Les ténèbres menacent l’humanité, et il vous incombe d’y mettre un terme… en cliquant frénétiquement sur des objets bien planqués. Voilà le programme de House of 1000 Doors: Evil Inside, un point-and-click qui mélange scènes d’objets cachés, énigmes tordues et mini-jeux, le tout saupoudré d’une petite dose d’exploration. On y incarne Emily, une héroïne armée de lumière pour purifier trois mondes gangrenés par une infection obscure. Si la promesse d’une aventure captivante est là, la réalisation, elle, laisse un peu plus à désirer.
Visuellement, le jeu alterne entre le bon et le franchement moche. Les décors fixes rappellent les productions d’Artifex Mundi : assez détaillés et plaisants à explorer, bien qu’un peu ternes. Malheureusement, tout se gâte dès que le jeu sort du tableau figé. Les cinématiques sont un carnage visuel. Non seulement elles semblent avoir été conçues pour un écran de Game Boy Advance, mais elles souffrent de bandes noires transparentes laissant entrevoir le décor en dessous. Une touche artistique, ou juste du mauvais boulot ? On penche pour la seconde option.
Et ne parlons pas des personnages. Imaginez des Playmobil avec des visages animés vaguement incrustés dessus. Oui, c’est aussi étrange que ça en a l’air, et non, ce n’est pas joli. Quand les dialogues débarquent, on regrette presque que les développeurs n’aient pas choisi de faire parler les objets cachés à la place.
Le gameplay suit les codes bien rodés des jeux d’objets cachés et de point-and-click. Vous bougez un curseur, cliquez sur des objets planqués, associez des items improbables (parce qu’une clé anglaise pour ouvrir une porte, c’est surfait), et résolvez des énigmes plus ou moins corsées. C’est fluide, accessible, et plusieurs niveaux de difficulté sont proposés, dont un mode personnalisable qui ajuste le temps de recharge des indices pour les fans d’aide au compte-goutte.
Les musiques accompagnent plutôt bien l’ambiance mystérieuse, sans jamais sortir du lot. Les bruitages sont corrects, et les doublages font le travail sans briller. En revanche, tout est en anglais, ce qui peut freiner les joueurs non anglophones. Mention spéciale tout de même au guide intégré (en anglais du coup), qui détaille pas à pas toutes les actions à effectuer. Une aide bienvenue, surtout pour ceux qui veulent tout débloquer sans se casser la tête.
Une fois le jeu principal terminé, un épisode bonus se débloque. C’est une petite récompense pour ceux qui auront bravé les cinématiques pixelisées et les dialogues avec les personnages en plastique.
House of 1000 Doors: Evil Inside est un solide représentant du genre aventure point-and-click et recherche d’objets cachés, avec un gameplay classique mais agréable. Malheureusement, il est sévèrement handicapé par des cinématiques hideuses, une localisation uniquement en anglais, et des personnages visuellement douteux. Si vous aimez le genre et que vous n’êtes pas trop regardant sur l’esthétique, cela reste une aventure sympathique à explorer. Pour les autres, passez votre chemin : les ténèbres, c’est parfois moins effrayant que l’animation.