Le concept de Dreamless pose une ambiance intrigante d’entrée : une petite ville où, tous les 25 ans, la population joue à cache-cache avec un tueur en série ou une malédiction mystérieuse. On y incarne John, un étudiant vlogger qui pense qu’aller explorer une maison hantée en pleine « semaine de la mort » est une excellente idée. Spoiler : ce n’est pas une excellente idée. Mais nous voilà, caméra en main, prêts à affronter l’invisible… et surtout beaucoup d’obscurité.

Côté visuel, Dreamless réussit l’essentiel… tant qu’on peut voir quelque chose. La majorité du jeu se passe dans une pénombre oppressante, masquant habilement des textures parfois douteuses. Entre le filtre « camescope VHS » et les rares rayons de votre lampe torche, la lumière devient un luxe. Mais attention, ne comptez pas sur cette lampe pour sauver la mise : elle éclaire à peine vos pieds ou, au mieux, un mur à bout portant. Frustrant ? Un peu. Mais ça participe à l’ambiance, il faut le reconnaître.
Le gameplay de Dreamless est celui d’un walking simulator pur jus. Vous marchez, fouillez des pièces, lisez des notes gribouillées par des âmes en détresse, et résolvez des énigmes simples (aligner des peluches, offrir un jouet à une poupée démoniaque, etc.). Ce qui fait vraiment tiquer, c’est la logique de notre cher John. Le mec trouve un pentagramme avec une notice pour invoquer un démon et se dit : « Pourquoi pas ? » Même après avoir été témoin de phénomènes paranormaux dignes d’un Paranormal Activity, sa priorité reste de camper sur place car il fait nuit dehors. Sérieusement, John, où est ton instinct de survie ?
La bande-son est sans conteste le point fort du jeu. Les moments de silence angoissant sont parfaitement dosés, et les bruits soudains savent vous coller des frissons. Cela dit, les doublages anglais ne brillent pas par leur qualité, ce qui casse un peu l’immersion à certains moments. Mais globalement, l’audio tient son rôle pour maintenir la tension.
Avec cinq chapitres pliés en moins de deux heures (et encore, en prenant son temps), Dreamless est court. Parfois, vous perdrez un peu de temps à errer dans l’obscurité en cherchant un objet ou un indice, mais ne comptez pas sur une soirée entière pour tout boucler.
Dreamless joue sur son ambiance plutôt que sur un gameplay ou une écriture mémorables. La tension est bien là, mais le jeu souffre de quelques frustrations (comme cette maudite lampe torche et des énigmes sans grande imagination). Avec sa courte durée de vie et son ambiance pesante, c’est parfait pour une soirée frisson… à condition de ne pas trop réfléchir aux décisions idiotes de John.