Test de Clock Tower: Rewind – Quand l’horloge sonne l’heure du malaise

Clock Tower, ce pionnier du survival horror qui, pour beaucoup, évoque le doux frisson des premières angoisses pixelisées. Avec Clock Tower: Rewind, les développeurs ont tenté de nous faire revivre cet héritage terrifiant, saupoudré d’ajouts modernes. Mais attention, si la nostalgie est un piège, ce jeu est une trappe sans fond où l’on se prend les pieds… avec des cisailles prêtes à couper le peu de patience qu’on a en 2024.

C’est parti pour une partie de chasse

En 1995, les pixels flous et les animations saccadées pouvaient passer pour un style. Aujourd’hui, même en mode « Amélioré », Clock Tower: Rewind offre des visuels qui semblent avoir subi un lavage intensif au détergent avant d’être estompés au papier de verre. Les animations, bien qu’ambitieuses pour l’époque, manquent cruellement de fluidité. En gros, Jennifer se déplace comme un pantin rouillé, et quand on voit arriver Scissorman, on a envie de se transformer en agent du S.T.A.R.S.

Je suis bien là

Soyons clairs : manipuler Jennifer est un défi en soi. On se déplace avec une lourdeur digne d’un robot mal huilé, en alternant entre les touches L et R pour la faire marcher (ou plutôt glisser comme un escargot épuisé). Le système de point-and-click mélangé à des phases d’action fonctionne aussi bien qu’un toaster sur batterie. Matraquer le bouton « stress » pour qu’elle reprenne son calme en pleine crise, c’est conceptuel, mais ça devient vite un cauchemar. Ajoutez à cela des mécaniques die-and-retry frustrantes où une simple porte peut vous condamner, et vous avez un mélange qui ferait perdre patience à un moine bouddhiste.

Les déplacements sont chiants…

La bande-son en MIDI rappelle les débuts des jeux d’horreur. Certaines mélodies sont travaillées et parviennent à instaurer une tension… jusqu’à ce qu’elles deviennent répétitives au point de rendre Scissorman presque sympathique à côté. Les bruitages sont dans leur jus, mais n’apportent rien de transcendant.

Côté contenu, Clock Tower: Rewind fait les choses bien. Entre le mode Original, le mode Amélioré, les cinématiques modernisées et les interviews du créateur, les fans de la première heure trouveront de quoi fouiller. La traduction française est un bonus appréciable, et le jukebox est un clin d’œil charmant. Mais tout ça ne suffit pas à faire passer l’amertume de la jouabilité archaïque.

Ca va trancher chérie !

Le level design fait preuve d’une ambition certaine pour son époque, avec des secrets et des fins multiples. Cependant, en 2024, son côté vieillot ne passe plus. Les ajustements modernes n’arrivent pas à masquer un gameplay bancal, une direction artistique dépassée, et des mécaniques tout simplement frustrantes.

Clock Tower: Rewind est un témoignage d’une époque où l’horreur était aussi dans la jouabilité. Si vous êtes un fan inconditionnel des survival horror rétro ou que vous voulez une leçon d’histoire vidéoludique, pourquoi pas. Pour les autres, mieux vaut laisser cette horloge rouillée là où elle est. Aujourd’hui, c’est injouable, moche et frustrant. En 1995, c’était une révolution. En 2024, c’est surtout une punition.