Test de DEATH STRANDING DIRECTOR’S CUT – BB One More Time !

Hideo Kojima, un nom bien connu des amateurs de jeux vidéo et c’est marrant de voir les passions que déchaine cet homme. Génie comme il en naît qu’un par génération pour certains, développeur surcotés pour d’autres… Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il marque le jeu vidéo de son empreinte et après tout, comme certains écrivains ou certains réalisateurs, il suscitera plein de chose mais on reconnaîtra son côté unique, ses inspirations, son style. Demandez à Riggs de parler de Mel Gibson et vous comprendrez vite que le surnom de notre rédacteur en chef ne doit rien au hasard ! Bref, après avoir fait l’histoire de Konami notamment avec des Metal Gear Solid, Kojima passe chez 505 Games et le premier bébé de ce nouveau couple sera DEATH STRANDING ! Un jeu Sony pour Sony sorti en 2019 et cela jusqu’au 07 novembre où comme dirait Redge, le jeu a fait un shadow drop sur Xbox ! Le jeu avait créé son effet à l’époque et j’en ai entendu plein de choses. Mais plutôt que de regarder en arrière, je vais lancer le jeu car mine de rien, un jeu Kojima, ça m’intrigue toujours.

C’est si bon ! Oh lala, c’est Seydoux !

Pour le cadre, on ne peut pas dire que Kojima ait une vision du futur super joyeuse : un monde dévasté depuis l’apparition des échoués (Beach Thing ou BT en Vo) qui sont des spectres qui, s’ils bouffent un mort, provoquent une explosion atomique ! Ouais, rien que ça ! Ces spectres peuvent être détectés par quelques « privilégiés » comme votre personnage : Sam Porter Bridges animé par Normal Reedus (la meilleure chose qui soit sortie de la série télé The Walking Dead). Sam va survivre à une explosion de mort vu ses capacités de « rapatrié » et il va s’allier à un bébé en bocal ou Bridge Baby ou BB qui va lui permettre de mieux détecter les BT. Ok ok ok ! Cela fait beaucoup d’informations mais c’est du Kojima, on pose un univers et on peut dire qu’on se fait plaisir. On reconnaît le style de Kojima d’ailleurs avec les baleines échouées, la technologie du futur et une thématique assez angoissante. Car notre Sam Porter Bridges, avec son BB28, il va devoir refaire les Etats Unis en allant de ville en ville à pied ! Et ouais, dans un futur proche, « make America great again », c’est toujours d’actualité mais ici, on va dépendre de Sam, le livreur du futur pour faire ça ! Un digne héritier de Kevin Costner dans The Postman si vous voulez mon avis et histoire de parler d’un film que je suis souvent l’un des rares à défendre !

1km à pied…

Toujours est-il que DEATH STRANDING a une poésie, un rythme et un univers qui est prenant. Mine de rien, même en me tapant régulièrement des cinématiques ou autre dialogue à rallonge, j’étais dedans ! Dès que je pensais jouer 5 minutes, j’étais bon pour 2h de jeu sans voir le temps passer ! Il faut dire que même sans chercher les quêtes annexes où Sammy doit livrer des caisses qu’il a ramassé sur les routes, il faut 35 à 40h de jeu pour contempler DEATH STRANDING (un peu moins en facile mais un peu plus en difficile).

Mais pour ça il faut adhérer au côté contemplatif du jeu. Mine de rien, DEATH STRANDING, c’est un jeu de livraison dans un no man’s land hanté ! On doit donc faire son itinéraire, se cacher des spectres, des bandits ou encore éviter que la pluie mortelle ne dissolve mes colis ! Et du coup, on marche beaucoup, on repère sa route, on pose des échelles, des cordes ou autre pour avancer ou même les laisser là pour les autres joueurs. Un bon moyen d’avoir des likes et de gagner en niveau et en ressources… Mais il faut apprécier marcher ! Et avec les musiques qui sont vraiment top, on a l’impression par moment de voir Drive en version marche à pied !

Pas besoin d’échographie !

Mais la marche, ce n’est pas facile en terrain défoncé et on a notre lot de frustration. En effet, notre perso peut monter certains cailloux mais pas d’autres, on aura des animations bizarres par moment et le côté « je me balade avec 120 kg de paquets » aura un côté décalé et donnera un côté Benny Hill au jeu. De même, si l’on comprend le principe, le pipi protecteur aura un côté South Park… Des choses qui tranchent pas mal avec tout ce que le jeu pose. Je comprends d’éviter les spectres ou les bandits mais on dirait parfois que tout vient s’emmêler dans le tapis.

Idem pour les visuels où l’on aura des paysages qui invitent à la balade et à la contemplation mais on verra que certaines textures ou que les animations des personnages dans les dialogues a vieilli. Certes, on a un casting de fou avec Reedus, Lea Seydoux, Mads Mikkelsen, Guillermo Del Toro et tant d’autres mais on verra que les animations faciales ne sont pas toujours nickels malgré leur excellente interprétation.

Des lunettes dignes de Nightwing !

DEATH STRANDING n’est donc pas un jeu qui laisse insensible, il aborde sur le fond et la forme des aspects intéressants mais qui peuvent également faire tiquer. Se balader avec un fœtus qui nous parle, les questions de liens ou d’absence de lien social vont par moment nous faire cogiter un peu. De même, Sam qui fait un numéro d’équilibriste avec ses colis tout en devant éviter des spectres… Cela va parfois friser le ridicule. Mais à côté de ça, on a une histoire riche qui posera des questions intéressantes, un côté marche dans la nature qui aura un côté presque méditatif avec des musiques d’une grande qualité. Un jeu qui ne laisse donc pas indifférent et qui saura titiller la vibe des plus curieux.