mangeur d’humains. BrokenLore: LOW nous plonge dans une nouvelle histoire horrifique teintée de folklore japonais, où Naomi Montgomery, une jeune musicienne ambitieuse, espère lancer sa carrière mais finit par décrocher un tout autre “contrat” — celui d’une survivante en cavale dans une ambiance poisseuse et oppressante. Mélangeant graphismes réalistes et séquences stylisées low-poly, et soutenu par une approche psychologique travaillée, le jeu promet moins des jumpscares gratuits qu’une vraie tension qui s’infiltre lentement… comme le brouillard dans une ruelle sans issue.

Après BrokenLore: DON’T WATCH et son hikikomori harcelé par un yokai squatteur, ce nouvel épisode prend une direction complètement différente, tout en conservant la même recette : une durée de vie courte (environ une heure), une narration soignée, plusieurs fins et un gameplay réduit à l’essentiel. On est clairement dans le walking simulator horrifique, façon huis clos narratif. Pas d’armes à feu ni de QTE à tout-va : ici, la peur naît du décor, du son et de la lente descente aux enfers de Naomi.

Techniquement, pas de miracle à signaler. Le jeu est au même niveau que son prédécesseur : honnête mais pas éblouissant. Les environnements font le job, surtout grâce à une direction artistique qui sait jouer avec l’obscurité et la brume. Et cette rue qui se répète encore et encore, c’est une vraie madeleine de Silent Hill. L’objectif n’est clairement pas de mettre notre console en PLS, mais de créer une atmosphère lourde et inquiétante — et là-dessus, c’est très réussi.

La bande-son mérite une mention spéciale. Les bruitages sont efficaces, les doublages crédibles, et la musique sait distiller une tension continue, sans en faire des tonnes. On est dans cette catégorie de jeux où le moindre craquement devient suspect, et où un simple souffle dans le casque peut vous faire sursauter. Ce n’est pas un déluge sonore hollywoodien, c’est une pression psychologique bien calibrée.
Le gameplay est simple mais pas dénué de moments marquants. Le passage avec les bougies, par exemple : devoir courir tout en s’arrêtant régulièrement pour éviter qu’elles s’éteignent, le tout poursuivi par une créature, fonctionne étonnamment bien. Ce n’est pas révolutionnaire, mais ça réussit à créer une vraie panique douce — celle où votre cerveau hurle “cours !” pendant que votre main tremblante tente de ne pas souffler sur la flamme.

Narrativement, BrokenLore: LOW confirme ce que la série installe depuis ses débuts : une horreur mêlée à des thèmes sociaux lourds. Ici, la quête de reconnaissance, les sacrifices personnels et le poids des traditions sont au cœur du récit. Sans rien spoiler, certaines scènes sont assez dures émotionnellement, et c’est précisément cette dimension humaine qui donne du relief au jeu.
Vendu à 9,99 €, BrokenLore: LOW est un titre intéressant à jouer : une petite soirée de peur psychologique à l’ancienne, sans surenchère technique mais avec une vraie personnalité. Ce n’est pas le genre de jeu qu’on relance dix fois, mais il marque par ses idées et son ambiance. Une expérience compacte, sincère et parfois glaçante.