Après le séisme vidéoludique de Super Mario 64, la Sega Saturn (oui) et la Sony Playstation avaient besoin d’un jeu de plateforme 3D offrant autant de liberté que le plombier. C’est ainsi qu’un an après le hit incontesté du petit artisan de Kyoto est arrivé un mignon petit crocodile : Croc. Cette aventure signée Argonaut Games avait eu un certain succès à l’époque et nous avons le plaisir de retrouver ce jeune croco à une dent en version remasterisée.
Alors, Madeleine de Proust ou souvenir qu’on aurait préféré laisser au placard ?
Dans Croc: Legend of the Gobbos, on incarne Croc, un petit croco orphelin aussi mignon que courageux, qui se lance dans une quête épique pour libérer sa famille adoptive (les gobbos). À travers 45 niveaux répartis dans 5 mondes (volcans en fusion, glaciers glissants, grottes sous-marines…), on se retrouve nez-à-nez avec des diablotins Dantini et des boss plus imposants. Chaque niveau regorge de couleurs éclatantes parfois à la limite de la saturation, de paysages féeriques et de défis. L’ensemble est fidèles à l’esprit du jeu de 1997 sur Playstation ET Saturn (PC aussi).
Croc est toujours aussi chou avec sa dent pointue, son mini sac à dos et son popotin frétillant. Notre croco se contrôle plutôt bien, on court, on saute partout, on nage, on met des coups de queue… Tout ça pour venir à bout du Baron Dante et libérer les Gobbos. On a quand même toujours quelques difficultés à gérer la distance des sauts mais la caméra se débrouille mieux qu’à l’époque. La difficulté est parfois inégale, on passe rapidement du « c’est trop facile ! » à « c’est quoi cet enfer ? » pour revenir au « c’est trop facile ! », mais avec de la persévérance on vient à bout de l’aventure sans trop grincer des dents.
Ce remaster jongle bien entre la nostalgie et le modernisme des productions contemporaines. Les graphismes HD donnent un coup de jeune aux visuels sans trahir le charme rétro, tandis que des contrôles actualisés et une caméra améliorée rendent l’expérience plus fluide. Toutefois, le lissage très prononcé des modèles 3D peut rebuter les vieux de la vieille. On peut activer les modes vidéo rétro pour retrouver en partie la saveur d’autrefois.
Pour les fans et curieux, la Crocipédie vient ajouter du contenu à consulter comme un musée numérique (ce n’est pas Encarta non plus, réf de vieux). On y découvre les coulisses du développement avec des concepts arts, des tests d’animation, des design, des goodies promotionnels d’époque et même des versions inédites de la bande-son culte. Cerise sur le gâteau : des interviews exclusives avec les créateurs racontent les anecdotes derrière la naissance de Croc. Une petite une mine d’or qui manque parfois sur d’autres remasters, alors on en profite !
Croc: Legend of the Gobbos est un joli remaster qui ne manque pas d’intérêt. Le soin apporté au contenu additionnel (la Crocipédie) est vraiment remarquable. Peut-être que le lissage excessif et les couleurs pétantes ne conviendront pas à tout le monde, mais la vérité c’est qu’on y replonge avec plaisir quand on a connu l’original et la bouille de Croc fait toujours de l’effet chez les plus jeunes.