Dans Copycat, vous n’incarnez pas un héros musclé en quête d’un artefact magique, ni un soldat perdu dans la guerre, mais une chatte au passé cabossé, sceptique envers l’humanité et bien décidée à ne pas se faire apprivoiser. Pourtant, à force de caresses, de boîtes de thon et d’une vieille dame au cœur grand comme un coussin pour chat, Dawn va découvrir que l’amour, ça ne tient parfois qu’à un miaulement.
Ce jeu narratif indépendant vous propose un voyage introspectif dans la peau (et les coussinets) d’un félin abandonné, qui tente de trouver sa place entre nature sauvage et foyer chaleureux. On découvre le monde à ras de sol, entre jardinières, toits brûlants et gouttières incertaines, tout en se confrontant à des thématiques lourdes comme la maladie, la solitude ou la perte. Ce n’est pas un jeu pour les amateurs d’action effrénée, mais plutôt pour les cœurs sensibles et les propriétaires de chats qui se demandent ce que pense leur matou quand il les fixe sans cligner des yeux.
Visuellement, Copycat joue la carte du mignon avec des décors colorés et doux, entre ambiance apaisante et mélancolie feutrée. Les jeux de lumière sont parfois très réussis, et les animations de notre héroïne féline se situent dans le haut du panier de croquettes. Dommage que tout cela soit terni par des bugs qui viennent miauler dans les coins de l’expérience. Textures fantômes, collisions capricieuses et chutes dans le néant numérique : on a parfois plus l’impression de jouer à Buggycat Simulator qu’à une œuvre contemplative. Mon chat s’est même retrouvé en lévitation dans un jardin comme s’il méditait sur le sens de la vie. L’immersion en prend un sacré coup de patte.
Côté sonore, en revanche, c’est un sans-faute ou presque. Les doublages sont justes et émouvants, la bande-son discrète mais élégante, et les bruitages contribuent bien à l’ambiance feutrée de l’ensemble. On s’y croit, et on s’y attache. Le gameplay, lui, fait le boulot : on grimpe, on observe, on interagit à la manière d’un chat curieux, bien que certains éléments de décor résistent de manière un peu trop rigide à notre volonté féline. Les fameux murs invisibles sont bien présents, et on sent que le moteur de collision a du mal à gérer les élans de liberté de notre chat rebelle. Par contre, il est vrai que certains passages de plateformes seront énervants, la faute à un petit manque de précision sur les sauts.
L’aventure se boucle en trois à quatre heures, ce qui est suffisant pour dérouler son récit en trois actes, sans longueur ni précipitation. C’est un format idéal pour une petite soirée au coin du canapé avec un plaid et votre compagnon à quatre pattes qui ronronne à côté.
Copycat, c’est un joli conte interactif sur la perte, l’attachement et la seconde chance. Les propriétaires de chats – et plus largement tous les amis des animaux – y trouveront une histoire touchante, racontée avec délicatesse et sincérité. Malheureusement, le jeu souffre de bugs graphiques et de collisions frustrantes qui entachent ce tableau attendrissant. Un peu comme si un magnifique tableau avait été encadré de travers. Mais au fond, même griffée, l’émotion est bien là.