Bienvenue dans Fomography, un jeu où l’on incarne un vieil homme qui revisite les diapos poussiéreuses de son existence… à travers l’œil d’un appareil photo. L’idée ? Revivre ses souvenirs, flous comme une photo prise en courant, dans une Australie cartoonesque aux couleurs pastel. C’est contemplatif, doux-amer, et ça sent le sable chaud et le vieux polaroïd. Une aventure narrative et sensorielle qui pourrait bien réveiller votre âme de photographe — ou la faire fuir, si l’idée de photographier des cailloux ne vous vend pas du rêve.
Le pitch est original : vous incarnez donc ce papy à la mémoire en vrac qui, armé d’un appareil photo magique (et très personnalisable), part en quête de ses souvenirs effacés. Chaque cliché capturé est une clé qui déverrouille une émotion, une rencontre ou un fragment d’histoire enfoui dans les méandres de son passé. Une sorte de « Père Castor » digital qui raconte ses souvenirs à coups de zoom et de mise au point.
Visuellement, Fomography joue dans la cour des « petits jeux indé mignons » façon Switch première génération : direction artistique pastel, textures simples, mais univers coloré qui respire la tranquillité. Les animations, elles, sont un peu rigides et notre personnage donne parfois l’impression d’avoir bu deux cafés serrés avant de partir en balade — un poil trop rapide pour un jeu qui appelle à la contemplation, mais on s’y fait.
La musique, elle, fait bien son boulot d’ambiance feutrée : des nappes calmes, un soupçon de mélancolie, et hop, vous voilà en train de contempler un wombat dans une clairière, l’œil humide et le doigt sur le déclencheur. L’aspect sonore est discret mais efficace, comme une bande-son de souvenirs qu’on réécoute en sourdine.
Côté gameplay, c’est assez simple : vous explorez des environnements variés (forêts, villes, grottes…), parlez avec quelques personnages, acceptez des quêtes, et surtout, surtout… vous prenez des photos. Beaucoup de photos. La mécanique est bien pensée, avec la possibilité de changer d’objectif, de jouer avec des filtres ou encore de composer vos clichés comme un pro. Si vous aimez l’idée de transformer votre appareil en pinceau émotionnel, Fomography va vous ravir. Si vous n’avez jamais compris l’intérêt de prendre un cliché de votre bol de ramen, passez votre chemin.
Et attention, le jeu est intégralement en anglais. Et il y a beaucoup de texte. Entre dialogues introspectifs et descriptions poétiques, mieux vaut avoir un niveau correct pour ne pas se perdre dans le flou artistique. Le rythme du jeu peut aussi freiner les impatients : c’est lent, parfois trop, mais c’est le deal. On est là pour explorer, ressentir, pas pour sprinter jusqu’au générique.
Fomography est donc une expérience sensible, poétique, et un brin contemplative. On se balade, on cadre, on clique, et on se laisse porter par les réminiscences d’un homme qui tente de recoller les morceaux de sa mémoire. C’est touchant, sans en faire des caisses, et le système de quêtes donne suffisamment de structure pour ne pas perdre le nord dans cet album souvenir géant.
Vous passerez un bon moment avec Fomography, surtout si vous aimez capturer des instants et que vous vous prenez parfois pour un photographe en herbe. L’ambiance fonctionne à merveille avec les thématiques abordées, et même si le jeu vous laisse pas mal de liberté pour flâner à votre rythme, la présence de quêtes et d’objectifs offre un vrai fil conducteur. Si l’idée de partir voyager tout en explorant les souvenirs d’un autre vous intrigue, alors Fomography est clairement fait pour vous. Et sinon… eh bien, il y a plein d’autres façons de passer votre temps, vraiment.