Highway Police Simulator, rien que le titre sent déjà le jeu pétri de rêves américains : des poursuites folles, des donuts en guise de ravitaillement, des sirènes hurlantes sur l’asphalte brûlant… Et pourtant, on se retrouve rapidement face à un cauchemar vidéoludique où même votre patience, pourtant armée jusqu’aux dents, ne pourra maintenir la loi et l’ordre. Allez, installez-vous, mettez votre ceinture, mais préparez-vous à un crash technique monumental.
Dès les premiers instants, le jeu affiche sa signature : un framerate asthmatique qui oscille entre “diapositive PowerPoint” et “film muet en accéléré”. Même en marchant dans le commissariat, le jeu semble prêt à lâcher son dernier souffle. Quant aux cinématiques ? Elles rament à un point où on se demande si elles ne sont pas tournées en direct et diffusées via le cloud. Les personnages, eux, sont aussi expressifs que des mannequins oubliés dans un entrepôt : des yeux sans vie qui regardent dans le vide, des dialogues déclamés avec la passion d’un poisson rouge, et des mouvements d’une rigidité presque comique. On atteint des sommets d’absurdité avec une animation de course où le bas et le haut du corps semblent avoir reçu deux briefings totalement différents. Il faut voir notre personnage courir en arrière, le tout en 10 images par seconde max.
Le moteur physique est une expérience en soi. Attendez-vous à voir des voitures rebondir toutes seules, s’envoler sans explication, ou s’encastrer dans des trous invisibles. Mention spéciale aux bouchons infinis que vous pouvez provoquer juste en vous postant devant un véhicule. Si ça devait être un jeu de simulation d’embouteillages, là, on tenait une pépite. Le problème c’est que ce n’est pas le cas…
Sur le papier, Highway Police Simulator promet monts et merveilles : enquêter sur des scènes d’accidents, prendre des photos, fouiller des véhicules, et même engager des poursuites musclées. Dans la réalité, tout ça est noyé dans une jouabilité chaotique et un framerate qui donne la migraine. Même l’analyse d’une scène d’accident, pourtant simple, devient une épreuve frustrante. Et ne parlons pas des objets invisibles qui semblent se cacher pour éviter d’être vus dans ce jeu, ce qui a tendance à bloquer la validation d’une quête bien entendu.
Côté audio, c’est le vide intersidéral. Quelques bruitages de sirènes pour rappeler qu’on est censé être dans un jeu de police, mais rien de plus. Les doublages en anglais sont aussi monotones qu’un dimanche pluvieux. En fait, même un GPS qui bugue serait plus vivant que les acteurs qui prêtent leur voix ici.
Vous l’aurez compris, Highway Police Simulator n’est qu’un énorme carambolage technique et ludique. Malgré quelques bonnes idées sur le papier, le jeu est tellement mal fini qu’il en devient injouable. Ce n’est pas une simulation, c’est une punition. Si vous êtes en quête de sensations fortes, passez votre chemin, ou la police risque de vous arrêter pour possession d’un jeu buggé. Fuyez. Littéralement.