Test de Freddy Farmer – La recette du game over

Freddy, paisible agriculteur à la salopette bien repassée, voit sa vie basculer lorsqu’un dragon maléfique kidnappe sa fille. Plutôt que d’appeler les chevaliers du royaume ou d’écrire un mail au roi, notre fermier décide de régler ça lui-même, à l’ancienne : en partant à l’aventure pour concocter une potion magique à base d’ingrédients farfelus disséminés aux quatre coins du royaume. Sur le papier, ça sent bon la fable rétro façon NES. Dans les faits… ça sent surtout le souffre. Et pas que celui du dragon.

Pas vilain si c’était sorti sur NES

Freddy Farmer, c’est du plateformer old-school dans sa forme la plus pure. Chaque niveau tient sur un seul écran, façon Donkey Kong des débuts, avec ses échelles, ses portes et ses ennemis qui se baladent comme dans un mauvais rêve de plombier moustachu. Le but : ramasser des ingrédients dans un ordre précis (et aléatoire, sinon c’est trop facile) pour pouvoir concocter une potion magique. Simple ? Pas vraiment. Punitif ? Carrément.

On va en chier sur la glace

Le gameplay se veut minimaliste : Freddy peut sauter (pas très haut), grimper (sans pouvoir s’arrêter), et c’est à peu près tout. On retrouve cinq mondes avec sept niveaux chacun, ce qui laisse théoriquement de quoi s’amuser. Sauf que la difficulté monte en flèche dès le départ, et que chaque erreur se paie cash : une touche = une vie en moins. Plus de vie = retour à la case départ du monde. Le die and retry est ici élevé au rang de sport olympique, et parfois même de torture médiévale.

Ils sont où les objets?

Côté maniabilité, c’est vif, ça répond bien, mais ça ne suffit pas à masquer des choix douteux. Les hitbox sont capricieuses, les animations rigides, et certains pièges donnent l’impression qu’ils ont été conçus pour punir le joueur plutôt que pour l’amuser. Mention spéciale aux échelles, ces traîtresses verticales qui nous obligent à finir leur ascension, même si une créature patrouille pile à leur sommet. C’est comme monter dans un bus qui roule droit dans un mur : on voit venir le crash, mais on n’a plus la main.

Des niveaux spéciaux

Graphiquement, le jeu joue la carte du 8 bits assumé. C’est simple, lisible, et les animations ont un petit charme naïf qui fonctionne bien. On sent l’amour du pixel. Les ennemis sont expressifs, les arrière-plans font le job, et certains décors apportent même une touche d’humour visuel bienvenue. La musique en MIDI, elle, reste dans la tête sans la faire exploser, ce qui est déjà une victoire dans ce genre de production.

Mais voilà. Pour espérer scorer ou progresser correctement, il faut collecter les ingrédients dans un ordre bien précis, ce qui serait acceptable… si cet ordre n’était pas aléatoire à chaque tentative. Ajoutez à cela une disposition elle aussi changeante des objets, et vous obtenez une recette plutôt indigeste. On passe plus de temps à apprendre par cœur des niveaux qui changent que réellement à progresser. C’est frustrant, répétitif, et au final démotivant. Bon, sinon il faut noter que le jeu coute moins de 5 euros, donc cela permet de faire passer un peu la pilule.

La carte !

Freddy Farmer, c’est un jeu à l’ancienne, que ce soit dans son look rétro, sa maniabilité rigide ou son gameplay façon punition divine. On sent une vraie volonté de rendre hommage aux classiques, mais la difficulté injuste plombe l’ensemble. Quand le jeu vous fait plus souvent soupirer que sourire, même la nostalgie finit par poser la manette.