Test de Collie Call: Farm of Tomorrow – Le retour du chien fan de sokoban

Dans Collie Call: Farm of Tomorrow, vous incarnez à nouveau le border collie le plus zélé de l’univers agricole, sauf que cette fois, les bottes de foin sont connectées, les flaques d’huile remplacent la boue, et la ferme semble sponsorisée par Elon Musk. Entre téléporteurs, tapis roulants, trous dimensionnels et moutons en détresse, le jeu nous propose une trentaine de casse-têtes dans un univers où la ruralité flirte avec la SF de catalogue. Un concept mignon sur le papier, mais qui sent un peu la croquette réchauffée.

Même chien, range encore

On ne va pas se mentir, cette suite est surtout une extension déguisée du premier Collie Call. Même grille, mêmes règles, même logique de mouvement façon Sokoban : le décor change mais les vieilles habitudes restent. Afil Games ne révolutionne pas la recette, ils la remettent juste au micro-ondes avec un skin de néon. Flaques d’huile ou boue, au fond, c’est la même glissade. Le gadget change, mais la mécanique est inchangée, et si vous aviez déjà l’impression d’avoir tout vu dans le premier opus… eh bien, vous ne vous trompiez pas.

Des interrupteurs, oh joie

Graphiquement, c’est propre sans être ébouriffant. Minimalisme assumé, lisibilité au poil, et un petit chien tout content quand il réussit un niveau, ce qui est probablement la plus grande émotion visuelle du jeu. Pour le reste, les animations sont plus rigides qu’une vache qui regarde passer le train et les décors, censés varier selon les saisons ou les environnements, finissent par tous se ressembler. Ferme d’hiver ou labo printanier, on reste dans du générique.

Meuh!

Côté gameplay, c’est la routine du pousseur de caisses version berger : on pousse, on glisse, on se plante, on annule, et on recommence. Le bouton “undo” est le véritable héros ici — sans lui, le jeu serait une torture pour perfectionnistes. Heureusement, la prise en main est immédiate, les niveaux courts et la difficulté bien dosée. On passe rarement plus de quelques minutes sur une énigme, ce qui permet de jouer en mode “encore une petite avant de dormir”. Mais à force de répéter les mêmes mouvements et d’enchaîner des puzzles au schéma identique, l’envie d’en finir prend vite le dessus sur le plaisir de résoudre.

Les gadgets (téléporteurs, flaques glissantes, trous à combler…) tentent de pimenter l’ensemble, mais leur introduction reste trop timide. On aurait aimé une vraie montée en complexité ou des mécaniques qui se croisent de façon plus retorse, au lieu de simples variantes posées les unes après les autres comme des pièces de puzzle sans grande surprise.

On en fait tout un foin

Collie Call: Farm of Tomorrow n’est pas un mauvais jeu. Il est fonctionnel, parfois mignon, et parfait pour une petite session de détente cérébrale. Mais il donne clairement l’impression de ronronner en boucle dans sa niche sans jamais aboyer vers quelque chose de neuf. C’est du Sokoban tel qu’Afil Games sait le faire : carré, sans prise de risque, et avec un soupçon de charme canin pour faire passer la pilule.

Collie Call: Farm of Tomorrow est un énième sokoban de chez Afil Games : on aime ou on n’aime pas. Si vous êtes du genre à pousser des moutons pour le plaisir, vous serez chez vous. Sinon, vous risquez de tourner en rond dans la bergerie.