Test de Doodle Taxi – Ma sorcière, bien rouler ?

Doodle Taxi, c’est un peu comme un road trip improvisé en vieille guimbarde : l’idée de départ est sympa, mais on finit par regretter de ne pas avoir pris le train. Mélange improbable entre un simulateur de taxi, un jeu en monde ouvert minimaliste, et un conte où une sorcière vous prive de couleurs, le tout est porté par une direction artistique crayonnée qui intrigue au premier abord. Mais sous cette façade « vintage », le jeu peine à tenir la route.

Comme ça, le jeu a un style réussi

Le jeu commence sur une petite map stylisée où tout est en noir, blanc et gris, la faute à une sorcière qui a décidé de vous pourrir la vie (et votre vision). Au fur et à mesure des courses en taxi, les couleurs reviennent, révélant la « beauté » de la ville. Et là, surprise (ou déception) : les graphismes passent d’un style crayonné agréable à une esthétique qui rappelle la Nintendo 64, mais sans le charme du brouillard pour cacher la misère. Les PNJ ressemblent à des figurines achetées en promo chez Lidl, et les décors sont aussi vides qu’un sapin de Noël un 26 décembre.

Avec le retour des couleurs, c’est juste moche

Côté maniabilité, la voiture semble avoir avalé une enclume. Lourde et peu réactive, elle rend chaque virage plus stressant qu’amusant, surtout avec des collisions bugguées qui vous propulsent dans des murs invisibles. Le frein à main est tout sauf instinctif, et les voitures du trafic semblent sorties d’un simulateur ferroviaire, roulant sur des rails et vous percutant sans sourciller si vous avez le malheur de croiser leur chemin. Ajoutez à cela des bugs fréquents, et on est loin de l’expérience « zen » promise par les développeurs.

Vive le jaune

Le jeu propose tout de même un brin de contenu : de nouvelles voitures à débloquer (dont une imitation de la mythique Peugeot 407 de Taxi, pour les fans), des options comme la gestion du carburant, et une map plus grande à explorer après quelques heures de jeu. Malheureusement, la variété ne suffit pas à briser la monotonie : les courses se répètent, et le plaisir de « colorier le monde » s’essouffle rapidement. On aura aussi d’autres missions comme trouver des posters dans la ville, mais cela ne va pas nous faire tomber de notre chaise.

J’ai dessiné ça rapido sur ma serviette au resto

La bande-son ne sauve pas l’ensemble. Les musiques sont minimalistes, avec une vibe « musique d’ascenseur » qui finit par lasser, et les bruitages n’ajoutent pas grand-chose à l’ambiance. Dommage, car un peu de punch sonore aurait pu rendre les courses plus palpitantes. Le jeu n’est disponible qu’en anglais, ce qui pourrait rebuter ceux qui préfèrent une expérience localisée. Cela dit, vu la simplicité des dialogues et des objectifs, ce n’est pas un obstacle majeur.

Ma vue après plusieurs bières à la PGW

Doodle Taxi avait tout pour plaire sur le papier : un concept à la Crazy Taxi, un petit monde ouvert, et une direction artistique originale. Mais la magie s’évapore rapidement. Entre des graphismes qui déçoivent en couleur, une maniabilité hasardeuse, et une répétitivité pesante, on se retrouve avec un jeu lambda qui pourra vous occuper quelques heures… mais sans étincelles. Ne vous attendez pas à un Crazy Taxi : ici, le fun est resté sur le bord de la route.