Test de Gore Doctor – N’appelez pas le docteur pour rien

Bienvenue dans Gore Doctor, l’institut médical où les règles de l’éthique sont aussi absentes que la lumière du jour. Vous incarnez un patient malgré vous, enlevé, sédaté, baladé sur une civière comme un colis Amazon, et réveillé dans un sanatorium où le Dr Gordberg a troqué le serment d’Hippocrate pour celui de Lovecraft. Objectif : sortir vivant des couloirs dégueulasses d’un hôpital transformé en parc d’attractions de l’horreur viscérale. Et si vous pensiez que la salle d’attente du dentiste était votre pire cauchemar, attendez de tomber sur les zombies à tête de cochon.

Je n’aime pas le cirque

Dès les premières minutes, Gore Doctor vous met dans l’ambiance : lumière glauque, bruits suspects derrière chaque porte, sang sur les murs comme dans une pub pour un produit ménager qui aurait très mal tourné. Les environnements, bien que techniquement rudimentaires, ont ce petit goût d’abattoir clinique qui colle à la peau. On évolue entre salles de torture, cellules délabrées et entrepôts à l’hygiène douteuse, avec une main moite sur la souris et l’autre prête à couvrir ses yeux.

Je vais vider mon chargeur

Et surprise, ici, pas besoin de jouer à cache-cache pendant 6 heures : Gore Doctor vous file de quoi riposter. Shotgun, hache, flingue… c’est open-bar pour calmer les abominations locales. Le système de combat est simple, sans fioriture, mais ça fait le job. Affronter les trois boss – longs, brutaux, et avec des designs bien cradingues – est un vrai test de patience, surtout quand leur barre de vie semble sponsorisée par Michelin. Heureusement, chaque victoire a un goût de revanche sanglante.

Tout va bien

Le gros point fort du jeu reste son ambiance anxiogène. Musiques oppressantes, bruitages qui rampent dans vos oreilles et jumpscares bien placés : tout est fait pour vous maintenir à la limite du malaise. Mention spéciale à cette séquence d’ascenseur, longue, tendue, presque poétique… dans un genre viscéral. On sent que les développeurs ont mis le paquet sur l’ambiance, et ça marche : difficile de se sentir en sécurité, même dans une salle vide. Surtout dans une salle vide, d’ailleurs.

L’histoire, bien qu’assez courte, se suit avec intérêt. On découvre petit à petit la chute du fameux docteur, amoureux transi devenu savant fou par désespoir. Ce n’est pas Shakespeare, mais ça se lit avec plaisir – du moins si vous parlez anglais, car le jeu n’est malheureusement pas traduit. Et vu la quantité de documents, ça freine un peu l’immersion pour les non-anglophones.

Sympa la déco

Graphiquement, on est sur du rustique. Certains modèles sont un peu grossiers, les textures limitées, et quelques animations nous rappellent que le budget est light. Mais soyons honnêtes : ça fonctionne. Le style visuel contribue au malaise général. Ce n’est pas l’horreur léchée à la Resident Evil, c’est du sale, du brut, du viscéral. Du Gore Doctor dans toute sa splendeur.

En conclusion, Gore Doctor est un bon petit jeu d’horreur qui prend un malin plaisir à vous malmener. Il ne révolutionne rien, mais il coche toutes les cases du genre avec efficacité : ambiance pesante, bestiaire dégénéré, et immersion garantie dans un cauchemar médical. Dommage que la réalisation soit un peu cheap et que le jeu ne soit pas dispo en français, mais ça n’empêche pas l’expérience d’être efficace. Un jeu qui ne guérit pas, mais qui fait bien flipper.