Test de KIBORG – Je reviendrai… ou pas

Imaginez un beat’em up où l’on incarne un malheureux clone de Terminator, parachuté dans une prison intergalactique pour un crime qu’il n’a pas commis, le tout dans un show télévisé digne d’un Fort Boyard version Mad Max. Voilà KIBORG : un roguelite à implants cybernétiques, combos violents et membres qui volent dans tous les sens. Le concept est simple, presque séduisant : bastonner tout ce qui bouge, greffer son corps avec du métal qui brille, et s’évader vers la liberté. Sur le papier, ça cogne. En jeu… ça tousse.

J’ai une belle moustache

Dès les premières minutes, KIBORG balance la sauce : petits niveaux enchaînés à un rythme soutenu, des ennemis à pulvériser, des implants à débloquer pour transformer votre combattant en grille-pain de compétition. Le gameplay est généreux côté options : attaque légère, lourde, dash, contre, parade, attaque rotative (bonjour la gerbe), sans oublier les flingues qui viennent ponctuer les baffes. Le tout semble calibré pour offrir des affrontements nerveux et variés. Problème : une fois passé le premier run, on a déjà tout vu.

Je vais passer mon temps à taper

Les ennemis ? Une armée de clones cyber-zombies recyclés. Les arènes ? Des couloirs métalliques, sombres et tristes, qui sentent le copier-coller industriel. Chaque étage de cette tour-prison vous sert les mêmes plats réchauffés : une poignée d’ennemis, un vague décor de station spatiale, et zou, on repart pour une nouvelle fournée. Les builds variés et les implants ? Oui, ils existent. Mais au final, on finit toujours par taper comme un sourd, sans grande stratégie, parce que c’est ça ou se faire arracher la colonne vertébrale.

C’est violent oui

Côté technique, ce n’est pas catastrophique, mais on est à deux doigts de la nostalgie Xbox 360. Bon, j’exagère un peu, mais les illustrations sur le store (et ici dans le test) sont plutôt flatteuses et loin du rendu ingame sur Xbox Series X. Textures fainéantes, animations rigides et ralentissements intempestifs… On sent bien que les développeurs ont bricolé avec amour, mais aussi avec un budget qui tenait dans une boîte à cigares. La direction artistique a le mérite d’exister, mais elle manque cruellement d’identité. Heureusement quelques effets de lumière et autres reflets au sol aident à rendre le tout plus moderne.

Prend ça dans la tronche

Et le son ? Une bande-son aussi discrète qu’un espion sous valium. Les musiques n’impriment jamais, les bruitages font le job sans panache, et le narrateur façon “présentateur TV qui veut votre mort » finit rapidement par vous faire regretter le silence du vide spatial. Oui, le jeu est en français (sous-titres seulement), mais pas le temps de lire quoi que ce soit entre deux combos dans la mâchoire d’un mutant.

Je danse le MIA

Comptez environ 7-8 heures pour boucler le jeu, selon votre patience et votre tolérance au “je meurs, je recommence, je meurs, je recommence encore”. Et c’est bien là le souci : au début, on rigole un peu, on s’amuse à optimiser son build comme un bourrin… Puis le vide s’installe. L’ennui s’incruste. 

KIBORG, c’est rigolo le premier run : on frappe, on dash, on greffe des bras lasers… Mais très vite, la redondance des combats, le manque de finition globale et surtout l’absence de fun transforment l’expérience en corvée interstellaire. On tape comme un sourd, on meurt sans joie, et on désinstalle avec soulagement. Dommage, car il y avait de l’idée… mais clairement pas assez d’huile dans la machine.