Test de Dual Paths – Le sentier du vide

Dans Dual Paths, vous incarnez… un poulet. Oui, un vrai, un gallinacé, qui se trimballe dans des niveaux truffés de pièges, accompagné d’autres poulets qu’on pourrait croire clonés tellement ils copient vos moindres gestes. Le but ? Mener les bons poulets à la sortie et envoyer les vilains démoniaques tout droit vers leur destin tragique : la mort. C’est un jeu de réflexion, paraît-il, où chaque saut compte et où vos neurones sont censés frémir à chaque virage. Sur le papier, on nous vend une expérience « stratégique », « amusante » et « accessible à tous les âges ». Dans les faits ? Un simulateur de désintérêt.

Un jeu Flash ?

Commençons par ce qui fonctionne. Le gameplay, minimaliste au possible, fait dans le strict nécessaire : un bouton pour sauter, et c’est à peu près tout. Pas besoin de lire un tutoriel de vingt pages ou de faire un doctorat en mécaniques vidéoludiques pour comprendre que tous les poulets bougent comme vous. On avance, ils avancent. On saute, ils sautent. Et on recommence. Ça se joue, ça répond, et ça ne bugue pas trop. Mais est-ce que ça passionne ? Spoiler : non.

Direction la sortie

Le level design se veut « astucieux », mais au bout de dix niveaux, la lassitude fait son nid. Il y en a 40 au total, et même s’ils sont courts, ils donnent l’impression de tourner en rond dans une basse-cour sans fin. La vraie carotte ici, c’est les 2000G à débloquer. Oui, vous avez bien lu : deux mille points Gamerscore. Une friandise pour les chasseurs de succès qui n’ont pas peur de l’ennui, ou pour ceux qui aiment souffrir dans le silence d’une boucle musicale unique qui tourne sans relâche jusqu’à ce que votre cerveau implore grâce.

Ca va finir au KFC !

Graphiquement, c’est du low-cost pur jus. Des décors oubliables, des animations basiques, des effets visuels au rabais… Tout semble avoir été fabriqué dans un coin de table en Flash, un dimanche pluvieux. Il n’y a ni charme, ni style, ni véritable effort artistique. Juste un jeu fonctionnel qui remplit les cases, sans jamais dépasser du cadre.

La direction sonore, quant à elle, fait dans l’économie radicale : une seule musique en boucle, répétée jusqu’à l’écoeurement. Les bruitages sont là, mais anecdotiques. On aurait aimé un petit « cot cot codec » pour rigoler, mais même l’humour est resté à la ferme.

Le poulet blanc contre le poulet noir

Alors oui, ça se joue. Oui, on peut finir le jeu en une demi-heure. Oui, on peut le désinstaller aussitôt en se demandant ce qu’on faisait là. Ce n’est pas une catastrophe industrielle, juste un de ces jeux qu’on lance, qu’on oublie, et dont on ne reparlera jamais. Un passe-temps numérique sans saveur, à mi-chemin entre l’exercice de style et le projet étudiant qui a trop traîné.

En conclusion, Dual Paths, c’est un titre osef/20. On joue, on s’ennuie, c’est moche, bref NEXT !