Quand Goat Simulator est sorti en 2014, c’était un ovni vidéoludique. Un bac à sable absurde où l’on incarnait une chèvre totalement déjantée, le tout saupoudré d’un nombre de bugs à faire pâlir Cyberpunk à son lancement (en moins réaliste, certes). Dix ans plus tard, le phénomène revient sous la forme d’un remaster, avec des graphismes rafraîchis et tous les DLC inclus. Mais est-ce que Pilgor a encore de quoi nous faire bêler de rire ? Spoiler : oui, mais c’est la chèvre old school.
Le principe reste simple : vous êtes une chèvre, lâchée dans un monde ouvert où le chaos est roi. Pas de scénario complexe ou de grandes quêtes épiques (quoique…), juste une infinité de choses débiles à faire. Lèche des objets avec ta langue ultra-collante, balance des passants avec un coup de corne bien senti ou attache-toi à une fusée pour explorer la stratosphère. Goat Simulator: Remastered, c’est la liberté dans son état le plus brut, version « ce jeu ne se prend pas au sérieux et c’est très bien comme ça ».
Le remaster inclut les DLC légendaires comme GoatZ (parodie de survival zombie), Goat MMO Simulator (oui, un faux MMO), Goat Payday (coucou les braqueurs masqués) et même Goat Waste of Space (Star Wars à la sauce Pilgor). Chacun de ces contenus ajoute son lot de nouvelles zones, défis absurdes et transformations caprines. Mon préféré ? Jouer un dauphin en fauteuil roulant dans le mode Payday. Parce que pourquoi pas.
Visuellement, le lifting est réussi. Les textures sont plus propres, la lumière et la végétation ajoutent un peu de cachet, et le tout tourne bien sur les machines modernes. Des bugs iconiques sont toujours là, mais c’est voulu, donc impossible de s’en plaindre. Cela dit, ne vous attendez pas à des graphismes dignes d’un AAA. On reste dans le domaine du cartoon stylisé, fidèle à l’esprit du jeu original. Et honnêtement, pour un remaster d’un titre aussi absurde, c’est largement suffisant.
Pilgor est toujours aussi maniable (ou ingérable, selon votre degré de patience). Que ce soit en courant, en sautant ou en frappant tout ce qui bouge, la prise en main est étonnamment fluide malgré l’aspect volontairement débile du jeu. En plus, notre personnage a le permis B, donc on peut s’amuser en voiture. La langue extensible et collante reste le highlight du gameplay, permettant des situations toujours plus loufoques. En multijoueur local (jusqu’à 4), le chaos devient total, et les barres de rire sont garanties.
Le point faible principal, c’est la bande-son. Les musiques sont passables, voire un peu agaçantes à la longue, et les bruitages restent minimalistes. Mais ce n’est pas ce qui va vous détourner du jeu : ici, l’intérêt, c’est de voir ce que votre chèvre peut inventer de plus débile. Pour le reste, difficile de reprocher quoi que ce soit : ce remaster est une lettre d’amour aux fans du jeu original, avec un contenu généreux et une réalisation à la hauteur.
Goat Simulator: Remastered est l’occasion parfaite de redécouvrir le jeu culte de Coffee Stain Studios. Le contenu inclus et le lifting graphique suffisent à le rendre pertinent en 2024, même si Goat Simulator 3 reste plus complet et mieux pensé. Malgré tout, replonger dans ce chaos caprin est un plaisir coupable, surtout pour ceux qui, comme moi, n’avaient pas osé acheter tous les DLC à l’époque. Si vous cherchez une expérience absurde, hilarante et complètement décomplexée, Pilgor vous attend de pied ferme… ou de sabot. Et en plus, il est arrivé Day One dans le Game Pass. Ce jeu va vous rendre chèvre !